Aux côtés des enseignants dans une école maternelle, l'agent territorial spécialisé des écoles maternelles (ATSEM) appartient à la communauté éducative. C’est un secteur qui recrute, avec des concours chaque année et des candidats de plus en plus nombreux. Comment réussir votre préparation ? Comment vous organiser pour mettre toutes les chances de votre côté ? Quelles questions préparer pour décrocher le précieux sésame à l’issue des oraux ? Voici nos 7 conseils gagnants.
Conseil n°1 : Mettre en place votre préparation plusieurs mois avant les épreuves pour assurer
Les dates du concours 2024 sont parues sur le site de la FNCDG, fédération nationale des centres départementaux de gestion (CDG et CIG). Les épreuves d’admissibilité seront organisées à partir du 16 octobre 2024.
Chaque concours d’agent territorial spécialisé des écoles maternelles principal de 2e classe (ATSEM - catégorie C, agent d’exécution - filière médico-sociale – FPT) comporte ses propres épreuves. Quel que soit le concours (externe, interne, 3e vois), vous allez devoir franchir l’étape d'admissibilité (épreuve écrite) avant l'admission (épreuve orale).
Concrètement à l’écrit, en tant que candidat externe, vous allez devoir répondre à 20 questions à choix multiple (QCM) en 45 minutes. Vous serez « mis en situation » professionnelle. S’agissant du 3ème concours, vous devez, pendant 2 heures, répondre à une série de 3 ou 5 sur les problèmes susceptibles d'être rencontrés par les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles dans l'exercice de leurs fonctions, à partir d’un dossier (d’une dizaine de pages).
Il n’existe pas de programme réglementaire mais les ouvrages spécialisés de préparation aux concours d’ATSEM vous permettront de construire un programme de révision efficace pour le jour des épreuves.
Comptez un à deux mois de préparation si vous venez d’obtenir votre diplôme ou sortez d’un parcours scolaire, trois à six mois, si vous êtes en activité à temps plein.
Conseil n°2 : Lire les notes de cadrage pour lever les doutes éventuels avant de démarrer votre préparation
Les membres de jury sont là pour choisir parmi les candidats, ceux qui correspondent le mieux aux attentes et aux besoins des écoles. Le jury va chercher comment en tant que (futur) professionnel, vous vous présentez et vous comportez.
Les questions correspondent au métier d'ATSEM, les correcteurs attendent des candidats des réponses argumentées, même pour celles attendues sous forme de tableaux. Les questions qui demandent des calculs tels que les taux d'encadrement en fonction du nombre d'enfants ou les dosages et les surfaces dans le domaine de l'entretien des locaux sont souvent source d'erreur.
Mais pas de panique. Il s’agit de réponses « courtes », même si la longueur n’est pas indiquée, la notion de brièveté et le fait que les réponses attendues puissent prendre la forme de tableaux signifient bien que l'épreuve n'est pas essentiellement une épreuve rédactionnelle. Dix à quinze lignes maximums suffiront.
Ce qui va vous faire marquer des points est davantage la qualité du contenu de la réponse donnée que sa forme. Bien sûr, la réponse doit être intégralement rédigée et les règles syntaxiques doivent être respectées. Reste que, pour certaines réponses, se contenter d'énumérations précédées de tirets est admis, sous réserve que les réponses soient compréhensibles. Les réponses sous forme de tableaux peuvent donner lieu à l’extraction de données issues d’un document ou requérir des calculs basiques, comme le calcul de pourcentages, que vous pourrez être amené à justifier si la ou les questions le précise(nt).
Au stade de l’admission, si les épreuves orales donnent lieu à beaucoup de préjugés et restent bien souvent entourées de mystères, la lecture des notes de cadrage vous permettra de lever vos doutes.
Et puis, gardez confiance, souvenez-vous que vous avez le « titre », c’est-à-dire, un diplôme spécifique (CAP « petite enfance », « accompagnant éducatif petite enfance » (AEPE) ou une équivalence de diplôme), donc la formation et/ou l’expérience adaptée pour le métier d'ATSEM.
Conseil n°3 : Pour être prêt le « jour J », les concours d’ATSEM étant très sélectifs, s’entrainer…encore et encore
Comme tous les concours de catégorie C, les concours d’ATSEM sont très sélectifs. Il convient de vous préparer sérieusement pour réussir. Depuis la création du CAP d’AEPE, les questions et problèmes du jury ont été partiellement remaniés.
