Quand on se prépare aux concours d'entrée dans la fonction publique de catégorie A ou B, l’épreuve sur dossier - comme la note de synthèse ou le cas pratique – est très fréquente. Comment décrocher une bonne note ? La maitrise de la méthodologie est la clé ; et donc, cela suppose entre autres, de savoir rédiger des titres pertinents. Point sur…
Pourquoi est-il indispensable de faire des titres et des sous-titres ?
Lors de l’épreuve sur dossier des concours (externes, internes, 3e voie – de catégorie A, B : concours d'attaché territorial, d'administration hospitalière ou de l'éducation nationale, ingénieur, inspecteur des finances publiques, rédacteur territorial,...) de la fonction publique (État, territoriale, hospitalière), vous allez être noté sur vos capacités : à analyser un dossier soulevant, le plus souvent, un cas pratique / un problème (d’organisation ou de gestion) ; à restituer les informations données les documents en appliquant une méthodologie.
Dans cette épreuve, il s’agit de rendre intelligible, ce qui d’abord ne l’était pas, du fait de sa complexité et de sa composition. Outre vos connaissances, votre écrit (note ou rapport) doit donc permettre au jury d’apprécier, votre capacité à informer rapidement et efficacement un destinataire de manière fiable et structurée. Le jury va tester votre capacité d’analyse sur un ou des problème(s) posé(s), sur un/des enjeu(x) qui fait/font l'objet d'interrogations au sein d’une collectivité territoriale (mairie, département, région) ou d’un établissement ou d’un ministère, etc. et les réponses possibles à ce(s) problème(s).
Pour réussir cette épreuve, il faut classer les informations, et structurer votre note. Il est donc fortement déconseillé – cela vous fera perdre des points – de rédiger un rapport ou une note sans plan apparent. Et puis, pensez que pour le correcteur, cela veut dire perdre du temps : à chercher, à essayer de comprendre votre argumentation ou encore, le point que vous allez aborder …En bref, vous devez faire des titres et des sous titres.
Le sujet du cas pratique ou de la note est là pour vous faire formuler un développement d’arguments compréhensibles et étayés. Vous devez donc construire votre réflexion (ex. en réécrivant le sujet, en le reformulant, en extirpant quelques idées de ce sujet, en identifiant la problématique, etc.). Cette construction va se formaliser par un plan. Il va être la représentation matérielle de votre logique.
Un rapport (ou une note) structuré(e) est donc un écrit avec un plan apparent, avec deux parties avec des titres et deux sous-parties avec des sous-titres (I. A., I. B., II. A., II. B. …) séparées nettement du développement.
Vous participez à un concours, chaque point compte : Le plan doit pouvoir être lu du premier coup d’œil. L’astuce ? Pensez à bien numéroter vos parties et sous parties.
Comment faire des titres de note de synthèse ou de rapport efficaces ?
Dans le cadre de l’épreuve sur dossier, vous devez avoir en tête que la note a pour but de vous mettre en situation. Bien sûr, dans les faits, seul le correcteur lira votre note mais il s’agit ici de rendre un écrit « professionnel ». En général, votre lecteur fictif sera donc une autorité (maire ou directeur). C’est à dire quelqu’un qui a peu de temps. C’est pour cela que votre note doit être courte (5 à 6 pages). Le jury attend que vous soyez dans une posture d’aide à la décision pour les élus ou votre hiérarchie.
Vos titres doivent être ceux que l’on retrouve dans un contexte professionnel. Il faut donc savoir être efficace.
Concrètement, un bon titre de cas pratique de première partie par exemple, cela peut être tout simplement le rappel du contexte et dans la deuxième partie, les principaux leviers à la main des acteurs avec en sous parties les propositions d’un plan d’action. Faites simple !
Faut-il qualifier à tout prix tous les titres et les sous titres ?
Maintenant, pour décrocher une excellente note (plus de 15/20), le « petit » plus peut être de démontrer au jury votre capacité à qualifier les informations que vous avez sélectionnées. Travaillez ce point, en… soignant les titres et sous-titres. C’est une vraie valeur ajoutée par exemple, dans un titre d’indiquer que les contraintes sont « fortes » si elles le sont.
L’annonce de vos sous-parties fera surement une phrase mais de la même manière, pour décrocher une bonne note, vous devez qualifier vos sous-parties. Souvent, cela va être tout simplement un adjectif qualificatif qui va donner une idée au lecteur ce que vous allez démontrer. Et généralement, vous trouverez les qualificatifs dans le dossier (ex. la nature des enjeux (économiques, sociétaux, écologiques,…), un cadre juridique « complexe / récent / souple / large », les contradictions,…). Toutefois, si ces éléments ne sont pas visibles à travers les pages du dossier, ne perdez pas de temps. Vouloir qualifier coûte que coûte un sous-titre n’est pas forcément très rentable.
