Vous envisagez de passer l’examen professionnel de rédacteur territorial principal 2ème classe ? Félicitations ! Mais avez-vous bien vérifié les conditions particulières d’inscription ? Et êtes-vous sûr de maitriser les épreuves ? Voici 3 rappels et conseils essentiels à avoir en tête pour figurer sur la prochaine liste d’aptitude.
Conseil n°1. Avant de commencer… Observer avec vigilance la procédure d’inscription
Pourquoi utiliser le portail national des concours et examens professionnels gérés par les Centres de Gestion de la Fonction Publique Territoriale ?
Les examens professionnels d’avancement de grade et de promotion interne de rédacteur principal de 2e classe de la fonction publique territoriale (FPT - catégorie B – filière administrative) sont organisés par les centres de gestion (CDG / CIG), auprès de qui vous devez vous inscrire.
Depuis le décret n°2021-376 du 31 mars 2021, vous ne pouvez plus vous inscrire simultanément dans plusieurs centres de gestion. Vous devez donc déposer votre demande via le portail national : https://www.concours-territorial.fr/. La préinscription se fait obligatoirement en ligne mais attention, seul le dossier papier accompagné des pièces à joindre (diplôme, état de services…) ou le dossier numérique déposé dans votre espace sécurisé valideront votre inscription.
Par ailleurs, vérifiez bien les dates de retrait et limites de dépôt des dossiers d’inscription fixées par votre centre de gestion via le portail unique national. Ces dates sont impératives et n’admettent aucune dérogation.
Quelles conditions remplir pour s’inscrire à l’examen professionnel de rédacteur territorial principal 2e classe ?
L’examen professionnel de promotion interne de rédacteur principal de 2e classe concerne les fonctionnaires relevant du cadre d’emplois des adjoints administratifs territoriaux, titulaires du grade d’adjoint administratif principal de 1ère classe ou du grade d’adjoint administratif principal de 2e classe et comptant :
– au moins 12 ans de services publics effectifs, dont cinq années dans ce cadre d’emplois en position d’activité ou de détachement ;
– ou au moins dix ans de services effectifs, lorsqu’ils exercent les fonctions de secrétaire de mairie d’une commune de moins de 2000 habitants depuis au moins quatre ans. Ces conditions doivent être remplies au 1er janvier de l’année de l’établissement de la liste d’aptitude.
L’examen professionnel d’avancement de grade rédacteur principal de 2e classe vous concerne si vous avez au moins atteint le 4e échelon du grade de rédacteur et si vous justifiez d’au moins trois années de services effectifs dans un corps, cadre d’emplois ou emploi de catégorie B ou de même niveau.
Conseil n°2. Maîtriser les épreuves en se mettant dans la peau d’un futur rédacteur principal 2e classe
Quelles sont les épreuves de l’examen professionnel ?
Chaque examen professionnel de rédacteur territorial principal 2ème classe comporte une épreuve écrite et une épreuve orale notée de 0 à 20. Chaque note est multipliée par le coefficient correspondant. Toute note inférieure à 5 sur 20 à l’épreuve écrite ou orale entraîne l’élimination du candidat. Un candidat ne peut être admis si la moyenne de ses notes aux épreuves est inférieure à 10 sur 20 après application des coefficients correspondants.
Tout candidat qui ne participe pas à l’une des épreuves obligatoires est éliminé. Ne sont admis à participer à l’épreuve orale que les candidats ayant obtenu une note au moins égale à 5 sur 20 à l’épreuve écrite.
L’épreuve écrite d’admissibilité consiste en la rédaction d’un rapport à partir des éléments d’un dossier portant sur les missions, compétences et moyens d’action des collectivités territoriales, assorti de propositions opérationnelles (Durée : 3 heures – Coefficient 1).
L’épreuve orale d’admission est celle de l’entretien avec le jury : ayant pour point de départ un exposé de votre part sur les acquis de votre expérience professionnelle ; elle se poursuit par des questions permettant d’apprécier vos facultés d’analyse et de réflexion ainsi que votre aptitude et votre motivation à exercer les missions incombant aux membres du cadre d’emplois et à encadrer une équipe (Durée : 20 minutes, dont 5 minutes au plus d’exposé – Coefficient : 1 (avancement de grade) ou 2 (promotion interne)).
Dans quel état d’esprit se placer pour réussir ?
Ces épreuves peuvent prendre des allures de marathon, tant elles sont physiques et mentales. Vous avez intérêt à aborder l’examen dans un état d’esprit positif.
Prenez, par exemple, le temps de noter vos motivations. Ce pense-bête relu les jours de « moins bien » vous aidera à persévérer. Cette façon « auto-bienveillante » de gérer cette période, vous permettra de vous présenter au jury dans les conditions les plus favorables pour réussir à être sur la liste d’aptitude.
De même, il ne faut pas attendre d’avoir passé l’épreuve écrite pour vous préoccuper de l’oral. Ce dernier doit être travaillé dès le début de la préparation pour vous placer dans la meilleure posture. Après l’écrit, prenez une semaine de relâche et remettez vous au travail comme si le passage à l’épreuve d’admission était obligé. Il est fondamental de conditionner votre mental à penser positivement.
