Les missions d'attaché (catégorie A) sont faites pour vous et vous vous préparez à décrocher le précieux sésame. Avec à peine 10% de réussite, un temps de préparation conséquent, du travail personnel et surtout une grande motivation sont indispensables. Mais les meilleures stratégies à adopter pour réussir sont à prendre dès le départ, au moment de l’inscription...
Se mettre dans la peau d’un attaché porté par la « chose » publique dès le début de votre préparation
Cadre-clé de l’organisation administrative dans les 3 versants de la fonction publique (Etat, territoriale, hospitalière), l’attaché contribue à l’élaboration du travail réglementaire, à la mise en place et au suivi des procédures administratives. Dans le contexte actuel, où l’on attend de plus en plus des services publics, un attaché est un expert ou un manager sachant conduire le changement.
Présent dans tous les services publics, il s’appelle « attaché d'administration » pour l'Hospitalière ou l’Etat, attaché « territorial » pour les collectivités. Il travaille à Paris, dans une région, dans un des 101 départements français ou encore dans une commune de plus de 3 500 habitants, ou dans un ministère, un organisme public (ex. Conseil d'Etat), un établissement hospitalier ou scolaire, comme chargé de missions spécialisées (études, conception et mise en œuvre des politiques publiques) ou bien dans la gestion courante, dans des domaines très variés (ressources humaines, gestion des moyens matériels, communication, budget et finances, action sociale, culture, sports, marchés publics, etc.).
A cette richesse des activités exercées, s'ajoute une variété de postes : dans un établissement scolaire, on trouve, par exemple, l'attaché d'administration scolaire et universitaire (AASU), chargé de l'intendance ; dans une commune de plus de 3 500 habitants, le directeur général des services ; dans un ministère, le conseiller de gestion, l’auditeur interne...
A l’horizon 2018-2019, les perspectives d'emploi sont intéressantes, avec plus de 700 postes ouverts s’agissant des IRA en 2018, pas moins de 100 postes d'attaché d'administration hospitalière (AAH) en 2017 (contre 95 en 2015) ou encore dans la Territoriale, où même si la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales a des conséquences certaines sur les ressources humaines, la mise en place des métropoles entraîne quelques créations de postes supplémentaires.
Un tremplin pour l’emploi qui justifie la cote des concours d’attaché auprès des aspirants fonctionnaires. En 2015, la sélectivité dans la fonction publique aux concours de catégorie A est en augmentation de 0,5 point par rapport à 2014 (6,3% après 5,8). Un taux qui se vérifie s’agissant des concours d’attaché. Près de 10 500 postulants (5 702 pour le concours externe pour 345 postes) se sont inscrits aux derniers concours organisés par les IRA. Et dans la territoriale où les concours ne sont plus organisés que tous les deux ans, 47 864 inscriptions ont été enregistrées pour plus de 2 660 places, selon la FNCDG.
Avoir choisi un solide cursus en lien avec ses souhaits... est un atout
Côté cursus et formation, ils doivent être polyvalents et avoir une bonne culture générale. Le contact avec les élus, les acteurs des politiques publiques demande un réel attrait pour la « chose publique », une certaine diplomatie et la capacité à mettre en œuvre, de manière totalement neutre, les politiques décidées par les organes délibérants. Les épreuves reflètent ces attendus des recruteurs publics.
De solides connaissances de droit sont demandées. Les épreuves d'admissibilité, écrites, font appel à des connaissances très générales (économie, droit...) mais d’un bon niveau. Une expression écrite maîtrisée, fluide et un bon niveau en orthographe sont requis. Dès l’admissibilité, 17% des candidats aux concours d’attaché territorial sont éliminés à l’issue de la note (note inférieure à 5/20). Et sur l’épreuve de composition, la moyenne atteint tout juste 8,7/20 (chiffres CIG Grande Couronne – 2016). Aux concours d’entrée aux IRA, à peine 1 candidat sur 3 est admis aux oraux (chiffres IRA - 2016).
Les licences et masters en droit et les parcours demandant une bonne culture générale sont donc particulièrement appréciés. Une formation en IEP (institut d'études politiques) assure également par exemple, un bon bagage au départ.
Si les différentes voies d’accès au concours d’attaché (externe, interne ou 3e voie) permettent de se présenter aux épreuves en étant titulaire (pour les externes) au minimum d’un diplôme de niveau Bac+3 (Licence, Master) ou d’un titre ou diplôme reconnu comme équivalent, les lauréats en externe avec ce profil sont de moins en moins nombreux. Aujourd’hui, plus d’un élèves secrétaires des affaires étrangères, attachés des IRA, inspecteurs des impôts et du trésor public sur deux a un diplôme supérieur (Bac +5 généralement ou Bac +4 - selon la DGAFP - direction générale de l'administration et de la fonction publique).
