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Comment bien se préparer à l’épreuve de RAEP ?

novembre 2024

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L'épreuve écrite d'admissibilité de certains concours de la fonction publique consiste en l'étude par le jury d'un dossier de reconnaissance des acquis de l'expérience professionnelle (RAEP) établi par le candidat. Bien maîtrisée, l’épreuve de RAEP est un atout pour vous : unique auteur du dossier préalable, vous allez pouvoir offrir au jury, le jour de l’entretien, de quoi convaincre sur votre potentiel. Il est donc important d'anticiper en préparant bien en avance, le dossier et l'oral.

RAEP…Mais pourquoi cette épreuve ? 

Même si une bonne culture générale reste incontournable pour réussir un concours d'entrée ou une promotion dans la Fonction publique, les employeurs publics cherchent de plus en plus à tester les candidats sur leurs compétences et leur potentiel professionnels. Ce tournant a été pris avec la loi de modernisation de l'administration du 2 février 2007 qui a créé la RAEP. 

Se déroulant en deux étapes : la rédaction du dossier RAEP et l’épreuve orale, cette épreuve personnalisée vise à faire du concours un outil de recrutement et non de sélection.

L'épreuve RAEP est aujourd’hui présente dans plus de la moitié des concours et examens professionnels de la fonction publique (de catégorie B ou A, filière technique, administrative,…) territoriale (FPT), et environ 80% de ceux de l'État (dont les IRA). Elle concerne tout le monde (fonctionnaires, contractuels, salariés du privé) ou presque. Pour les jeunes diplômés sans expérience professionnelle, l’épreuve RAEP des concours externes est facultative. 

Conseil n°1 : Prenez le temps de rédiger un dossier de RAEP personnel, structuré et bien argumenté

Commençons par le dossier de RAEP. Il se présente sous la forme d'un formulaire à renseigner, fourni par l’organisateur du concours (ex. académie (Rectorat), centre de gestion (CDG ou CIG), IRA, …) et se compose de trois parties : « parcours professionnel », « formation » et « compétences, atouts et motivations » …en « rapport avec le poste visé », nous reviendrons plus loin sur cette notion clé. 

Seule la forme du document à renseigner est imposée. Ce dernier doit être de bonne qualité rédactionnelle bien sûr, mais aussi structuré et bien argumenté. Prenez le temps de rédiger votre dossier chez vous, au calme. En revanche, le contenu doit être très personnel. Il implique un investissement important de votre part : en temps, en réflexion et en introspection. 

Conseil n°2 : Lisez l’arrêté du concours et/ou la fiche du poste que vous visez 

Vous allez devoir lister tous les postes occupés, les missions confiées, répertorier les formations suivies, définir la nature des compétences acquises sur ces postes, les qualités et aptitudes qui ont été mobilisées pour soutenir votre projet professionnel, votre candidature, le poste visé… 

Cela suppose donc évidemment que vous sachiez parfaitement quelles sont les missions, tâches, périmètres d’action, etc. de votre futur poste... Pour vous aider, lisez attentivement l’arrêté de concours et/ou la fiche de votre (futur) poste.

A partir de cette liste, explicitez le plus finement possible les tâches accomplies, les projets réalisés, les compétences acquises, les savoir-faire, les savoir-être, en face de chaque fonction et activité. L'objectif ? démontrer que vous êtes prêt, motivé, que vous avez la carrure adéquate pour endosser vos futures responsabilités.

Conseil n°3 : Présentez de manière synthétique et sincère votre parcours professionnel 

Concernant tout d’abord, la partie « parcours professionnel » : il s’agit d’expliquer votre expérience professionnelle et extra professionnelle. Le respect du format est impératif. Si par exemple, le formalisme est de 3 pages comme pour l’épreuve de RAEP aux concours des IRA, ne débordez pas. 

Vous devez fournir un effort de synthèse. Pour cela, le répertoire des métiers édité par le CNFPT (pour la Territoriale) ou le ministère des affaires sociales et de la santé (pour la fonction publique hospitalière), le dictionnaire interministériel des compétences des métiers de l'Etat, le RIME (répertoire interministériel des métiers de l’État) ou le ROME (à voir sur France Travail) pour le secteur privé, s’avèrent être très utiles à consulter. Un travail de recherche et de réflexion assez long mais qui vous prépare à l’entretien. D’autres documents sont également d’un grand secours, comme les fiches de vos entretiens professionnels, les éventuelles notes d’observation de formateurs, etc… 

Procédez dans l’ordre chronologique inversé (du plus récent au plus ancien). Commencez par présenter par votre poste actuel. Pour les carrières longues, si au bout des trois pages par exemple, vous n’avez pas mis tous les postes occupés. Ce n’est pas grave. 

