Assuré de faire partie des heureux lauréats des concours d’assistant socio-éducatif qui débutent au mois d’octobre 2020, vous souhaitez savoir ce qui va se passer ensuite. Métiers recherchés, recrutement, lettre de motivation, CV… Votre parcours d’intégration dans la fonction publique ne fait que commencer. Voici comment.
Recrutement : Partez confiant, les effectifs sont assez constants
En 2020, la fonction publique territoriale regroupe les emplois relevant du cadre d’emplois d'assistant socio-éducatif (ASE) dans pas moins de 13 régions, 101 départements, près de 34 968 communes, mais aussi 1 254 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre (métropoles, communautés urbaines ou d’agglomération ou de communes) auxquels s’ajoutent les centres communaux d’action sociale, les maisons de services publics, les MDPH, les relais d’assistantes maternelles...
Être lauréat d’un des concours (externe, interne, 3e voie) d’assistant socio-éducatif (ASE) (catégorie B en voie d’extinction transfert vers la catégorie A d’ici 2021 - filière médico-sociale - fonction publique territoriale), c’est s’ouvrir la possibilité d’exercer un métier en lien avec les actions de proximité de ces structures visant à aider les personnes, les familles ou les groupes connaissant des difficultés sociales, à restaurer leur autonomie et à faciliter leur insertion ; à rechercher les causes qui compromettent leur équilibre psychologique, économique ou social (source : Décret n°2017-901 du 09 mai 2017).
Selon votre formation, vous exercerez plus particulièrement vos fonctions dans l'une des spécialités suivantes : assistant de service social (ASS) ; éducateur spécialisé (ES) ; conseiller en économie sociale et familiale (CESF). Lien vers notre prépa
Assistant de service social, éducateur spécialisé, conseiller en économie sociale et familiale, chargé de projet emploi, réfèrent unique d’insertion, animateur de relais d’assistantes maternelles, conseiller en accueil petite enfance, référent interventions éducatives à domicile... le lauréat du concours d’ASE peut, en principe, être recruté sur tous ces postes afin (en tant qu’ASS) « de conseiller, d'orienter et de soutenir les personnes et les familles connaissant des difficultés sociales, de les aider dans leurs démarches et d'informer les services dont ils relèvent pour l'instruction d'une mesure d'action sociale ; d’apporter leur concours à toute action susceptible de prévenir les difficultés sociales ou médico-sociales rencontrées par la population et d'y remédier » ; « de participer à l'éducation des enfants ou adolescents en difficulté d'insertion et de soutenir les personnes handicapées, inadaptées ou en voie d'inadaptation ; de concourir à leur insertion scolaire, sociale et professionnelle » (ES) ; ou encore, « d'informer, de former et de conseiller toute personne connaissant des difficultés sociales, en vue d'améliorer ses conditions d'existence et de favoriser son insertion sociale » (CESF).
Des postes du cadre d’emplois d’ASE que les collectivités recherchent en permanence.
Trouvez l’emploi parfait pour vous : créez-vous des opportunités !
Toutefois, pour être recruté, être inscrit sur la liste d’aptitude par le centre de gestion (CDG ou CIG : centre interdépartemental de gestion) ne suffira pas. A la différence de la fonction publique d’État, la recherche d’emploi relève d’une démarche personnelle.
La promotion est, quant à elle, soumise à une proposition de l’autorité territoriale, un choix des instances paritaires (commission administrative paritaire) et la nomination sur un poste vacant dont les missions sont en adéquation avec le grade.
Il vous faudra donc consulter les annonces de postes vacants en interne (dans votre collectivité, si vous êtes déjà fonctionnaire) pour envisager une mobilité, ou sur les sites des CDG/CIG.
Pour accroître vos chances de décrocher des réponses positives à l’issue d’entretiens d’embauche, n’hésitez pas à utiliser les tutoriels en ligne. D’une part, ils vous appuieront dans votre réflexion et la construction de votre projet professionnel ; d’autre part, ils sauront vous aider à formaliser et mettre en avant vos compétences et vos qualités.
Suivez l’actualité
Un poste vous intéresse ? Répondez-y, en envoyant l’attestation de réussite au concours, un CV et une lettre de motivation.
Pour augmenter vos chances d’être recruté, ayez l’esprit ouvert. Compte tenu des enjeux actuels, les effectifs territoriaux du cadre d’emplois d’ASE devraient au moins rester constants. Mais des évolutions à la fois structurelles et conjoncturelles sont attendues. Comme l’indique le CNFPT en 2016, dans une étude sur les postes « à enjeux ou forte évolution de compétences » : les évolutions d’organisation territoriale et les orientations nationales en faveur du développement et de l’investissement social peuvent, quant à elles, faire évoluer le territoire d’intervention de ces professionnels (départemental, intercommunal, communal, quartier). De même, la réingénierie des diplômes et la requalification en catégorie A peuvent modifier de façon non négligeable les missions et postures de certains métiers relevant du cadre d’emplois d’ASE, et notamment celui de travailleur social.
Les travailleurs sociaux représentaient 31 200 agents au 31 décembre 2012. Ces agents travaillent principalement dans les conseils départementaux et les CCAS (ou les CIAS).
A l’horizon 2022, un des scénarios envisagé par le CNFPT est que la mise en œuvre du plan national pour le travail et le développement social (2015) conduise, outre au reclassement en catégorie A des travailleurs sociaux, vers une redéfinition des missions et des organisations dans un souci de reconnaissance et de prise en compte des restrictions budgétaires. Une diminution des effectifs de ce métier est, selon le CNFPT, probable, avec un impact sur d’autres métiers de l’intervention sociale ; la création de référents de parcours qui auront pour mission de coordonner les divers dispositifs concernant la personne, le placement du pouvoir d’agir des personnes au cœur des politiques sociales… Ce qui transforme(ra) profondément les pratiques professionnelles.