Faites des titres courts qui informent tout simplement sur le contenu de la partie et gardez le temps économisé pour bien structurer votre argumentation. Chaque titre doit être signifiant en répondant en partie à la commande : que cela soit par exemple, la présentation des enjeux, des leviers, ou encore, les propositions.
Le lecteur doit trouver une logique par rapport bien sûr aux informations données dans le sujet, et à ce que vous voulez mettre en avant. C’est là que vous allez faire la différence. Vos titres font passer un message. C’est l’axe que vous pensez qu’il faut développer qui compte et qui doit ressortir (ex. la sécurisation juridique des actes, la communication, la coordination entre les équipes, etc.).
Quelle forme de titre et sous-titre vous fera gagner des points ?
Quant à la forme du titre, là encore, pensez à faire simple. Dans les années 2000, la mode était aux titres très longs. Des phrases de plusieurs lignes, voire des phrases interrompues.
Aujourd’hui, exit les phrases de plus de trois lignes. S’il y a des titres-phrases, la phrase doit être courte. Une demi-ligne peut suffire en particulier sur la note administrative où on cherche vraiment à être efficace et à donner au destinataire une vue claire de notre démonstration. Et pour que cette démonstration soit dynamique, utilisez par exemple, la ponctuation et notamment les deux points ; ou encore, les adjectifs qualificatifs.
Sur le fond, l’avis personnel et le style journalistique sont-ils autorisés ?
Sur le fond, veillez à toujours rester « professionnel ». Dans une note de synthèse ou un rapport de cas pratique, ce qui doit ressortir est dans le dossier. Le lecteur ne vous demande pas votre avis. Donc les adjectifs « qualifiants » seront ceux que vous allez trouver dans le dossier mais sans ajouter de jugement.
Le bon adjectif est celui qui est factuel, qui ne peut être contestable (par exemple : vous pouvez écrire un dispositif « récent » ou « précis », s’il a fait l’objet de multiples dispositions de nature législative ou réglementaire en quelques mois et non un dispositif aux mesures « pléthoriques », car le lecteur pourrait y voir une appréciation trop personnelle et vous pénaliserait).
Oubliez aussi les titres qui sortent de l’ordinaire - voire sensationnels. Il ne s’agit pas de rédiger un article de presse. Un titre de style journalistique sert à attirer le regard, faciliter l’entrée dans un texte et à diversifier les niveaux de lecture. Ce n’est pas le lieu. En plus, ce titre aurait de forts risques de sortir du dossier, voire du vocabulaire habituel contenu dans une note de synthèse ou un rapport.
Pendant la préparation, comment créer votre boite à outils ?
Maintenant que vous savez sur la forme et sur le fond ce qu’attend votre correcteur, vous construire une boite à outils vous fera gagner encore plus en sérénité.
Pour cela, prenez le temps de regarder comment sont rédigés les titres dans les rapports publics sur la bibliothèque du site Vie publique. Les rapports publics sont des sortes de notes de synthèse un peu longues. Pour aller à l’essentiel, examinez leur sommaire.
Pour commencer, prenez un thème qui vous intéresse et regardez la façon dont sont construits les titres (ex. rapport du CESE, Avril 2024 : « Articulation des temps de vie professionnel et personnel : de nouveaux défis » où l’un des titres est « La nouvelle équation : une demande de plus de liberté et d’autonomie dans l’articulation des temps de vie sans nuire au collectif de travail » et un autre « Clarifier les zones grises » ). Vous verrez par exemple, l’utilisation faite des deux points, le vocabulaire. Notez-le, vous pourrez le réutiliser le moment venu.
Et le jour J…si vous n’avez pas de temps ? Pensez aux titres de secours !
Rédiger une note ou un rapport argumenté prend beaucoup de temps. Il serait dommage de ne pas terminer votre copie parce vous aurez passé trop de temps à réfléchir sur les titres.
L’astuce est de bâtir un plan avec des parties et des sous parties très simples, c’est-à-dire sans chercher à faire une phrase : un nom, un complément un adjectif. Ces titres vont vous servir de titres de secours et vous permettre d’aller jusqu’au bout de votre plan détaillé, et …de garder suffisamment temps pour la rédaction.
Une copie qui n’est pas terminée sera plus fortement pénalisée par rapport à une copie qui a des titres simples. Donc il faut faire des choix.
Dernier conseil : relisez votre copie et vos titres. Cela parait évident mais une faute d’orthographe dans un titre, cela arrive surtout s’il a été reformulé.
Maintenant que vous avez toutes les clés et les outils, non seulement vous allez aller au bout de la rédaction de votre plan détaillé, mais en plus, vous aurez suffisamment de temps pour rédiger vos titres.
Bien sûr, vous pouvez renforcer vos chances d’atteindre vos objectifs et vous préparer avec Carrières Publiques en vous entrainant à la maison.
Allez courage, le plus dur c’est de s’y mettre.
Bonne préparation !