D’une durée de deux heures et d’un coefficient 3, le cas pratique est une épreuve incontournable des concours (externe, interne et de 3e voie) d’agent de maîtrise territorial (filière technique – catégorie C). Comment bien se préparer à cette épreuve ? Et, le « jour J », comment rendre la meilleure copie ?
Bien choisir sa « spécialité »… avant de démarrer sa préparation à l’épreuve
L’épreuve de résolution d’un cas pratique est avec celle de problèmes de mathématiques pour le concours externe, la composition écrite qui va permettre aux futurs lauréats d’accéder aux épreuves orales, une fois réussie.
Elle est fondée sur une situation concrète que peut rencontrer un agent de maîtrise territorial (AMT) dans l’exercice de ses fonctions (cf. décret n°88-547 du 6 mai 1988 modifié portant statut particulier du cadre d'emplois des agents de maîtrise territoriaux) au sein d’une des 7 spécialités proposées.
En effet, au moment de s’inscrire au concours, le candidat doit choisir une spécialité. Si ce n’est pas encore fait, il est possible de se référer à la liste des options des concours d’adjoint technique de 1ère classe pour prendre la mesure des métiers exercés dans chaque spécialité.
Par exemple : « Bâtiment, travaux publics, voirie, réseaux divers » : plâtrier, peintre, poseur de revêtements muraux, vitrier, miroitier, poseur de revêtements de sols, carreleur, installation, entretien et maintenance des installations sanitaires et thermiques, plombier, plombier, canalisateur ; « Logistique et sécurité » ; « Environnement, hygiène » ; « Espaces naturels, espaces verts » : bûcheron, élagueur, soins apportés aux animaux, employé polyvalent des espaces verts et naturels ; « Mécanique, électromécanique, électronique, électrotechnique » ; « Restauration », ou encore « Techniques de la communication et des activités artistiques » : assistant maquettiste, conducteur de machines d’impression, monteur de film offset, compositeur-typographe, opérateur PAO, éclairagiste, projectionniste, photographe…
Les sujets tiennent compte des politiques publiques territoriales (ex. valorisation du centre-ville, éco-mobilité et transports doux…) et des missions réelles d’un agent de maîtrise - qui bien qu’agent relevant de la catégorie C, exerce des missions de contrôle et d’encadrement, mais n’est ni un technicien, ni un ingénieur.
Les cas exposés traitent donc de la mise en œuvre d’un projet, de l’organisation du travail, d’un accident survenu pendant le service, du déroulement d’une intervention... Ils pourront faire appel aux notions suivantes : gestion d’équipe et management, programmation, rationalisation des choix, préparation de matériel avant intervention et réalisation de travaux, gestion de chantier…
Basé sur un dossier, chaque sujet comprend une mise en situation avec des éléments de contexte précis et des questions auxquelles le candidat doit répondre en s’appuyant sur les informations contenues dans le dossier. Chaque sujet doit permettre à tous les candidats inscrits dans une même spécialité de s’y « retrouver », quel que soit le métier relevant de celle qu’ils exercent.
Le jury va évaluer les capacités du candidat à :
- analyser une commande et les informations essentielles du dossier afin d’en identifier les éléments utiles au traitement du cas proposé ;
- mobiliser des connaissances professionnelles précises ;
- démontrer des aptitudes à l’encadrement ;
- proposer des solutions et des dispositions correctes pour répondre au problème posé ;
- et enfin, à produire, en temps limité, un document démontrant sa « capacité à se faire comprendre sans ambiguïté » (cf. extraits de la note de cadrage du CDG 35 - 2014).
Principales difficultés de l’épreuve : le contenu du dossier…
Pour obtenir un maximum de points, le candidat doit :
- analyser correctement les questions (et éviter ainsi le hors sujet) ;
- identifier rapidement les documents les plus pertinents et en extraire les idées principales ;
- structurer ses réponses ;
- rédiger dans un style clair et précis ;
- gérer correctement son temps.
Résoudre correctement un cas pratique nécessite de prendre le temps d’analyser la situation pour la comprendre, d’analyser les informations fournies dans le dossier joint (d’une dizaine de pages). Celui-ci doit être utilisé comme « une boîte à outils » (les outils = les documents). Si le candidat connaît bien le sujet, il n’a potentiellement même pas besoin de les lire. Mais c’est tout de même mieux de le faire. Ils vont lui apporter quelques idées supplémentaires, des exemples significatifs, mais également l’aider à structurer son propos. Une des difficultés de l’épreuve est que le candidat ne trouve pas obligatoirement toutes les données nécessaires à sa résolution. Les centres de gestion organisant les concours rappellent régulièrement qu’ « un candidat qui inventerait son propre scénario, sans rapport avec la situation, pour proposer des réponses qui lui seraient familières, serait évidemment pénalisé ».
Reste que les connaissances, les savoir-faire du candidat lui seront indispensables. Si cette épreuve ne comporte pas de programme réglementaire, pas de panique, les annales et les manuels de préparation permettront aux candidats d’avoir des indications assez détaillées.