Les sujets portent sur des situations habituellement rencontrées au quotidien par l’ATSEM : comment assurer le bon déroulement d’un atelier ; l’incitation des enfants au goût ; le rôle d’un ATSEM avant, pendant et après une séance d’un jeu sportif ; l’accueil d’un enfant porteur de handicap et le PPS (plan personnalisé de scolarisation) ; le HACPP (Hazard Analysis Critical Control Point) sécurité et hygiène alimentaire ; le nettoyage...
Pour décrocher l’admission, pas de secret, à moins d’être une bête à concours, l’entraînement est la clé de la réussite. Il vous faut faire et refaire des exercices en vous mettant en situation. Tout d’abord sur un temps illimité puis en fonction de la durée de l’épreuve. C’est la seule façon d’évaluer votre niveau et de déterminer les points à travailler.
Conseil n°4 : Préparer votre présentation le plus en amont pour réduire le stress et maitriser l’épreuve
En externe, l’épreuve orale (l’entretien avec le jury) dure 15 minutes pour (selon les termes du Décret du 28 août 1992 - n°92-850) afin de « permettre au jury d’apprécier l’aptitude du candidat et sa motivation à exercer les missions dévolues aux membres du cadre d’emplois ainsi que ses connaissances de l’environnement professionnel dans lequel il sera appelé à exercer ses fonctions ». Il va donc évaluer votre aptitude professionnelle, votre motivation et votre savoir-faire.
Le jury constate à chaque session que les candidats ont beaucoup de mal à gérer leur stress. Or, savoir rester calme et posé fait partie de l’épreuve. Pour y remédier, et arrivé plus détendu à l’oral, avoir travaillé votre présentation en amont de l’épreuve est primordial.
Le bon candidat est celui qui réussit, devant les membres du jury, à valoriser son parcours professionnel et à démontrer sa motivation.
Le jury doit, par vos propos, pouvoir se faire une idée précise de votre personnalité, quel type de fonctionnaire vous serez : dynamique, ouvert d’esprit, responsable, autonome, quelqu’un qui peut facilement être déstabilisé… Aussi, il faut avoir bien réfléchi à certaines questions avant de se présenter. Il faut également veiller à utiliser un registre de langage correct et adapté au métier.
Par exemple, le travail d’ATSEM est un travail relationnel qui exige une grande maîtrise de soi, une capacité à dialoguer avec les autres, à écouter, à discuter… L’ATSEM est amené à assister les enseignants des écoles maternelles ; il doit contribuer au bon fonctionnement des activités éducatives. Vous devez faire preuve d’une bonne maîtrise des techniques d’animation et de mise en œuvre des activités pédagogiques et ludiques.
Conseil n°5 : Être curieux et consulter les annales pour s’entrainer
Les questions concernent, à l’oral comme à l’écrit : l’animation des très jeunes enfants, la réception, la surveillance dans les cantines, les soins d’hygiène… mais aussi des questions « de cours » du type : « Les règles de respect de l’obligation de discrétion professionnelle ; Le principe de laïcité ; Quelles sont les différentes intercommunalités territoriales ? Le conseil d'école est l'assemblée qui prend les décisions importantes de l'organisation de l'établissement. Indiquez les réponses exactes…».
A l’oral, le jury vous mettra à nouveau en situation : « Ce matin, un enfant ukrainien vient d’arriver dans la classe. Il ne parle pas un mot de français. Que faites-vous ? » ; « Un incendie se déclare dans le local d’entretien de l’école maternelle, que ne faut-il pas faire ? » ; « Un enfant continue de refuser son repas, quelques semaines après la rentrée. Que faites-vous ? » ; « Une de vos collègues crie fréquemment pour tenter de faire baisser le niveau sonore dans le restaurant scolaire. Que faites-vous ? » ; « Des parents vous demandent si leur enfant dort longtemps à la sieste ? Pouvez-vous leur répondre ? Pourquoi ?... » ; « Cette année, dans votre classe, un enfant en fauteuil roulant est accompagné d’une AESH. Que faites-vous ?…»
Pour réussir, préparez-vous avec des exercices. Il est important de connaître la réalité de l’épreuve pour ne pas être surpris ou décontenancé le jour J.