D’autre part, pour vous préparer à l’oral, il faut vous imaginer qu’il s’agit d’un entretien de recrutement en vue de pourvoir un poste à responsabilités, confié à un rédacteur principal de 2ème classe. Comment vous présenteriez-vous ? Comment vous conduiriez-vous pour convaincre le jury de vous engager ?
Ayez en tête qu’en poste, un rédacteur principal est chargé de réaliser des tâches complexes de gestion administrative ; il peut aussi se voir confier des missions de secrétaire de mairie, chargé de recrutement, de formation ou de communication, responsable d'animation d'un quartier, de coordination de projets (culturels, sportifs…). Il peut également avoir à manager une ou plusieurs équipes (ou service(s) composés d’agents d’exécution – catégorie C).
Il faut donc vous entraîner à vous positionner devant le jury en tant que rédacteur principal. Pour cela, entrez dans un jeu de rôles. Entraînez-vous à faire « comme si… ». En pratique, préparez vous à répondre aux questions techniques ou générales du jury, en qualité de rédacteur principal, et non, en votre qualité d’actuel adjoint administratif territorial.
Conseil n°3. Le jour J : Terminer chaque épreuve avec brio !
Un rapport avec propositions, pour quoi faire ?
L’improvisation n’est pas permise le jour J ! L’épreuve de rapport avec propositions opérationnelles ne comporte pas de programme réglementaire. En 3 heures, elle n’est pas un exercice simple : il s'agit non seulement, d'informer, de transmettre des renseignements de façon claire et concise mais aussi et surtout, de proposer des solutions pertinentes.
Le rapport doit comporter deux parties : une première partie, exclusivement rédigée à l’aide des éléments du dossier, qui informe le destinataire sur les problématiques essentielles du sujet (cadre juridique, contraintes sociales et financières, etc.) et une deuxième partie, qui se doit d’être une aide à la décision, une orientation, un plan d'action.
Pour réussir l’épreuve, vous devez vous s’exercer à repérer les informations essentielles et à les synthétiser de manière à informer un destinataire n’ayant pas connaissance du dossier.
Ensuite, vous ne devez pas vous limiter au dossier, mais au contraire mobiliser vos connaissances des missions, compétences et moyens d’action des collectivités territoriales en vous projetant en tant que rédacteur principal de 2ème classe. La deuxième partie va donc servir au jury à vérifier que vous savez valoriser des informations du dossier (comme par exemple : des expériences éclairantes conduites par différents établissements et collectivités), mobiliser vos connaissances et donc que vous serez capables, au final, de maîtriser l’exécution des tâches complexes de gestion administrative, budgétaire et comptable, d’analyse, du suivi ou du contrôle de dispositifs ou assurer la coordination de projets que vous serez, ensuite, conduits à exécuter en cas de réussite au concours.
Enfin, l’épreuve vise à évaluer vos capacités à organiser méthodiquement les informations nécessaires à la rédaction d’un rapport et à produire en temps limité un document synthétique parfaitement compréhensible.
L'objectif n°1 est donc de ne pas perdre de temps. Pour gérer de façon optimale le temps imparti, la première chose à faire consiste à lire attentivement le libellé du sujet (exemple : « les enjeux de la restauration scolaire dans les écoles primaires »). Pour éviter le « hors sujet » ou l’erreur d’interprétation, posez ensuite sur le brouillon, la réponse à ces trois questions : à qui est destiné le rapport (exemple : Directrice générale adjointe) ? Quel est son objectif ? Que doit-il contenir (exemple : un rapport sur l’accueil des usagers dans les collectivités territoriales définissant un plan d’actions afin de permettre la modernisation de l’accueil du public au sein de la commune) ?
Ce travail étant fait, couchez sur le papier vos connaissances personnelles et les éléments permettant de formuler des propositions. Commencer ce travail avant même d'avoir parcouru le dossier, vous permettra de ne pas vous laisser emporter par celui-ci au risque d'oublier des idées ou des propositions qui ne figurent pas dans les documents.
Ensuite, parcourez rapidement le dossier. Cette phase doit vous permettre de mesurer la tonalité générale du dossier (présence ou non d'un « document pivot », part des textes juridiques, des tableaux statistiques, date des documents, notamment si le rapport porte sur la mise en œuvre d'une réforme...) et à vous familiariser avec les idées phares du dossier.
Puis, élaborez un plan provisoire autour de deux axes/parties. Cela peut paraître surprenant avant même d'avoir procédé à l'analyse des documents mais s’agissant ici de gagner du temps, il est important de pouvoir organiser le devoir. Le premier axe du plan provisoire, dégagera les enjeux essentiels de la problématique (organisationnels, RH, budgétaires, réglementaires…) avec deux sous-parties. La lecture du sujet, le fait d'avoir couché sur le papier ses connaissances personnelles et le parcours rapide du dossier doivent permettre d'identifier ces enjeux essentiels. La deuxième partie devant porter sur un plan d’action, pourra reprendre, par exemple, les phases d’une démarche de projet (avec trois phases du type : diagnostic, propositions opérationnelles, évaluation).
