Actualité
Concours de rédacteur territorial : Et si vous commenciez à vous préparer ?
septembre 2022
Il reste 12 mois avant le prochain concours (externe, interne, 3e voie) de rédacteur territorial. Un temps qui peut paraître considérable, mais qui en fait est une échéance parfaitement adaptée pour tout candidat désirant arriver fin prêt aux épreuves et, in fine, décrocher le précieux sésame. A ce stade, ce qui compte c’est de vérifier que vous vous lancez sur le chemin de la réussite dans les meilleures conditions : Quel doit être l’apport de votre préparation ? Possédez vous les compétences déterminantes recherchées ?...Tour d’horizon.
Une préparation à N-1 permet de vous construire une méthode personnalisée de révisions
Le concours de rédacteur territorial (Catégorie B – filière administrative – Fonction publique territoriale) comporte peu d’épreuves d'admissibilité :
- En externe, vous aurez à répondre à une série de questions (finances / droit public / action sanitaire et sociale / droit civil) sur le domaine choisi lors de votre inscription (durée : 3 heures ; coef.1) et à rédiger une note à partir des éléments d'un dossier portant sur des notions générales relatives aux missions, compétences et moyens d'action des collectivités territoriales (durée : 3 heures ; coef.1) ;
- En interne et en 3e voie, vous vous aurez à rédiger une note à partir des éléments d'un dossier portant sur le domaine également choisi lors de votre inscription.
Vous allez donc devoir restituer des connaissances mais, et surtout, devoir prouver au jury que vous avez les compétences pour devenir un bon rédacteur territorial.
S’agissant des connaissances théoriques, sans programme réglementaire, ni indications précises sur le nombre de questions ou encore la longueur des réponses attendues, vous devez construire votre plan de révisions en reprenant la note de cadrage ou encore le programme des anciennes épreuves des concours de rédacteur. Mettez ce programme au gout du jour en le complétant avec les dernières annales (cf. boutique carrières publiques). Appuyez-vous aussi sur les ouvrages appropriés (ex. droit des collectivités) pour finaliser votre plan de révisions.
Aucune impasse n’est possible au risque de tomber sur un sujet non connu et au bout, d’avoir une note éliminatoire. S’il y en a un thème où vous êtes mauvais (ou que vous détestez), vous allez devoir vous forcer à le travailler. Plus tôt sera le mieux.
Lors de la dernière session, le jury en finances publiques, a déploré des notions trop souvent survolées, peu ou prou approfondies, de nombreux hors sujets, notamment sur la question des procédures de commande publique. D’autres candidats ont carrément « séché » sur les questions posées.
Pour vous donner une idée plus précise du niveau attendu, lors de la session 2021, dans le domaine du droit civil, les candidats ont du répondre aux questions suivantes : « Le régime de la disparition ; La filiation des couples de personnes de même sexe ; Don et legs : définition et conditions d’acceptation par une commune ; Exposez trois situations prévues dans le Code civil pour lesquelles l’établissement de la filiation à l’égard du géniteur est impossible ; Quelles sont les spécificités de la procédure de changement de prénom pour un mineur ? ; Qu’est-ce qu’une mention marginale ? Citez deux exemples de situation qui conduisent à une mention marginale ainsi que l’acte où figure celle-ci ; Dans le cadre de la protection des personnes, qu’est-ce que l’habilitation familiale ? Comment procéder pour dissoudre volontairement un PACS ? ».
S’agissant des compétences attendues sur le fond, trois sont fondamentales : savoir rédiger, travailler en temps limité, savoir dégager l’essentiel.
Pour arriver paré le jour J, prenez le temps de faire dès aujourd’hui un bilan pour savoir si vous les maitrisez en vous posant ces 3 questions :
1. Saurez-vous rendre une copie rédigée et soignée, sur la forme et sur le fond ?
Les écrits du concours de rédacteur territorial sont là pour tester votre capacité à mobiliser des connaissances de manière précise et synthétique, sans vous perdre dans les détails. Mais au-delà des savoirs, ces épreuves servent aussi à apprécier votre capacité à rendre compte de vos savoirs de manière cohérente et vos qualités rédactionnelles.
Lors de l’épreuve de questions à réponses courtes (QRC), le jury attend des réponses intégralement rédigées. Cela veut dire que la structuration et la maîtrise de la langue (orthographe, vocabulaire…) sont particulièrement importantes sur cette épreuve. Ce n’est pas simple à travailler donc autant commencer sans attendre : liste de termes, rédaction de dictées - tous les jours s’il le faut - sont absolument nécessaires, si vous n’êtes pas à l’aise sur ces points.