Conseil n°6 : Renforcer vos atouts en vous préparant à l’oral avec l’aide d’un centre de formation
Pour décrocher une bonne note à l’oral, ayez en tête que le jury attend de votre présentation, qu’elle se déroule dans le respect du temps réglementaire, qu’elle soit structurée et fasse notamment, apparaître votre réflexion sur les compétences que vous avez développées au cours de votre expérience professionnelle, c’est-à-dire de l’analyse, du recul démontrant ainsi votre capacité à extraire de votre parcours les qualités et compétences mobilisables pour l’exercice du métier d’ATSEM.
Le jury attend aussi de votre part, une bonne connaissance de l’environnement professionnel : missions des ATSEM (éducative – pédagogique – entretien des locaux et du matériel) ; une bonne connaissance des comportements des jeunes enfants et posture professionnelle adaptée (autorité bienveillante) ; une réflexion personnelle menée et partagée sur les contraintes de travail en équipe et les contraintes du métier et une capacité à réagir de façon professionnelle face aux études de cas.
Enfin, le jury attend que vous soyez capable de ne pas vous perdre dans les détails, de distinguer l'essentiel de l'accessoire afin de bien gérer votre temps. Veillez à avoir le sens pédagogique, le souci d'être compris, à être clair dans votre présentation, sans être rapide, ni trop lent. Il est important aussi, de vous adresser à l'ensemble du jury sans « privilégier » un seul interlocuteur.
Pour augmenter chances de réussir, vous pouvez suivre une formation en communication orale. Un certain nombre de préparations organisent également des oraux fictifs (service complémentaire « entrainement à l'oral »). Mais vous pouvez aussi vous organiser des oraux avec des fonctionnaires, ou simplement des amis ou d’autres préparants, en recourant à des enregistrements, avec ou sans webcam, pour observer votre comportement…
Faites le point régulièrement sur les progrès que vous avez réalisés. Cela participera à développer votre confiance en vous.
Conseil n°7 : Tout au long des épreuves, être « professionnel » !
Être « professionnel » durant les épreuves, c’est savoir mettre en relation vos connaissances avec vos pratiques quotidiennes et vos expériences professionnelles. Bien appréhender les missions du cadre d’emplois mais aussi avoir des connaissances approfondies sur l’environnement territorial (statut du fonctionnaire, rôle et missions des collectivités territoriales et de l’État en matière éducative…).
A l’oral, vous devez être capable de répondre aux questions élaborées par le jury. C’est une situation d’échange, ce qui compte, c’est de structurer, d’argumenter vos propos.
Pour vous mettre en condition, dites-vous que le jury est l’équivalent de votre employeur potentiel. Aussi, votre ton ne doit pas être péremptoire. Il est souverain, ne le braquez pas contre vous. Si vous ne devez pas systématiquement être d’accord avec les membres du jury, vous n’avez pas à les contester à chaque fois non plus. Écoutez calmement les questions posées, réfléchissez rapidement et répondez. Mais évitez d’être bref. Les réponses de type « oui » / « non » sans un minimum d’explications, vous feraient perdre des points. Cherchez à argumenter vos réponses par des phrases qui reprendront une partie de la question.
En cas de question déstabilisante, il faudra savoir s’en tirer avec le sourire. Le conseil essentiel est de garder son « self-control » le jour de l’épreuve. Pour vous préparer à répondre aux questions du jury, vous pouvez consulter le site Internet du centre départemental de gestion (CDG ou CIG) qui organise le concours, certains CDG ou CIG publient les questions fréquemment posées. La lecture d'ouvrages spécialisés pourra aussi vous aider.
En résumé, les membres vont chercher à évaluer votre aptitude à assurer vos missions. Au-delà de vos connaissances, à vous, un peu comme un entretien d’embauche, d’apporter la preuve que :
- vous avez les qualités humaines et intellectuelles requises pour exercer les missions d’un ATSEM ;
- vous saurez cerner les enjeux de l’école maternelle, sa dimension éducative ;
- vous saurez répondre au mieux aux attentes de votre hiérarchie, aux exigences des enseignants, des enfants, des parents, des collègues, etc.