En pro de l’animation, vous avez décidé de vous présenter aux prochaines épreuves d’examen professionnel d’animateur territorial principal de 1ère ou 2ème classe (catégorie B + – par avancement de grade ou promotion interne), qui débutent au mois de septembre 2018. Comment rendre, le jour J, la meilleure copie ? Quelques conseils clés pour se présenter serein et bien préparé à l’épreuve du rapport.
1. Connaître les attentes des membres du jury et les intégrer dans sa préparation
Certains rapports de jury publiés par les centres départementaux de gestion (CDG), organisateurs des examens, regrettaient lors des dernières sessions, le manque de connaissance par les candidats du niveau d’exigence et du déroulement des épreuves.
Ayez en tête que les membres du jury sont chargés de déceler les meilleurs animateurs territoriaux principaux de demain capables d’intervenir dans les secteurs des loisirs, de la culture, de l’éducation, des sports, vacances, de la prévention, de l’événementiels..., mais aussi capables de développer des pratiques professionnelles transverses (relations humaines, méthodologie de projet...). Pour cela, les membres de jury peuvent s’avérer sévères (en restant toujours justes) et décider de retenir un seuil d’admissibilité (entre 9 et 10/20 par exemple) où, moins d’un candidat sur 4 sera admissible à l’oral (rapport du jury CDG35).
L’épreuve écrite de l’examen professionnel d’animateur territorial principal (de 1ère ou 2ème classe) dure 3 heures (coefficient 1) et consiste en la rédaction d’un rapport « à partir des éléments d'un dossier portant sur l'animation sociale, socio-éducative ou culturelle, dans les collectivités territoriales, assorti de propositions opérationnelles ». Cette épreuve écrite vise à évaluer vos capacités à :
- analyser une commande et un dossier afin d’en identifier les éléments utiles au traitement du sujet ;
- mobiliser vos connaissances des missions, des compétences et des moyens d’action des collectivités territoriales (région, département, commune et leurs établissements : centre communal d’action sociale, etc.) pour élaborer des propositions réellement opérationnelles ;
- organiser méthodiquement les informations nécessaires à la rédaction d’un rapport ;
- et enfin, produire en temps limité un document synthétique parfaitement compréhensible.
Il vous faut donc réussir à démontrer au jury que vous avez compris la commande du sujet, acquis la méthodologie et pris du recul par rapport à l’exercice demandé. L’improvisation n’est donc pas permise.
Réussir l’épreuve de rapport est un travail qui demande une préparation sérieuse à cet exercice de synthèse et d’élaboration de propositions, la maîtrise d’une méthodologie particulière… Au-delà des connaissances liées aux domaines d’intervention des animateurs territoriaux. Pour cela une préparation est indispensable.
Exemple de sujet donné : « rôle et objectif de l’animation dans le développement d’une politique culturelle pour tous, et solutions opérationnelles pour le développement d’une politique culturelle accessible à tous les enfants et jeunes d’un territoire donné » (EP 2014).
2. Analyse et restitution : Évitez les pièges… Visez la solution opérationnelle !
Bien sûr, vous allez devoir réviser et approfondir vos connaissances en matière d’animation sociale socioéducative ou culturelle, dans les collectivités territoriales. Cela étant le jour J, il ne vous sera pas demandé de les restituer telles quelles. Il vous faudra nécessairement prendre du recul par rapport au sujet donné. Avec cette analyse sans omettre le contexte donné, vous permettrez au jury de prouver votre compréhension de la commande.
Sans prise de hauteur de votre part par rapport au sujet, votre copie comportera au final, trop de généralités sur le rôle et les objectifs de l’animation territoriale.
Autre piège à éviter : savoir mobiliser ses connaissances professionnelles ne doit pas avoir pour objectif final de démontrer que vous avez « bachoté » un thème donné. Bien sûr vos connaissances sur le sujet seront appréciables, mais il ne s’agit pas là de les vérifier puisque les éléments utiles sont en principe contenus dans le dossier. Réviser vos savoirs doit vous servir pour élaborer des propositions réellement opérationnelles et à rédiger de manière structurée votre rapport.
S’agissant d’un examen professionnel qui permet d’accéder à un cadre d’emplois supérieur de catégorie B+, le jury attend des futurs lauréats engagés dans le sens d’une action publique de qualité, sur les territoires, afin de répondre toujours mieux aux besoins des populations, capables de se projeter dans un autre poste et dans d’autres responsabilités que celles qu’ils exercent en tant qu’agents de catégorie C.
3. Entraînez-vous avec les annales
Les annales vous permettront de vous entraîner. Les organisateurs des concours publient régulièrement sur leur site Internet les sujets les plus récents et complets de l’examen professionnel d’animateur territorial...