Le respect des règles syntaxiques fait partie de l’évaluation. Les copies dans lesquelles les fautes d’orthographe et de syntaxe sont nombreuses ne peuvent obtenir la moyenne, elles peuvent même se voir attribuer une note éliminatoire. Un système de pénalités s’applique (exemple : copie négligée (soin, calligraphie, présentation) : - 0,5 point ; au-delà de 10 fautes d'orthographe ou de syntaxe : - 1 point).
Les erreurs de vocabulaire témoignent généralement d'un manque de rigueur, mais aussi d'un manque de maîtrise. Vous devez donc veiller à employer la bonne terminologie et à utiliser des mots dont vous maîtrisez parfaitement le sens. Cela demande de l’entrainement.
Songez que le concours est un « galop d’essai » pour votre futur professionnel. Votre supérieur hiérarchique doit pouvoir compter sur vous et vous faire confiance. Il n’est pas là pour corriger à longueur de temps les fautes commises sur les écrits que vous allez avoir à établir.
Enfin, la façon dont les propos seront perçus dépend, bien sûr, de la nature des idées, mais également de la qualité de la forme : présentation de la copie et style inclus. Ce dernier doit être clair et les phrases doivent être courtes. Pour comprendre le niveau attendu, prenez soin de lire les rapports publics ou des notes internes (pour les candidats aux concours interne), ou encore, des bonnes copies. Il est indispensable de respecter ce standard.
Pour faire mieux, si aujourd’hui vous vous sentez en difficulté, habituez vous à faire des résumés des articles que vous lisez. Cela vous entrainera à structurer vos idées.
2. Travailler dans un temps limité, où en êtes-vous ?
Pour réussir l’épreuve de note, il faut notamment savoir lire vite. Si cela n’est pas votre point fort, lisez tous les jours : Le Monde, la gazette des communes, …ce qui vous semble le plus utile…mais lisez.
Entrainez-vous aussi à écrire de manière structurée. Il faut tenir compte de la situation posée par le sujet et répondre à une commande. Votre supérieur a besoin d’avoir un point précis sur un sujet / dispositif / etc. qu’il ne maitrise pas, avec des éléments (les vôtres) qui vont l’aider à prendre une décision.
Savoir organiser ses idées n’est pas naturel. Cela suppose d’avoir une méthode. Une d’entre elles pour rédiger la note ensuite, peut constituer à rédiger au brouillon, un classement de vos connaissances, soit en les reliant avec des flèches, en portant des numéros, et établissez votre plan de préférence en deux temps avec deux sous-parties : conditions/effets ; causes/conséquences ; principes/exceptions ; notions/mise en œuvre ; ressemblances/divergences ;…Mais attention à l’emploi du brouillon, hormis les deux phrases d’introduction, ne rédigez rien dessus. Il doit uniquement vous servir à jeter vos idées et à élaborer votre plan. Pour le reste, vous n’avez matériellement pas le temps.
L’épreuve de réponses aux questions permet d’apprécier le niveau de vos connaissances, mais aussi votre facilité à passer d’un sujet à un autre. Prenez l’habitude de commencer par noter l’heure et, selon le nombre de points attribués aux questions, répartissez le temps de l’épreuve. En trois heures, ce qui prime, c’est la problématique : au-delà de vos connaissances, le jury teste votre faculté de synthèse. Le correcteur doit en savoir un maximum en un minimum de lignes et de temps.
Enfin, côté rédaction, bien qu’il ne s’agisse pas ici d’une dissertation, les réponses demandent une réflexion personnelle et une argumentation de votre part. Vos réponses doivent être courtes mais construites en suivant une certaine logique. Il est conseillé d’adopter le plan en deux parties, deux sous parties. Vous devez toujours être formel, clair et précis : une ou deux phrases d’introduction qui pose le problème et, un petit développement (IA/IB – IIA/IIB) qui répond à la question.
Pour trouver votre méthode, vous pouvez suivre un ouvrage ou un cours (auprès d’un IPAG ou un CPAG) et compléter vos révisions par des travaux corrigés, lors de formations intensives, par exemple. Un « joker » certes, mais …qu’elles se présentent sous forme d’entraînements à la maison et/ou de stages « présentiels », les formations offrent un suivi rapproché et vous permettront de demander des conseils en direct aux intervenants.
