Au mois de novembre 2020 débutent les épreuves des concours d’attaché territorial. Lauréat, vous le serez, car vous arriverez bien préparé, mais après ? Comment rejoindre la grande famille des managers territoriaux appelés à redonner du sens au collectif, à l'esprit de « service public » ? Tour d’horizon.
De multiples possibilités de postes de manager ou d’expert
En 2020, la fonction publique territoriale concerne, pas moins de 1,90 million d’agents, et regroupe les emplois des 13 régions, 101 départements, près de 34 968 communes, mais aussi ceux des 1 254 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre (métropoles, communautés urbaines ou d’agglomération ou de communes) auxquels s’ajoutent près de 8 500 syndicats intercommunaux et les offices publics d’HLM.
Vous pouvez donc partir confiant tant les opportunités de recrutement sont grandes, même en période pré-électorale (élections départementales en 2021). Après la réussite d’un des concours (externe, interne, 3e voie), devenir attaché territorial (filière administrative - catégorie A – niveau licence ou diplôme de niveau II - Décret n°87-1099 du 30 décembre 1987), c’est rejoindre la famille des cadres territoriaux, recherchés pour leurs savoirs solides (juridiques, budgétaires, mais également en finances publiques, en RH, en immobilier, en éducation, en transports, en aide sociale, en environnement…) et savoir-faire techniques mais surtout, leur capacité à mettre en synergie les compétences de leurs collaborateurs, à décider et donc à arbitrer, à promouvoir des orientations et donc à gérer le changement dans un contexte en perpétuelle évolution.
Voir notre préparation au concours d’attaché territorial.
Bien se connaître pour trouver l’emploi parfait
Toutefois, pour être recruté, être inscrit sur la liste d’aptitude par le centre de gestion (CDG ou CIG : centre interdépartemental de gestion) ne suffira pas. A la différence de la fonction publique d’État, la recherche d’emploi relève d’une démarche personnelle. La promotion est, quant à elle, soumise à une proposition de l’autorité territoriale, un choix des instances paritaires (commission administrative paritaire) et la nomination sur un poste vacant dont les missions sont en adéquation avec le grade.
Le futur attaché doit trouver un poste auprès d’un des 60 000 employeurs potentiels précités, dans un délai maximum de 4 ans – soit la durée de son inscription sur la liste d'aptitude. Il vous faudra donc consulter les annonces de postes vacants en interne (dans votre collectivité, si vous êtes déjà fonctionnaire) pour envisager une mobilité, sur les sites des CDG/CIG ou d’autres sites, emploi-territorial, emploipublic.fr…
Au milieu des nombreuses annonces, pour mieux cerner le métier qui sera fait pour vous, commencez par visualiser l’environnement de travail qui vous conviendrait le mieux. Au quotidien, l’attaché territorial participe à la conception, à l'élaboration et à la mise en œuvre des politiques décidées dans des domaines très étendus : administration générale et financière, économique, sanitaire, social, culturel, analyste, animation et urbanisme.
Loin du cliché du cadre administratif coincé dans un bureau poussiéreux, l’attaché territorial impose de savoir réaliser un travail administratif conséquent et être présent sur tous les fronts. Bon nombre d‘élus apprécient que leurs responsables puissent les accompagner sur le terrain (pour mieux échanger, gérer certains conflits, etc.). Un bon professionnel se doit d’être sur le pont et très réactif. Il est capable d’être le relais entre la hiérarchie et l'équipe qu’il a à manager, et dont il assure l’encadrement et l’organisation courante des services administratifs des collectivités.
Ensuite, demandez-vous quelles sont vos réelles motivations ? Faire une liste avec les 5 éléments qui sont les plus importants pour vous, vous aidera.
