Un attaché territorial (catégorie A – filière administrative - FPT) est un manager, doté d’un réel attrait pour la chose publique, sachant répondre aux attentes de ses équipes, des élus mais aussi des citoyens d’un territoire donné (ville, région…). Dans les prochaines années, pour compenser les départs à la retraite prévus dans ce secteur, les perspectives de recrutement ne cesseront d’augmenter. Tour d’horizon sur ce « métier ».
Profession : attaché territorial ou l’art de savoir résoudre des problèmes techniques
Selon le cadre d’emplois (Décret n°87-1099 du 30 décembre 1987), les attachés territoriaux sont des fonctionnaires de catégorie A (niveau licence ou diplôme de niveau II) de la filière administrative de la fonction publique territoriale, en relation directe avec les élus (de la région, commune, intercommunalité, du département, de l’établissement public…) desquels ils sont chargés de mettre en œuvre la politique.
Un attaché territorial peut ainsi se voir confier des missions (exemple : accompagnement des démarches de design de service et de conduite du changement), des études (exemple : Comment faciliter la mise en place des clauses d’insertions des marchés de la Ville ? ) ou des fonctions comportant des responsabilités particulières, notamment en matière de gestion des ressources humaines, de gestion des achats et des marchés publics, de gestion financière et de contrôle de gestion, de gestion immobilière et foncière et de conseil juridique.
Il peut également être chargé des actions de communication (interne et externe), liées au développement, à l'aménagement et à l'animation économique, sociale, ou encore culturelle de la collectivité. Un attaché territorial peut, en outre, occuper les emplois administratifs de direction des collectivités territoriales, des mairies d'arrondissement ou de groupe d'arrondissements des communes de Lyon et de Marseille et des conseils de territoire de la métropole d'Aix-Marseille-Provence (assimilés à des communes et des établissements publics locaux assimilés).
Il peut aussi occuper l’emploi de directeur général (DGS) ou de secrétaire de communes de moins de 40 000 habitants ou diriger les services d’un établissement public dont les compétences, l’importance du budget, le nombre et la qualification des agents à encadrer permettent de l’assimiler à une commune de moins de 4 000 habitants (cf. répertoire des métiers du CNFPT - centre national de la fonction publique territoriale).
Au quotidien, l’attaché territorial participe à la conception, à l'élaboration et à la mise en œuvre des politiques décidées dans des domaines très étendus : administration générale et financière, économique, sanitaire, social, culturel, analyste, animation et urbanisme.
Loin du cliché du cadre administratif qui se tourne les pouces sur son bureau, au jour le jour, l’attaché territorial doit exécuter un travail administratif conséquent et être présent sur tous les fronts. Bon nombre d‘élus apprécient que leurs responsables puissent les accompagner sur le terrain (par peur d’être confronté seul au public, etc.). Un bon professionnel se doit donc d’être sur le pont et très réactif. L’attaché territorial est capable d’être le relais entre la hiérarchie et l'équipe qu’il a à manager et dont il assure l’encadrement et l’organisation courante des services administratifs des collectivités.
Mais il est aussi conduit à travailler les liens avec les partenaires (associations, services et organismes ministériels, préfecture, entreprises, opérateurs fonciers, investisseurs…), ou les services gestionnaires de la collectivité. Il doit donc être bon négociateur et pour cela être tout d'abord à l'écoute afin de résoudre les diverses situations qui se présentent.
Devenir attaché : formations et diplômes requis
Le cadre d'emploi d'attaché territorial est accessible par concours externe (sur titre), interne (pour les agents publics justifiant de 4 ans au moins au moins de services publics), troisième concours (pour les candidats du secteur privé justifiant de l’exercice, pendant 4 ans au moins, d’une ou de plusieurs activités professionnelles), promotion interne ou détachement. Ces concours sont ouverts dans une ou plusieurs de ces 5 spécialités : administration générale, gestion du secteur sanitaire et social, analyste, animation, urbanisme et développement des territoires.
Pour devenir attaché territorial, s’agissant d’un concours de catégorie A, le niveau requis est la licence (ou diplôme de niveau II). Un degré de qualification pas toujours suffisant s’agissant d’un cadre d’emplois de la fonction publique très prisé par les étudiants, nombreux à passer le concours. Le taux de réussite est inférieur à 10% et les lauréats sont souvent – pour ne pas dire majoritairement « en externe » - titulaires d’un niveau Bac + 5.