4. Le « Jour J », soyez méthodique !
Le jour J, l'objectif n° 1 est de ne pas perdre de temps. Chaque candidat est confronté à un dossier en général quantitativement important (Une dizaine de documents de 20 à 30 pages). Pour gérer de façon optimale le temps imparti, la première chose à faire consiste à lire attentivement le libellé du sujet. Pour éviter le « hors sujet » ou l’erreur d’interprétation, posez ensuite sur le brouillon, la réponse à ces trois questions :
- à qui est destiné le rapport (exemple : Directrice générale adjointe) ?
- Quel est son objectif ?
- Que doit-il contenir ? (exemple : « Dans un premier temps, un rapport sur le rôle et les objectifs de l’animation dans le développement d’une politique culturelle pour tous. (…) Dans un deuxième temps, des propositions opérationnelles d’un parcours éducatif d’animation culturelle en s’appuyant sur un Contrat Local d’Éducation Artistique (CLEA) en tenant compte des différents temps de vie du public, des partenaires institutionnels et associatifs majeurs ainsi que des modalités de financement » )
Ce travail étant fait, coucher sur le papier vos connaissances personnelles et les éléments permettant de formuler des propositions. Commencer ce travail avant même d'avoir parcouru le dossier, vous permettra de ne pas vous laisser emporter par celui-ci au risque d'oublier des idées ou des propositions qui ne figurent pas dans les documents.
Ensuite, parcourez rapidement le dossier. Cette phase doit vous permettre de mesurer la tonalité générale du dossier (présence ou non d'un « document pivot », part des textes juridiques, des tableaux statistiques, date des documents (notamment si le rapport porte sur la mise en œuvre d'une réforme...) et à vous familiariser avec les idées phares du dossier.
Puis, élaborez un plan provisoire autour de deux axes/parties. Cela peut paraître surprenant avant même d'avoir procédé à l'analyse des documents mais s’agissant ici de gagner du temps, il est important de pouvoir organiser le devoir. Le premier axe du plan provisoire, dégagera les enjeux essentiels de la problématique (organisationnels, RH, budgétaires, réglementaires…) avec deux sous-parties. La lecture du sujet, le fait d'avoir mis sur le papier ses connaissances personnelles et le parcours rapide du dossier doivent permettre d'identifier ces enjeux essentiels. La deuxième partie devant porter sur un plan d’action, pourra reprendre, par exemple, les phases d’une démarche de projet (avec par exemple : diagnostic, propositions opérationnelles, évaluation).
Ensuite seulement, analysez les documents du dossier. Ce travail doit vous permettre de nourrir votre plan au fur et à mesure. Ayez à l’esprit que votre écrit doit répondre aux consignes ou orientations données dans le sujet, et donner au lecteur, la réponse aux questions formulées dans l’intitulé. Les membres du jury vont, en effet, chercher à savoir si vous savez présenter des solutions opérationnelles. Votre copie aura donc deux parties : une première pour informer un destinataire hiérarchique (maire, directeur général des services…) ou un élu, sur le sujet donné de manière fiable, transmettre des renseignements de façon claire structurée et concise face à une demande, mais aussi et surtout, une seconde pour proposer des solutions opérationnelles adaptées.
5. Côté rédaction, soignez-les intitulés, soyez concis et précis
Dernier conseil, le correcteur sera sensible à la forme de votre écrit. La lecture de votre rapport doit être facile : les titres et sous-titres doivent être en quelque sorte la synthèse de la note, aérez la présentation, utilisez un vocabulaire précis et simple mais évitez le style télégraphique.
Pour ne pas perdre des points, vous devez respecter les règles d’orthographe et de syntaxe. Trop souvent le jury déplore l’indigence rédactionnelle de nombre de copies, ce qui fait douter sur la capacité des candidats à produire, une fois en poste des écrits corrects que les missions imposent.
Bien qu’il ne s’agisse pas ici d’une dissertation, les réponses demandent une réflexion personnelle et une argumentation de votre part. Vos réponses doivent être courtes mais construites en suivant une certaine logique (causes/conséquences, avant/maintenant/perspectives…). Sur la forme, tâchez d’être clair et précis : une ou deux phrases d’introduction, un développement, puis une ou deux phrases de conclusion. Enfin, prévoyez 10 minutes en fin d’épreuve pour vous relire.
Un bon test : si vous relisez votre copie avec plaisir, que la structure du devoir est équilibrée (parties à peu près égales…), vous pouvez alors supposer qu'il en sera de même pour le correcteur.