A chaque poste présenté, indiquez la période, le nom de l’organisme d’emploi, du service, le statut (fonctionnaire, contractuel). Si vous étiez fonctionnaire, précisez la catégorie, l’emploi ou la fonction. Précisez votre emploi et la principale activité et les travaux réalisés. Inutile de faire un « copier-coller » de la fiche de poste ou de mettre 15 activités. Pire, cela vous desservirait. Posez-vous la question, en introspection, en sincérité : « Quelles étaient mes principales activités ? ». Trois ce sera largement suffisant. Le jury attend que vous lui parliez de vous, de vos capacités à occuper le poste visé au regard des acquis de votre expérience professionnelle. Il veut vous situer, il ne veut pas votre fiche de poste. Avec deux / trois mots-clés, pensez aussi à préciser votre positionnement (ex. « J’ai collaboré, dirigé, participé, supervisé, … ») et à accrocher le jury avec des illustrations concrètes. 

Sur la partie libre, prenez soin d’indiquer ce que ce poste vous a apporté. Exemples : « Ce poste m’a permis de monter en compétence » ; « … de développer tel savoir-faire » ; « d’acquérir telles connaissances » ; « de réaliser… » ; « Pour bien accomplir mes missions, j’avais tel savoir être à … ». Dans le cas contraire, les membres vont surement se dire que vous n’avez rien retenu. 

Quant à la partie « expérience extra professionnelle », ne sous estimez pas son importance. Vos expériences extra professionnelles sportives, culturelles, associatives, de parents d’élèves …tout ce que vous voulez, sont des périodes d’engagement, dans lesquelles vous avez sûrement, développé des compétences, des savoir-être, des qualités humaines qui peuvent être très intéressantes pour le poste que vous visez. Par exemple, en tant que trésorier d’un club de foot, vous devez montrer des compétences de gestionnaire et de comptable, peut-être avec des « prises de parole en public » ; si vous entraînez des enfants au sport, vous devez être bon en « animation d’équipe », mais aussi « en organisation », vous avez surement développé votre aptitude à l’encadrement...Prenez du temps sur cette partie car il sortira toujours des choses de l’extra-professionnel et mettez-les car c’est réellement intéressant pour le jury. Encore une fois en étant bien précis sur ce que vous y faites, ce que vous réalisez et ce que vous retenez en terme de compétences, savoir-faire, savoir-être en rapport avec votre projet professionnel ou votre candidature. 

Les bons dossiers sont ceux où les candidats ont su dégager les enjeux de leur travail actuel, ou du service dans lequel ils travaillent mais aussi, qui ont su prendre du recul par rapport aux tâches effectuées pour faire ressortir leurs compétences, leurs aptitudes, leur potentiel (cf. extraits de rapports de jurys). C’est un travail de recherche et de réflexion assez long mais qui vous prépare à l’entretien.

Conseil n°4 : Portez à la connaissance du jury les formations « utiles » pour qu’il soit attentif à votre candidature 

Viennent ensuite, les formations. Là encore pas d’obligation d’exhaustivité. Vous devez sélectionner les informations qui vont selon vous, intéresser le jury. Cela ne sert absolument à rien de dire que vous êtes formé au risque incendie si cela n’a pas de rapport avec le poste visé, votre projet professionnel ou votre candidature. Évitez de noyer les membres d’informations. Ils risquent de vous lire en diagonale et de conclure que de toute façon vous n’avez pas compris l’exercice et que vous n’êtes pas en train de partager des informations utiles. Donnez-lui des informations essentielles, parlantes, et vous allez voir que le jury va vous lire très attentivement. 

Sur la forme, remplissez les rubriques de la manière la plus classique : « période » avec les mois (exemple : avril 2000), la durée (ex. quatre jours), l’organisme, l’intitulé de la formation en toutes lettres s’il y un acronyme, pour que le jury sache un peu de quoi vous parlez, les compétences acquises.