Le candidat qui fait le choix de se destiner à des fonctions plus pointues aura, en outre, intérêt à choisir alors un cursus en lien avec ses souhaits (finances, informatique, psychologie...).
Préparer et réussir le concours d'attaché s’envisage comme une compétition sportive
Dès l’inscription, il faut concevoir un plan stratégique en fonction du nombre de postes ouverts dans chaque spécialité. Pour cela, il est utile de se rapprocher des centres organisateurs, consulter les règles générales communes à tous les concours (arrêté d’ouverture, date des premières épreuves) et les modalités d'organisation qui peuvent varier d’un concours d'attaché à un autre.
Côté attaché des administrations (scolaire et universitaire, centrale ou territoriale) de l’État : les concours d'accès aux IRA sont le principal mode de recrutement. Il revient donc aux postulants de contacter l’institut de leur choix (en fonction de la localisation de formation et la région d'affectation souhaitées). Les inscriptions se font en ligne, entre novembre/décembre, les épreuves écrites démarrent en février (dans les 23 centres de métropole et d'outre-mer) et les épreuves orales se déroulent au mois d'avril/mai (dans les IRA).
Dans la Territoriale, les centres de gestion départementaux ou régionaux fixent le nombre de postes ouverts en fonction des besoins en recrutement des collectivités. Le candidat sera amené à choisir une des spécialités parmi les suivantes : administration générale ; gestion du secteur sanitaire et social ; analyste ; animation ; urbanisme et développement des territoires. Un point de vigilance : toutes ne sont pas accessibles à chaque concours organisé.
Même si la spécialité choisie entre en jeu, c'est surtout à l'oral (donc au stade de l’admission) qu'elle sera importante. Il faut être attentif au nombre de postes offerts et avoir une véritable appétence pour une des quatre « petites » spécialités (hors spécialité « administration générale ») car elles n’offrent que très peu de postes. Seuls les candidats experts dans le domaine sont, dans les faits, en mesure de faire la différence car les jurys ne descendront pas sous le niveau requis, même si le vivier de candidatures est plus restreint.
Choisir la spécialité qui offre le plus grand nombre de postes est à privilégier. Et rappelez-vous, l’obtention du concours dans une spécialité ne conditionne aucunement la nature du poste sur lequel sera recruté le futur lauréat dans la Territoriale. En effet, une fois lauréat, vous serez inscrit sur une liste d’aptitude et devrez postuler auprès d’un employeur local pour trouver votre poste. Autrement dit, il est tout à fait possible de réussir le concours dans la spécialité « administration générale » et occuper in fine un poste de directeur d’un centre communal d’action sociale (CCAS).
Enfin, pour le concours des attachés d'administration hospitalière, les inscriptions se font entre février et mars de chaque année, auprès du CNG (à Paris). Les épreuves écrites d'admissibilité des trois concours d'admission se déroulent dans certains centres de formation des élèves directeurs d'hôpital (Basse-Terre, Lyon, Paris, Saint-Denis de La Réunion et Toulouse), mais les oraux ont lieu à Paris.
Pour multiplier ses chances, rien n'interdit (encore ?) de cumuler les inscriptions
Ensuite, faut-il cumuler les inscriptions ? C’est en tout cas le choix que certains candidats font chaque année, et ce d'autant plus facilement que l'inscription est gratuite. Toutefois, il peut parfois être difficile, voir impossible, en raison d'un calendrier fixé nationalement par exemple (c'est le cas pour les IRA), de répondre présent dans plusieurs centres d’épreuves à la fois.
Un choix qui explique d’ailleurs, le fort taux général d’absentéisme le jour des épreuves : + de 45% tout concours d’attaché confondu (d’administration d’Etat, AAH, territorial). En 2016, même au concours externe des IRA, le taux de participation a fléchi (41% contre 49,35% en 2015). A chaque session de concours d'attaché territorial, le taux général d’absentéisme dépasse souvent les 40%. Un score qui a fait réfléchir certains CDG (centres départementaux de gestion, organisateurs des concours de la FPT) et la FNCDG (fédération nationale des CDG et CIG) au point d’envisager, en 2015, l’attribution d’un numéro unique d’inscription aux concours afin de rendre impossible la multi-inscription tout en préservant la liberté de choix des candidats pour le lieu d’inscription et en assurant la traçabilité du suivi des lauréats pour tendre vers une diminution des « reçus-collés »… Une idée non retenue à ce jour.