…Et le temps imparti (2 heures) !
Pour gérer de façon optimale les 2 (petites) heures imparties, la première chose à faire est de lire attentivement le libellé du sujet (5/10 minutes).
Exemple de sujet spécialité « logistique et sécurité» (extraits 2011 CIG Petite couronne) :
« Vous êtes agent de maîtrise dans la commune de Glisson qui compte 15 000 habitants. Madame la Maire a décidé de louer une patinoire synthétique pour les vacances de Noël (…) L’installation et le démontage de ce matériel ainsi que la gestion de la patinoire seront assurés par vos collègues du service des sports (…). Aussi, il vous est demandé, à l'aide notamment des documents joints : 1) de présenter le détail du travail à effectuer par votre équipe (dates de montage et démontage en fonction des délais et contraintes à respecter ; nombre de trajets à réaliser ; agents disponibles ; surface de patinoire utilisable) ; 2) de détailler le budget (mise en place de la patinoire, exploitation et démontage) pour les différents services concernés ; 3) de formuler vos remarques et propositions d’amélioration dans la perspective d’un renouvellement de cette action pour l’année suivante. »
Pour éviter le « hors sujet » ou l’erreur d’interprétation, poser ensuite sur le brouillon, la réponse à ces questions est indispensable : qui suis-je supposé(e) être (exemple : « Agent de maîtrise dans la commune de X, qui compte 10 000 habitants, vous travaillez au sein de la Direction Communication, Fêtes et Cérémonies et vous occupez le poste de régisseur général ») ? Qu’attend-on de moi (exemple : « assurer l’accueil d’une compagnie pour une représentation ayant lieu ») ? Dans quels délais ? Que doivent contenir les réponses (exemple : « Après analyse de la fiche technique de la Compagnie, listez le matériel éventuel à louer ; puis argumentez sur la faisabilité du spectacle dans le lieu ») ? Souvent le sujet met l’AMT dans une situation où son destinataire compte sur lui et rien que sur lui.
Une fois les notes prises, le futur AMT doit organiser ses idées au brouillon de manière à pouvoir s’y référer rapidement au moment de rédiger (45 minutes)…
Puis, il convient de passer à l’action (60/65 minutes) ! Présenter un bon cas pratique demande de savoir élaborer des réponses rédigées en sachant insérer des plannings (exemple : étapes d’un chantier), des schémas, des tableaux, croquis, plans, organigrammes...
Sur la forme, le respect des règles d’orthographe et de syntaxe est obligatoire. Pas de style littéraire, mais une écriture claire, simple et concrète. Le style télégraphique et l’excès d'abréviations sont à éviter. De même, s'il est demandé au futur AMT de donner son avis, la copie doit être rédigée en style impersonnel. Le style et le ton doivent être sobres. Pas de « je », « nous », « nos » ou encore « notre ».
Enfin, garder du temps pour se relire et rendre un devoir achevé (5 minutes). Aucun brouillon ne peut être accepté.
S’entraîner… encore et encore
Pour faire que le sommet de la montagne soit atteignable : persévérance et entraînement régulier sont les clés du succès. Les progrès seront réels à la fois quant au fond, dans la maîtrise des grands sujets, et quant à la forme, dans les techniques d’expression.
A moins d’être une bête de concours, il faut donc se préparer… sur plusieurs mois. Pour mettre toutes ses chances de son côté et arriver préparé le jour J, plusieurs méthodologies : une préparation seul avec des entraînements à la maison, l’aide d’amis ou d’anciens candidats ou… solliciter le soutien d'un organisme de préparation. Se préparer en solo suppose d’être capable de travailler à la maison, de s’autoévaluer, sans aucun cadre, ni contrôle. Pour éviter d’abandonner en cours de route, le « joker » de l’organisme garantit un suivi rapproché et des conseils personnalisés par les intervenants.
Un entraînement « efficace » doit se faire de façon à être mis en situation. Tout d’abord sur un temps illimité puis en fonction de la durée de l’épreuve. C’est la seule façon d’évaluer son niveau et de déterminer les points à travailler. Concrètement, cela signifie : découper les entraînements en objectifs, avoir un calendrier et se noter la ou les soirées réservées aux exercices, voire des week-ends entiers à l’approche des épreuves…
Le jour de l’épreuve, une fois le sujet remis : se mettre dans la peau de l’AMT !
Le « jour J », arriver confiant est une bonne chose… Un dernier conseil : pour réussir, le lauréat est celui qui sait mobiliser les connaissances de ses missions, de ses compétences en se projetant en tant que professionnel, capable de recul et de distance. C’est-à-dire, un agent qui ne raisonne plus comme un adjoint technique mais qui est apte à faire preuve, une fois sur le terrain, de qualités d’organisation pour mener à bien les chantiers et les interventions sur le terrain que sa hiérarchie lui confie, et manager une équipe.