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Les clés pour réussir l’épreuve de note au concours d’assistant de conservation du patrimoine principal
septembre 2017
Féru de culture, animer le réseau de lecture publique d’un territoire, participer à la conception d’expositions, mettre en valeur un patrimoine… vous passionne, vous avez donc décidé de tenter le concours d'assistant de conservation du patrimoine et des bibliothèques (ACPB) (catégorie B – filière culturelle ). La sélectivité de ce concours de la fonction publique territoriale variant de 2 candidats pour 1 poste dans la spécialité « Documentation » à 12,8 candidats pour 1 poste dans la spécialité « Bibliothèque » (en interne), arriver bien préparé à l’épreuve de note n’est pas une option. Voici quelques conseils clés pour parvenir à l’oral.
Se préparer : Maîtriser les codes de la note de synthèse
La note vise à informer rapidement et efficacement un destinataire (collaborateur, supérieur…) sur une question spécialisée dont vous aurez choisi le domaine, lors de votre inscription, qui s’inscrit dans un processus de prise de décision. Sur la forme, la note doit informer de manière claire (pas d’allusions), synthétique et structurée (avec un plan).
L'exercice de la note n'est donc pas vraiment « difficile » en soi, car elle ne demande pas des connaissances précises, même s’il faut maîtriser le domaine nécessaire à l’exploitation du dossier. La principale difficulté est dans la maîtrise du temps : le sujet est souvent technique, d’actualité, les documents nombreux (de 3 à 6), complexes, ou très divers les uns par rapport aux autres, et il faut avoir le temps de les lire et de les comprendre. Donc, au plus vous connaîtrez votre spécialité, et plus vous pourrez aller vite dans la prise de connaissance du dossier.
Exemples de thèmes des sujets par spécialité :
- Musée : le patrimoine culturel immatériel
- Bibliothèque : l’accueil des publics de traditions culturelles diverses dans les bibliothèques-médiathèques
- Archives : l’archivage électronique
- Documentation : la valeur et la qualité des services documentaires
(Source : Rapport de jury session 2014)
L'autre difficulté est dans la construction du plan car, même s'il faut rester neutre par rapport au dossier, la note de synthèse imposant de « s'enfermer » dans les documents, il ne faut pas se contenter de les résumer. Il faut trouver comment les hiérarchiser, les articuler selon une ou deux idées-forces.
La solution est donc de trouver un plan simple. Il peut se construire en deux ou trois parties. Souvent, la première partie sera exclusivement rédigée à l’aide des éléments du dossier, et informera le destinataire « sur les problématiques essentielles du sujet » (cadre juridique, contraintes techniques et financières, etc.) et, la deuxième présentera des propositions opérationnelles.
La simplicité et la clarté d'une note à partir d’un dossier sont deux qualités majeures. Sur la forme, il sera important de faire apparaître ce plan et de donner des titres aux parties, tout simplement parce c'est plus facile à lire pour le destinataire. Majoritairement, les candidats qui réussissent sont ceux qui se plient aux exigences formelles de l’exercice (en-tête, plan matérialisé, etc.), rappelées dans les notes de cadrage. Commencez donc votre préparation, en prenant connaissance de la note de cadrage du centre de gestion organisateur (CDG ou CIG) organisateur du concours.
S’entraîner, encore et encore
Vous l’avez donc compris, la question n’est pas de réaliser un devoir parfait mais d’être le meilleur possible. Pour réussir cette épreuve, vous approprier la méthode, les techniques de lecture active, comprendre que les documents sont tous utiles (il n’y a pas de document « piège »), savoir organiser les idées d’une manière structurée et cohérente, faire le lien avec le sujet à traiter, et construire un plan adapté dans un délai imparti… il n’y a pas 36 solutions : il faut s’entraîner encore, et… encore.
Traiter les sujets des annales ou des manuels de préparation, vous permettra de voir vos progrès et, au fur et à mesure, de prendre confiance. Même si les débuts peuvent faire peur tant la logique intellectuelle peut paraître éloignée de ses habitudes, il faut garder le cap et se rappeler que les règles méthodologiques ont fait la preuve de leur efficacité par le passé.