Ayez en tête que dans un dossier RAEP, ce n’est tout de lister tout ce que vous avez fait comme formations mais c’est aussi et surtout, être capable de dire à l’issue d’une formation ce que vous en avez retenu, appris, appris à faire … Mettez 3 voire maximum 5 capacités par formation. Au-delà le jury considèrerait certainement, à minima que vous n’êtes pas synthétique voire que vous vous prenez pour un super collaborateur et que vous manquez de modestie. 

Conseil n°5 : Présentez un projet professionnel structuré et concret 

Enfin, vous arrivez à la (merveilleuse) page de présentation du projet professionnel. Lisez bien la sous consigne. Il s’agit le plus souvent de « présenter vos motivations pour intégrer la fonction publique ». Là encore, le respect du format est impératif, si vous avez une page de présentation…c’est une page maximum. Là aussi, les jurys ne sont pas des tendres. 

Et si vous faites une demie page ? Pas de problème. Il faut mieux une demie page efficace qu’une page sans pouvoir comprendre vos projections professionnelles et votre motivation. 

Cette partie sert à vous raconter. Exit les présentations « ma vie / mon œuvre », j’ai commencé à l’année …et j’ai fait ça …j’ai développé ça comme compétences …Ce n’est pas le sujet. Le jury n’attend pas votre expérience dans cette partie du dossier ; il souhaite que vous répondiez à cette question : « Pourquoi vous intégrer ? ». A vous de faire votre autopromotion, autrement dit de mettre en avant vos acquis professionnels, vos compétences, les savoir-faire et savoir-être qui vous semblent absolument pertinents pour le poste auquel vous aspirez.

Comme vous avez bien fait en amont le travail indiqué, vous disposez de matériaux solides, prêts à l’emploi. Il vous faut agencer ces éléments. Autrement dit, construire le plan de votre présentation écrite : avec une introduction, un corps de texte et une conclusion. 

Par exemple, vous pouvez commencer par indiquer votre mission actuelle, vos activités, vos compétences puis « lorsque j’aurai le concours de XXX, je m’imagine sur tel ou tel ministère, avec tel type de fonctions, de métier, etc…. »…Bref. Votre projet professionnel. Vous allez expliquer :

  • pourquoi cela fait sens pour vous,
  • pourquoi vous en avez envie,
  • pourquoi vous avez choisi la fonction publique d’État, la FPT, ce corps … (ex. des attachés d’administration),
  • pourquoi cette envie d’évolution professionnelle.

Cette dernière partie s’appelle la motivation. 

Un projet professionnel pour être sérieux doit être un projet concret. Cela va terminer votre trame. Cela peut être « je veux obtenir plus de responsabilités », mais il faut approfondir. Pour cela, indique que vous souhaitez travailler pour un service pour en particulier. Soyez le plus pointu et le plus précis possible. Bien sûr, soyez clair si vous avez deux pistes, jouez la carte de l’honnêteté, c’est préférable. Car de toute façon, le jury y reviendra et viendra surement vous vous titiller le jour de l’oral. 

Conseil n°6 : Pour bien aborder l’oral, construisez un exposé argumenté avec un fil conducteur

Le jour de l’oral approche justement ? Pour réussir cette épreuve (durée entre 20 et 30 minutes) qui débute par un exposé de 5 ou 10 minutes où vous allez évoquer votre parcours et vos motivations, surtout évitez de faire une récitation de votre CV ou un copier-coller de votre dossier RAEP, puisque les membres du jury en auront déjà pris connaissance. 

Prenez soin de construire un exposé argumenté autour d’un fil conducteur thématique ou transversal. Le jury attend de vous de la pertinence dans la présentation de vos années professionnelles, une présentation vivante et dynamique de votre parcours et une mise en valeur les compétences acquises. 

Le jury complétera ensuite cette présentation par des questions en rapport avec ce qu’il vient d’entendre et/ou ce qu’il a lu dans le dossier. En principe, elles visent à tester votre curiosité, votre motivation.

Elles sont très ciblées sur des aspects professionnels, sur l'organisation administrative, sur les politiques publiques et leurs enjeux… Comme peut l'être… un entretien d'embauche.

Bonne préparation avec Carrières Publiques !

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