Passionné de sport, vous envisagez de passer un des concours de la filière sportive : éducateur territorial des activités physiques et sportives / conseiller territorial des activités physiques et sportives (ETAPS/CTAPS) en 2022. Et après ? Quels débouchés offrent cette filière de la fonction publique territoriale ? Quelle rémunération ? Quelle carrière… Petit tour d’horizon.
1. ETAPS / CTAPS de quoi parle t-on ?
Le développement des politiques sportives est un phénomène relativement récent. Communes, établissements publics de coopération intercommunale, départements et régions se sont successivement intéressés au sport, au fil de leur histoire. Dans les années 80, ce sont les communes qui ont commencé à s’intéresser au sport par le biais des équipements sportifs (gymnases), essentiellement pour répondre aux besoins scolaires de leur territoire.
Afin d’organiser la pratique des activités physiques et sportives dans les collectivités territoriales, des emplois ont été régulièrement créés. Aussi, en 1992, pour répondre aux besoins de reconnaissance du niveau et de la technicité des responsabilités à exercer, ainsi que des qualifications qu'elles requièrent, la filière sportive de la fonction publique territoriale (FPT) a été publiée. Elle est, actuellement, composée de trois cadres d’emplois : les conseillers des activités physiques et sportives (CTAPS, catégorie A), les éducateurs (ETAPS, catégorie B) et les opérateurs (OTAPS, catégorie C).
En 2020/2021, selon l’association nationale des directeurs et intervenants d’installations et des services des sports (Andiiss) et le CNFPT, l’effectif est de 20 600 agents :
- 1 000 CTAPS, dont le nombre tend à la baisse, car le cadre d’emplois des attachés territoriaux semble plus attractif ;
- 18 400 ETAPS : avec un poids conséquent pour les seuls maîtres-nageurs sauveteurs ;
- 1 200 OTAPS (une catégorie qui serait « en voie de disparition »).
2. Des métiers en pleine mutation…
Au quotidien, les éducateurs, dont la mission était à l’origine de faire le lien entre le service public de l’éducation physique et sportive (EPS) et les clubs, participent – tout comme les CTAPS - à la mise en œuvre de la politique sportive de leur collectivité en trouvant le juste équilibre entre les besoins des habitants, la feuille de route des élus et les moyens alloués.
Par leurs interventions, ETAPS et CTAPS travaillent à l’attractivité d’un territoire, concourent « à l’image de marque » de leurs collectivités ; certaines, déployant une offre de services sportifs importante avec des retombées touristiques et économiques à grandes échelles.
ETAPS et CTAPS sont en contact avec différents publics (enfants, adultes, sportifs de haut niveau...). Leurs activités varient selon la discipline ou spécialité sportive (sport collectif, individuel, mécanique, etc.), la structure et le niveau des pratiquants (initiation, compétition...).
Par exemple, dans les offres d’emploi destinées aux éducateurs des APS, les missions et les lieux sont vastes : centres équestres, clubs sportifs, palais des sports, plan d’eau, piscine, organismes de loisirs/ séjours de vacances en bord de mer ou à la montagne...
Les éducateurs des APS peuvent aussi avoir plusieurs employeurs afin de se constituer l'équivalent d'un temps plein et pouvoir travailler toute l'année, au gré des saisons. Ils travaillent en étroite collaboration avec le tissu associatif, les clubs sportifs et les autres acteurs du territoire intervenant dans ce domaine (animateurs, enseignants, élus, interlocuteurs des fédérations sportives, des services techniques ...).
Classiquement, les CTAPS exercent des fonctions de directeur du service des sports, responsable des sports, directeur des activités physiques et sportives… Quant aux ETAPS, ils exercent les métiers de responsable de l'animation et/ou éducation sportive, adjoint au responsable des services sportifs, responsable des équipements sportifs, coordonnateur d'activités sportives, responsable de l'événementiel sportif, chef de bassin, chef de piste surveillant de baignade, éducateur sportif des activités de la natation (source : répertoire des métiers CNFPT 2021)
Ces dernières années, la démocratisation et la massification de la pratique sportive amènent les structures « sports-loisirs » à travailler de nouvelles offres : plus ludiques et diversifiées pour répondre aux nouvelles demandes. L’arrivée du numérique vient également transformer radicalement certains modes de pratique et pourrait être amené à jouer un rôle central dans le sport de demain, et ses emplois (cf. cartographie cosmos sport 2021 ).
3. Au-delà du statut, « poly-compétences » recherchées
Les besoins sont devenus instantanés et les exigences de plus en plus grandes. Des nouvelles tendances qui viennent bouleverser l’emploi sportif et demandent une adaptation des compétences professionnelles des acteurs de ce milieu.
Savoir travailler en « mode projet » est devenu fondamental pour tout ETAPS et CTAPS. L’organisation reposant sur cette base pour l’ensemble des acteurs concernés : associations sportives, Education nationale, services municipaux, entreprises et administrés. Dans le cadre d’un projet le plus souvent transversal, au-delà du statut, les employeurs locaux recherchent des compétences et travaillent sur l’interdisciplinarité en prônant avant tout le sens dans l’action publique, pour garantir l’intérêt général.
4. Côté rémunération ?
Au 1er novembre 2021, un éducateur des APS territorial gagne 1 620 euros environ par mois, au début de sa carrière (2 450 euros environ en fin de carrière). Un conseiller des APS territorial gagne 1 820 euros environ par mois, au début de sa carrière (3 100 euros environ en fin de carrière).
A ce traitement brut s’ajoutent différentes primes et indemnités variables suivant les collectivités territoriales. Par exemple, un éducateur des APS peut percevoir des indemnités horaires pour travaux supplémentaires ou une nouvelle bonification indiciaire (NBI) lorsqu’il exerce des fonctions y ouvrant droit (ex. fonctions de chef de bassin, de maître d’apprentissage, affectation dans un des quartiers prioritaires de la politique de la ville ou dans les services et équipements publics en relation directe avec leur population, régisseur d’avances ou de recettes). Il peut également percevoir l'indemnité de résidence et du supplément familial de traitement (SFT).
Des majorations de traitement ou indemnités résidentielles sont accordées à l'éducateur en service dans les DOM et dans les territoires d'outre-mer, mais également différentes primes ou indemnités fixées en pourcentage du traitement indiciaire...
Enfin, les éducateurs et conseillers des APS territoriaux sont éligibles au RIFSEEP (nouveau régime indemnitaire qui remplace la plupart des primes et indemnités).
5. Quelle carrière possible ?
Le conseiller des APS bénéficie d'un avancement de carrière à l'ancienneté (échelons) et au mérite (avancement de grade et promotion interne) suivant des conditions fixées par les textes règlementaires, et les critères retenus par la collectivité employeur. Le grade de conseiller des APS comprend 11 échelons, celui de conseiller principal des APS, 10 échelons.
L’éducateur des APS bénéficie du même déroulé de carrière. Le grade d’éducateur des APS comprend 13 échelons, celui d’éducateur principal des APS de 2e classe 13 échelons également et celui d’éducateur principal des APS de 1ère classe 11 échelons. Mais il peut aussi booster sa carrière par le biais d’une demande de mutation interne ou après réussite d’un examen professionnel ou d’un concours (ex. conseiller des APS) afin de prendre des responsabilités d’un niveau supérieur (ex. directeur des services des sports).
Voir les préparations aux concours de la filière sportive de Carrières publiques