Les pièges à éviter pour l’épreuve de rapport

Lors de l’épreuve du rapport technique ou rapport assorti de propositions opérationnelles, quels sont les pièges à éviter ? Qu’est-ce qui distingue une simple proposition d’une proposition opérationnelle et pertinente ? Pourquoi le plan type doit-il autant vous guider ? Quel style de rapport il faut absolument fuir pour démontrer votre potentiel et être admissible ? Point sur…

Piège n°1 : Oublier la commande professionnelle posée par le sujet

L’épreuve de rapport technique « portant sur la spécialité au titre de laquelle le candidat concourt, assorti de propositions opérationnelles » est une épreuve phare de l’admissibilité des concours (externe, interne ou troisième voie) de la fonction publique, comme par exemple, ceux de technicien territorial principal  (catégorie B – filière technique – fonction publique territoriale - FPT).

L’épreuve vise à évaluer vos capacités d’analyse, de diagnostic, d’organisation méthodique des informations nécessaires à la rédaction, dans un temps limité, d’un document (rapport) synthétique. Concrètement, il s'agit, en 3 heures, de rendre de façon claire et concise, une note informationnelle - 5/6 pages suffisent – avec des solutions pertinentes, stratégiques contenant des axes, des moyens, un calendrier de déploiement, etc.

Il s’agit ici de rendre un écrit « professionnel ». Bien sûr, dans les faits, seul le correcteur lira votre rapport mais vous devez avoir en tête qu’il a pour but de vous mettre en situation. En général, votre lecteur fictif sera donc une autorité - directeur général de services, des services techniques, maire, président d’EPCI… par exemple –. Le jury attend que vous soyez dans une posture de conseiller, d’aide à la décision pour les élus ou votre hiérarchie.

Un des pièges est de ne pas prendre en compte le poste que vous occupez fictivement et le contexte indiqué dans le sujet.

Si à l’inverse vous apportez des informations en formulant un développement d’arguments compréhensibles, étayés où vous faites bien attention au cadre posé par le sujet, les enjeux, en identifiant la problématique et la nature de la décision à prendre, vous allez savoir faire ressortir l’analyse que vous faites du sujet et …marquer des points.

Piège n°2 : Vouloir faire original en tentant un plan compliqué et trop théorique

L’efficacité d’un rapport ne repose pas forcément sur un plan brillant ou original. L’architecture d’un bon écrit repose un  plan d’action divisé en deux parties : I – L’analyse du sujet ; II – les propositions.

Pour cela, prenez le temps de définir le cadre du sujet avant de poser un diagnostic. Typiquement, si cela n’a pas été fait en introduction, dans le cadre ou le contexte, éclairez votre destinataire sur le sujet, présentez les enjeux globaux (environnementaux, économiques…), les contraintes sociales et financières, le contexte juridique éventuellement, et si cela est possible, les objectifs des politiques publiques (ex. une feuille de route gouvernementale), les bénéfices attendus.

Ensuite, réalisez un diagnostic de la situation. Autrement dit, faites un état des lieux, présentez les leviers, les bonnes pratiques si le dossier les présente, et les écueils, les difficultés, les points de vigilance éventuels.

Enfin, ayez en tête que les solutions opérationnelles ne sont pas une sous partie. Votre correcteur attend des propositions, un plan d’action, dans toute la deuxième partie.
S’agissant de la stratégie, le jury s’attend à ce que vous indiquiez les objectifs attendus, que vous prévoyez le pilotage, l’organisation du projet, ses conditions de réussite (ex. mobilisation de certains acteurs…). Dans cette partie, les idées à présenter sont toujours les mêmes : d’une part, la stratégie ; d’autre part, la mise en œuvre « opérationnelle » des mesures proposées. Quant à la mise en œuvre opérationnelle, votre destinataire doit pouvoir prendre connaissance des principaux axes que vous proposez, des moyens (humains, budgétaires…) dont vous avez besoin, du calendrier (dans les grandes lignes) envisagé. Et n’oubliez pas de prévoir une évaluation des actions. Il faut vous donc mentionner les outils, les indicateurs d’évaluation.

La clé de la réussite : votre prise de notes. En effet, comme vous avez évité le premier piège, et suivi le conseil n°1 (cf. prendre en compte le cadre posé par le sujet - ndlr), vous savez ce que vous cherchez. Vous allez donc pouvoir gagner du temps dans la lecture du dossier et, surtout, annoter avec perspicacité les documents en fonction des éléments qui vous seront utiles pour la rédaction : points de vigilance, action proposable, enjeux, expérience éclairante …

Piège n°3 : Ne pas adopter la bonne forme ou le bon ton dans votre rapport 

Chaque point compte dans cette épreuve. Le correcteur sera sensible à la forme de votre écrit. La lecture de votre rapport doit être facile : les titres et sous-titres doivent être en quelque sorte la synthèse de votre écrit, aérez la présentation, utilisez un vocabulaire précis et simple mais évitez le style télégraphique. Pensez également aux phrases de transition. Le rapport doit adopter un formalisme précis et reprendre les informations que vous trouvez en première page du sujet dans la commande et la liste signalétique des documents au dossier (cf. la note de cadrage du concours que vous préparez).

D’autre part, un fonctionnaire titulaire de catégorie B est force de propositions. Il est un conseiller, une aide à la décision des autorités (élus...). On ne le répètera jamais assez. Il faut que votre lecteur le sente dans votre rapport et surtout dans la deuxième partie. Un des pièges est d’utiliser le « nous ». Vous n’êtes pas l’autorité décisionnaire mais vous êtes là pour orienter, suggérer, proposer. En conséquence, les formulations comme « je vous propose de… », « il est souhaitable de... » sont à reprendre.
En utilisant ces termes, vous allez permettre à votre destinataire de comprendre votre positionnement.

Bien sûr, ces trois pièges ne sont pas les seuls, d’autres vous attendent sur la forme et le fond, mais avec une bonne méthodologie et des exercices réguliers vous les éviterez plus facilement.

Retrouvez toutes les préparations aux concours de la fonction publique de Carrières Publiques.

Bonne chance !