Les concours sont organisés par les Centres départementaux ou interdépartementaux de gestion (CDG ou CIG), et ont lieu tous les 18 ou 24 mois. Les prochains démarrent le 19 novembre 2020. Les épreuves écrites sont générales (culture générale, droit, économie, finances…). Mais à l’oral, la spécialité choisie est importante et il faut la maîtriser : psychologie pour la spécialité animation, informatique pour la spécialité analyste, droit social pour le sanitaire et social, par exemple.
Les diplômes et formations à forte dominante juridiques prédisposent à ces concours (ex. licence de droit public, administration publique, AES, gestion, sciences économiques, management des organisations spécialité « métiers de l'administration territoriale », master de droit et management public des collectivités territoriales, diplôme d’IEP). Dans le cas contraire, une mise à niveau en droit constitutionnel et administratif sérieuse sera indispensable.
Qualités essentielles : maîtrise des dossiers, force de proposition, curiosité et anticipation !
Savoir être méthodique et organisé est la première qualité demandée aux attachés territoriaux. Savoir rédiger, gérer tout ce qui est convention, subvention et formulation des actes juridiques sont aussi des qualités essentielles.
Spécialiste, l’attaché territorial doit aussi avoir de solides connaissances techniques. Par exemple, un responsable de la commande publique d’une commune devra connaître les règles des marchés publics, mais aussi assurer une veille juridique. Mais sa spécialisation ne doit pas l'enfermer. Ce qui se joue ici, c'est la capacité d'aide à la décision. Il est au service d'un public et des élus. Il faut donc aussi avoir une vision de la « chose politique » : une vision globale, systémique, qui prend en compte la complexité de la situation et des différents acteurs. Des aspects déterminants pour le décisionnaire final qu'est le maire ou le président.
Le droit public et le monde territorial ne cessant d’évoluer, les élus attendent également des cadres sachant anticiper et s'adapter. De la curiosité pour son environnement au-delà de ses missions et une bonne culture générale favorisent cette capacité d'adaptation.
Enfin, l’attaché territorial doit s'investir et faire preuve d'une réelle aptitude aux relations humaines. Il ne peut pas travailler seul ou pour lui. Il est impératif de savoir communiquer, de montrer sa volonté à participer au développement des enjeux du poste et du service, d'être à l'écoute et de savoir travailler en équipe. S’il travaille dans un CCAS (centre communale d’action sociale), il devra, par exemple, être capable de savoir comment l’établissement peut mettre en œuvre une politique sociale adaptée aux réalités communales tout en permettant la circulation et les échanges d’information avec les partenaires, les habitants, etc.
Devenir attaché : Réussir sa prise de poste
Après la réussite au concours, le futur attaché doit trouver un poste. Il a 4 ans – durée de son inscription sur la liste d'aptitude - pour être recruté par un des 60 000 employeurs territoriaux. Une fois embauché, il devient stagiaire et reçoit une formation adaptée à son poste (10 jours).
Dès sa prise de fonctions, un attaché territorial doit comprendre qu’il fait partie d’un même navire, d’une même équipe. Se présenter auprès de ses collaborateurs, des partenaires (internes et externes) et se montrer à l’écoute sont les bases. Prendre un poste d’attaché territorial demande donc de l’investissement professionnel et personnel pour appréhender l’étendue de ses nouvelles fonctions et être opérationnel rapidement. De manière générale, il faut savoir aller au-delà de son poste.
Ensuite, en fonction du plan d’actions ou de la feuille de route définie avec sa hiérarchie, il devra conduire une équipe, donner du sens à l’action collective et développer des relations de confiance qui favorise l’adhésion et la mobilisation des collaborateurs. Il s’agit donc d’avoir confiance en soi, mais aussi envers les autres. Un processus qui résulte également de l’exemplarité.
Salaire, perspectives de carrière d’un attaché territorial
Coté rémunération, un attaché territorial touche en début de carrière environ 1 600 € bruts par mois, en fin de carrière il gagne environ 3 000 € mensuels. A cela s’ajoute des indemnités.
Un attaché territorial peut évoluer, devenir attaché principal et, depuis le 1er janvier 2017, en application du protocole relatif aux parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR), attaché hors classe, notamment, s’il occupe « depuis plus de 8 ans des fonctions de direction, d’encadrement, de conduite de projet, ou d’expertise, correspondant à un niveau élevé de responsabilité ». Le grade de directeur est en extinction. Le nombre d'échelons a été réduit dans les deux premiers grades et il ne réside qu’une durée unique dans chaque échelon.
Aujourd’hui et dans les années à venir, par leurs compétences techniques, leur fort attachement à un service public de proximité de qualité, les attachés territoriaux sont des managers appelés à jouer un rôle essentiel auprès des décideurs locaux.