Se préparer seul suppose d’être capable de gérer son temps et de travailler à la maison, sans aucun cadre, ni contrôle. Aussi, pour mettre toutes les chances de votre côté : solliciter le soutien d'un organisme de préparation, soit avec des entraînements à la maison, soit par le biais d’une formation / préparation / un stage « présentiel(le) » peut être un bon « joker ».
« Le jour J » : Rendre un devoir… achevé et de qualité !
Le jour J est arrivé… Pas de négligence. La note de synthèse est une épreuve qui demande de bien maîtriser le temps dont on dispose, car il est indispensable de ne pas passer trop de temps à la lecture des documents. Comme il s’agit d’une épreuve de trois heures, il est recommandé de consacrer, pour la lecture du sujet, 10 minutes. Bien lire (et relire) le sujet est indispensable. Chaque mot qui le compose a son importance. Inutile de se précipiter à écrire avant d’avoir compris ce qui est demandé et ce qu’attend le jury. Ensuite, pour la lecture rapide : 20 minutes ; la lecture approfondie : 1 h 10 ; l’élaboration du plan : 15 minutes ; la rédaction : 1 heure ; et enfin la relecture : 5 minutes. Bien évidemment ces données sont indicatives, à chacun de les adapter en fonction de ses difficultés personnelles.
Autre point essentiel à avoir en tête : rendre un travail achevé. Sans cela, pas de bon devoir possible. Une partie qui manque, une fin bâclée, dans un style télégraphique ou illisible, des développements trop brefs… conduiront nécessairement à une note en dessous de la moyenne. Les rapports des derniers concours d’ACPB relèvent, à ce propos, que les copies aux notes faibles sont celles qui comportent de trop « nombreuses répétitions », « de nombreuses fautes d'orthographe » ou encore, dont « la qualité de l’expression gagnerait à être améliorée ».
Il ne faut pas perdre de vue que seuls les « meilleurs » doivent être retenus pour l’oral. La « bonne » note est celle d'un collaborateur à destination de quelqu'un qui va en faire usage pour son propre travail, il convient qu'il n'y ait pas de faute d'orthographe mais également que la langue française ne soit pas malmenée, et le vocabulaire spécifique non plus... Un candidat avertit en valant deux, vous savez donc ce que vous devez travailler en cas de points faibles.
Répondre en « bon » professionnel aux attentes du destinataire
Toujours dans cet esprit « pratique », il faut se rappeler qu’en tant que rédacteur, on attend de vous, une posture de collaborateur. C’est-à-dire qu’un ACPB ne doit pas se mettre en avant et ne doit pas commettre de fautes techniques.
Vous ne devez donc manquer, ni d’analyse, ni de synthèse et devez savoir poser la problématique sans oublier la dimension politique du sujet. La méthode « Situation, Problème, Résolution, Informations » (SPRI) est particulièrement efficace pour traiter les problèmes posés aux concours d’ACPB. La première rubrique regroupe les informations relatives à la situation et au contexte. La deuxième comporte les données exposant le problème. La troisième comprend toutes les solutions permettant la résolution du problème. La quatrième sélectionne la ou les solutions retenues et donne les informations qui expliquent le choix.
Exemples de sujets posés récemment :
- Spécialité musée : « Vous êtes assistant territorial de conservation du patrimoine et des bibliothèques principal de 2ème classe de la collectivité de Cultureville. Le directeur du musée vous demande de rédiger à son attention, exclusivement à l’aide des documents joints, une note sur la notion de « délectation » du visiteur dans les musées ».
- Spécialité documentation : « Vous êtes assistant de conservation du patrimoine et des bibliothèques principal de 2ème classe à la Direction de l’Information et de la Documentation du département de X. Votre directrice vous demande de rédiger à son attention, exclusivement à l’aide des documents joints, une note sur la conciliation entre droits d’auteur et libre accès à l’information à l’heure du numérique.»
(Source : Note de cadrage du CDG69, juillet 2017 )
Au-delà de vos connaissances, à travers votre note, à vous de démontrer au jury que vous avez les aptitudes et qualités intellectuelles indispensables pour devenir un assistant de conservation du patrimoine et des bibliothèques principal (ACPB) qui saura, dans sa spécialité, promouvoir et contribuer au développement des actions culturelles et éducatives d’un territoire ou d’un patrimoine, mais aussi répondre au mieux aux attentes des décideurs, des agents que vous encadrerez éventuellement, et des usagers (lecteurs, visiteurs…).