Ensuite seulement, analysez les documents du dossier. Ce travail doit vous permettre de nourrir votre plan au fur et à mesure. Ayez à l’esprit que votre écrit doit répondre aux consignes ou orientations du sujet, et donner, au lecteur, la réponse aux questions formulées dans l’intitulé.
Comment faire une bonne présentation à l’oral ?
Quant à l’oral, une bonne présentation doit mettre en avant votre parcours, le fait que vous possédez des aptitudes de terrain, votre capacité à assurer des tâches complexes dans un temps donné, voire gérer et encadrer une équipe. Elle doit aussi être enrichie avec des exemples variés. Ces illustrations, bien choisies, peuvent vous assurer un 12/20.
Ensuite, au jeu des questions/réponses, le jury pourra vous demander : « Pourquoi voulez-vous devenir fonctionnaire ? Quels stages avez-vous suivis ? Quelle est votre formation ?... ». Préparez-vous avec des exercices.
Un « bon » rédacteur principal doit savoir répondre au mieux aux attentes des autres décideurs, des agents qu’il encadrera et des usagers du service public. Le jury testera donc aussi, tout au long de l’entretien, votre savoir-être. « Avez-vous une juste perception des exigences du grade ? Quelle est votre motivation ? Votre sens du service public ? Des relations humaines ? Êtes-vous curieux ? Savez-vous motiver une équipe ?
Prendre du recul ? Quelle est votre sens de la communication ? »
N’essayez pas de faire des réponses trop longues pour essayer de gagner du temps. Le jury s’en apercevra. Ce qu’il veut c’est un dialogue, un échange pas un monologue. Le jury attend que vous soyez capable de ne pas vous perdre dans les détails, de distinguer l'essentiel de l'accessoire afin de bien gérer votre temps.
Que celles-ci soient techniques ou plus générales, sur le fond, vos réponses doivent être argumentées, éventuellement, comporter des recommandations (avantages, inconvénients, conditions de réussite).
Mais, au-delà, pensez à construire des réponses précises. Autrement dit, soyez concis, spécifique et donnez des exemples. A la question : « Quel est type de manager êtes-vous ? », préférez une réponse personnalisée : « Pour ma part, j’ai un management, à la fois… et... D’ailleurs / pour illustrer, j’ai mis en œuvre tel type de formation… ». Fuyez les généralités. Exemple banal : « J’ai un management participatif ».
Amenez des retours de votre expérience professionnelle, qu’ils soient des réussites ou des échecs. Cela délasse le jury qui souvent, a des réponses « passe-partout ». Pour être sur le haut du panier, attachez vous à être authentique. Par exemple, « par rapport à la réforme… voilà comment je me suis situé… » (…) « J’ai connu telle ou telle difficulté… » ou « tel moment de doute… ». L’authenticité peut être comprise par le jury comme la capacité du candidat à avoir une certaine hauteur de vue sur une situation.
Comment gagner des points facilement ?
Pour chaque épreuve : structurez vos réponses !
Pour l’épreuve de rapport, vous devez le formaliser par une introduction avec une entrée en matière, une reformulation du sujet, la présentation de la problématique dans son contexte et l’annonce de plan. Avant de rédiger votre copie, préparer celle-ci soigneusement au brouillon. Le rapport doit adopter un formalisme précis (entête, références juridiques…). Par ailleurs, le plan doit être matérialisé et découpé en sous-parties et paragraphes (type I. A. 1. et 2.). Les membres du jury déplorent trop fréquemment un manque de structuration ou de titres qualifiants. Et la conclusion ? Le rapport est un exercice opérationnel, elle n’est donc pas strictement nécessaire, même si les avis divergent.
A l’oral, facilitez la vie du jury : soyez clair. N’hésitez pas à faire une annonce des points présentés et… suivez votre plan. Tout au long de l’entretien, efforcez-vous d’apporter des réponses structurées. Exemples : « Dans le cadre du projet..., l’objectif était de…1...2…résultat… »… Ainsi le jury pourra facilement suivre. Cela démontrera également que vous savez être rigoureux, méthodique.
Un rédacteur principal, par exemple, est force de proposition et une aide à la décision des élus et autorités locales. Comme à l’écrit, envisagez tous les aspects : juridiques, sociétaux, environnementaux, économiques, financiers, managériaux… y compris les principes déontologiques relatifs au service public (intérêt général) et insérez, quand cela est utile, des notions de planifications.
Par ailleurs, les questions « Avez-vous confiance en vous ? », « D’après vous, qu’est-ce qu’un bon rédacteur territorial ? » peuvent déstabiliser si elles sont non préparées. En (bon) professionnel que vous êtes, anticipez ces questions. Cela vous évitera de faire l’erreur de répondre du tac au tac et d’essayer de meubler ensuite, ce qui serait contreproductif.
Retrouvez la préparation aux examens professionnels de rédacteur principal de 2e classe de Carrières Publiques.