Un attaché territorial peut ainsi se voir confier des missions (exemple : accompagnement des démarches de design de service ou participation à la définition des orientations stratégiques en matière d’habitat), des études (exemple : Comment développer des pistes de mutualisation de services avec la Communauté de Communes ? ) ou des fonctions comportant des responsabilités particulières, notamment en matière de gestion des ressources humaines, de gestion des achats et des marchés publics, financière et de contrôle de gestion, immobilière et foncière et de conseil juridique.
Il peut également être chargé des actions de communication interne et externe et de celles liées au développement, à l'aménagement et à l'animation économique, sociale et culturelle de la collectivité. Il peut, en outre, occuper les emplois administratifs de direction des collectivités territoriales, des mairies d'arrondissement ou de groupe d'arrondissements des communes de Lyon et de Marseille et des conseils de territoire de la métropole d'Aix-Marseille-Provence assimilés à des communes et des établissements publics locaux assimilés. Ou encore devenir directeur général (DGS) ou secrétaire dans les communes de moins de 40.000 habitants ou enfin, diriger les services d’un établissement public dont les compétences, l’importance du budget, le nombre et la qualification des agents à encadrer permettent de l’assimiler à une commune de moins de 4.000 habitants (cf. répertoire des métiers du CNFPT - Centre national de la fonction publique territoriale).
Il est donc conduit à travailler les liens avec les partenaires (associations, services et organismes ministériels, préfecture, entreprises, opérateurs fonciers, investisseurs…), ou les services gestionnaires de la collectivité. Il lui faut être, en conséquence, bon négociateur et pour cela être à l'écoute afin de résoudre les diverses situations qui se présentent.
Pour vous aider à construire votre projet professionnel, n’hésitez pas à utiliser les tutoriels en ligne. Véritables appui dans votre réflexion, ils sauront vous aider à formaliser et mettre en avant vos compétences et vos qualités.
Savoir se différencier et mettre en avant ses principaux atouts
Un poste vous intéresse ? Répondez-y, en envoyant l’attestation de réussite au concours, un CV et une lettre de motivation.
Aujourd’hui, les chargés de recrutement locaux cherchent des collaborateurs qui ont des qualités professionnelles et personnelles. Les collectivités territoriales doivent aujourd’hui, pouvoir garantir le respect des valeurs fondamentales du service public : primauté de l’intérêt général, accessibilité, continuité, etc. mais aussi, être en capacité d’innover, de maintenir la performance des structures, de tirer profit de l’économie du partage, et du numérique pour placer les citoyens au cœur de la reconquête des territoires (cf. le « service public citoyen »).
En cette période exceptionnelle, maires, présidents départementaux, régionaux ou intercommunaux maintiennent le cap pour assurer les missions d’intérêt général de leur territoire. Une priorité pour les cadres territoriaux qui doivent tout mettre tout en œuvre pour soutenir les élus.
Pour réussir à décrocher un entretien et rejoindre ces équipes, au-delà de la rédaction ou de la mise à jour de son CV, il faut prendre le temps de poser par écrit ses compétences/savoir-faire, connaissances, expériences et pourquoi pas, ses activités extra-professionnelles (associations…).
Donc un CV qui indique ses expériences et formations professionnelles en rapport avec le poste est important, mais l’essentiel n’est pas là. Maîtrise des dossiers, force de proposition, curiosité intellectuelle et anticipation… Directeurs des ressources humaines, directeurs généraux des services et élus sont à la recherche d’attachés territoriaux disposant également des qualités telles que l’ouverture d’esprit et le dynamisme mais, surtout, qui sauront assurer les 4 grandes dimensions du périmètre d’intervention d’un manager : technique, gestion, développement, animation.
Spécialiste, être attaché territorial nécessite aussi d’avoir de solides connaissances techniques. Par exemple, un responsable de la commande publique d’une commune devra connaître les règles des marchés publics, mais aussi assurer une veille juridique. Le droit public et le monde territorial ne cessant d’évoluer, les élus attendent également des cadres sachant anticiper et s'adapter. De la curiosité pour son environnement au-delà de ses missions et une bonne culture générale favorisent cette capacité d'adaptation.