3. Savez-vous dégager l’essentiel d’un dossier pour aider votre destinataire à prendre sa décision ?
Ayez en tête que votre interlocuteur n’a pas de temps à perdre. Votre note doit contenir une analyse, un diagnostic, et contenir des informations nécessaires à la prise de décision sur un sujet d’actualité. Pour réussir l’épreuve, vous devez d’une part, être en capacité de repérer les informations essentielles, de les synthétiser de manière à informer un destinataire n’ayant pas connaissance du dossier ; d’autre part, de mobiliser vos connaissances des missions, compétences et moyens d’actions d’une administration, des collectivités territoriales, etc.
Pour cela vous allez devoir vous projeter en tant que futur fonctionnaire. Vous devez être au fait des sujets d’actualité qui occupent les collectivités territoriales. Lire les ouvrages de la Documentation française vous aidera. Ici, c’est à vous d’aller chercher l’information… quotidiennement.
La partie « propositions » va servir au jury à vérifier que vous savez valoriser des informations du dossier, comme par exemple : des expériences éclairantes conduites par différents établissements, administrations, collectivités, mobiliser vos connaissances et donc que vous serez capable une fois en poste, d’exécuter sur le terrain, par exemple, des tâches de gestion administrative, budgétaire et comptable, de rédaction d’actes juridiques…ou encore, d’assurer des fonctions de secrétaire de mairie.
Pour vous aider à vous évaluer, voici les questions posées lors des dernières sessions aux candidats aux concours : Quelles sont les missions et l’organisation du conseil de la vie sociale ? Quel est le rôle des collectivités territoriales dans la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes ? Le département est-il une collectivité territoriale menacée ?
Ces questions vous parlent-elles ? Êtes-vous au clair sur ces notions ? Savoir répondre ou non à ces questions, vous donne un indice sur votre préparation.
Si aucun élément ne vous vient, cela veut dire que votre méthode est à reprendre. Les sujets sont toujours d’actualité. Ils peuvent notamment, porter sur : la décentralisation, les compétences de la commune, du département, de la région, la place des citoyens dans la vie des collectivités territoriales… la gestion des ressources humaines et le management territorial, le principe de libre administration et les finances des collectivités territoriales (CT), les CT à statut particulier, les procédures formalisées de la commande publique, la compétence économique des intercommunalités, et des sujets « à la mode », comme par exemple : la planification écologique et les collectivités territoriales.
Songez aussi qu’il s’agit de vous préparer à l’écrit mais aussi à l’oral. L’objectif est d’avoir le concours. Avoir l’écrit tout seul ne sert pas à grand chose. Et ce serait mal vous préparer d’attendre d’avoir les résultats de l’écrit pour penser à préparer aux épreuves d’admission.
De plus, les membres de jury des concours de rédacteur territorial sont, comme bon nombre de jurys de concours, des passionnés, des élus.... Ils baignent dans la culture territoriale, connaissent les grands enjeux par cœur et les chiffres clés de la Territoriale.
Vous avez donc intérêt à renforcer votre savoir lors de votre préparation pour pouvoir donner des chiffres clés, donner des références pour situer le débat, mettre en avant ce qui fait l’actualité territoriale (ex. plan de relance, l’expérience usager, attractivité des territoires…), etc.
Pour cela, informez vous sur l’actualité territoriale, appropriez-vous les règles de fonctionnement des collectivités territoriales. La lecture de la presse (ex. La Lettre du cadre territorial, La gazette des communes,…) et des sites spécialisés (ex. Localtis, Vie publique, AMF (association des maires de France), Sénat, Assemblée nationale) sont des fondamentaux.
Ces lectures vous donneront également l’occasion de lire une feuille de route, une proposition de loi, des bonnes pratiques, des expérimentations, une évaluation, de comprendre concrètement, ce qu’est un dispositif incitatif ou coercitif, la contractualisation État-collectivités, la participation des citoyens… De quoi avoir pour le jour de l’oral, une « boite à outils » étayée pour répondre aisément aux questions des membres du jury.
En conclusion, commencer à préparer en 2022 le concours de rédacteur offre de sérieux atouts : un planning de révisions bien défini, la garantie d’un travail au jour le jour, la mise en place d’habitudes (lecture, dictées,…) efficaces, des entraînements réguliers pour maitriser les savoirs et savoir-faire attendus par le jury et… décrocher des notes excellentes.
Toutefois, attention : même les meilleurs candidats peuvent connaître une « baisse de régime » et un emploi du temps pesant. Ce n’est pas grave. Chacun a besoin d’être « re-dynamisé » de temps en temps. Alors penser à intégrer des plages de détente pour vous aider à retrouver, le cas échéant, de la motivation.
Bonne chance !
Retrouvez les préparations aux concours de rédacteur territorial de Carrières Publiques.