Des évolutions amplifiées par les recompositions territoriales, les dynamiques de mutualisation et de territorialisation des services qui redéfinissent les modes d’organisation, le périmètre et les modalités d’intervention.
Aussi, si les employeurs publics sont toujours sensibles à l’ouverture d’esprit et à la curiosité des candidats, il est indispensable de suivre l’actualité du secteur. Évidemment, vous ne pouvez pas tout connaître, mais n’hésitez pas à instaurer une veille régulière. Soyez en mesure d’échanger de manière approfondie au sujet d’une ou deux actualités pertinentes. Cela montrera votre motivation en entretien.
Présenter ses « talents » dans son CV et sa lettre de motivation
Aujourd’hui, les chargés de recrutement des collectivités territoriales cherchent des collaborateurs qui ont des qualités professionnelles et personnelles. Depuis quelques années, les directeurs des ressources humaines parlent aussi de « talents ». Donc un CV qui indique ses expériences et formations professionnelles en rapport avec le poste est important, mais l’essentiel n’est pas là.
Les collectivités doivent aujourd’hui, pouvoir garantir le respect des valeurs fondamentales du service public : primauté de l’intérêt général, accessibilité, continuité, etc. mais aussi, être en capacité d’innover, de maintenir la performance des structures, de tirer profit de l’économie du partage, et du numérique pour placer les citoyens au cœur de la reconquête des territoires (cf. le « service public citoyen »).
La crise sanitaire (en raison du coronavirus – Covid19) inédite que traverse notre pays et le monde, vient nous rappeler, avec force, la nécessité inéluctable de placer l’humain et les relations humaines au centre de l’action sociale.
D’autres facteurs interviennent : le public est de plus en plus protéiforme, les situations de vulnérabilité évoluent (vieillissement de la population, développement des inégalités écologiques, transformation de la famille…), les modalités d’interventions des collectivités également (multiplicité des acteurs, développement des politiques transversales…), les restrictions budgétaires sont de plus en plus prégnantes...
Au-delà de la rédaction ou de la mise à jour de son curriculum vitae (CV), pour réussir à décrocher un entretien, il faut prendre le temps de poser par écrit ses compétences/savoir-faire, connaissances, expériences et pourquoi pas, ses activités extra-professionnelles (associations…).
Directeurs des ressources humaines, directeurs généraux des services et élus sont donc à la recherche d’assistants socio-éducatifs disposant des qualités telles que l’autonomie dans l’organisation du travail, la capacité à être force de proposition et la curiosité intellectuelle.
Avoir pratiqué exactement le même emploi ou le même type de poste n’est pas fondamental, ce qui importe votre futur employeur à la lecture de votre lettre de motivation, c’est d’appréhender comment vous avez agi dans des situations proches de celles auxquelles vous pourriez être confronté sur un poste d’ASE.
En une dizaine de phrases concises, directes et simples, votre destinataire doit comprendre :
- votre statut (lauréat du concours d’assistant socio éducatif et éventuellement titulaire de la fonction publique – grade…),
- votre parcours (privé-public, public-public) afin d’éveiller l’intérêt chez votre recruteur,
- pourquoi vous postulez : ce qui vous intéresse, votre envie,
- ce que vous pouvez apporter sur ce poste, à la collectivité/structure,
- que vous souhaitez une entrevue pour parler de votre projet.
Comment convaincre lors de l’entretien ? Démarquez vous par votre présence et votre pertinence
Dernière ligne droite… l’entretien. En général, vous serez reçu par un chargé de recrutement de la collectivité, votre futur supérieur hiérarchique direct et/ou votre futur « n+2 » (directeur ou directeur adjoint). Ces personnes vont alors vous poser des questions qui portent directement sur le travail à mener… Afin de révéler la manière dont vous vous comporterez « réellement » dans le poste.
Tout d’abord, mettez-vous en avant. Soyez clair et pédagogue. Vous capterez l’attention lors de l’entretien en indiquant que vous n’avez pas postulé par hasard, ni uniquement pour « faire valoir votre concours ».
Ensuite, présentez à votre recruteur ce qu’il va gagner en retenant votre candidature : parlez de votre expérience en montrant vos capacités d'organisation, de méthodologie et éventuellement d'encadrement, partagez vos succès professionnels dans vos précédents emplois, sur un poste similaire (sans optimisme forcené), vos valeurs, et les qualités professionnelles et personnelles, que vous vous proposez de mettre au service de la structure.
Enfin, pour faire pencher la balance de votre côté, démarquez vous, soyez curieux, n’hésitez pas à rebondir sur les réponses et à creuser certains points en posant des (bonnes) questions. Qu’est-ce qu’une bonne question en entretien ? C’est celle qui dévoile dans le même temps vos compétences et votre intérêt pour la structure (ex. Quels sont les objectifs à atteindre sur six/douze mois ? Pourriez-vous m’en dire un peu plus sur l’équipe avec qui je serai amené à travailler ?).
En résumé, en bon professionnel que vous êtes, démontrez au cours de l’entretien que vous êtes l’ASE parfait pour ce poste. Une fois nommé, en qualité de stagiaire, vous devrez suivre une formation d'intégration et de professionnalisation de 10 jours avant votre titularisation (source : Décret n°2015-1385 du 29 octobre 2015).