Mais sa spécialisation ne doit pas l'enfermer. Ce qui se joue ici, c'est la capacité d'aide à la décision. Il est au service d'un public et des élus. Il faut donc aussi avoir une vision de la « chose politique » : une vision globale, systémique, qui prend en compte la complexité de la situation et des différents acteurs. Des aspects déterminants pour le décisionnaire final qu'est le maire ou le président.
Enfin, l’attaché territorial demande de s'investir, d’animer et de faire preuve d'une réelle aptitude aux relations humaines. Il ne peut pas travailler seul ou pour lui. En fonction du plan d’actions ou de la feuille de route définie avec sa hiérarchie, il devra conduire une équipe, donner du sens à l’action collective et développer des relations de confiance qui favorise l’adhésion et la mobilisation des collaborateurs. Il s’agit donc d’être à l’écoute, d’avoir confiance en soi, mais aussi envers les autres. Un processus qui résulte également de l’exemplarité.
S’agissant de la lettre de motivation, avoir pratiqué exactement le même emploi ou le même type de poste n’est pas fondamental, ce qui importe votre futur employeur, c’est de comprendre comment vous avez agi dans des situations proches de celles auxquelles vous pourrait être confronté sur un poste d’attaché territorial.
S’intéresser aux métiers « en tension » pour augmenter ses chances d’être recruté
Départs à la retraite, modernisation des services oblige, le CNFPT a recensé en 2016, les postes « sensibles ou en tension » sur le marché territorial. Parmi eux, un concerne le cadre d’emplois des attachés territoriaux : directeur financier.
Les directeurs financiers représentent plus de 2 500 agents. Ce cadre dirigeant participe à la définition et à la mise en œuvre de la stratégie budgétaire et financière de la collectivité.
Expert financier, il apporte un conseil à sa hiérarchie dans la préparation, l’exécution et la prospective budgétaire. Il est chargé de la programmation, de la mise en œuvre et du suivi de la politique budgétaire et financière de la collectivité. Il est, par ailleurs, le garant de la fiabilité et de la sécurité des procédures budgétaires, de préparation, d’exécution et de contrôle du budget de l’administration. Il pilote la réalisation des analyses financières et fiscales prospectives et propose des stratégies de pilotage. Il anime et coordonne les équipes placées sous son autorité.
Le directeur financier est présent dans toutes les strates et types de collectivités. Occupant un rôle central dans la coordination de l’élaboration et de la mise en œuvre du budget de l’administration, ce métier est généralement rattaché à la direction générale ou à une direction générale adjointe chargée « des ressources ». Ses activités l’amènent à être en relation régulière avec l’ensemble des directions et services de la collectivité. Il peut évoluer vers des activités plus spécifiques en matière de prospective financière, de marchés publics, de contrôle de gestion, de systèmes d’information financière.
Salaire, perspectives de carrière d’un attaché territorial
Une fois recruté, l’attaché territorial devient stagiaire et reçoit une formation adaptée à son poste (10 jours).
Coté rémunération, un attaché territorial touche en début de carrière environ 1 600 € bruts par mois, en fin de carrière il gagne environ 3 000 € mensuels. A cela s’ajoute des indemnités.
Prendre un poste d’attaché territorial demande de l’investissement professionnel et personnel pour appréhender l’étendue de ses nouvelles fonctions et être opérationnel rapidement. De manière générale, il faut savoir aller au-delà de son poste.
Un attaché territorial peut évoluer, devenir attaché principal et depuis le 1er janvier 2017, en application du protocole relatif aux parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR), attaché hors classe, notamment, s’il occupe « depuis plus de 8 ans des fonctions de direction, d’encadrement, de conduite de projet, ou d’expertise, correspondant à un niveau élevé de responsabilité ». Le grade de directeur est en extinction. Le nombre d'échelons a été réduit dans les deux premiers grades et il ne réside qu’une durée unique dans chaque échelon.