Le passage à la nouvelle année est l’occasion de réfléchir à ce qui vous motive à passer les concours de la fonction publique. Pour vous aider, voici 10 raisons à présenter (ou non) devant un jury, glanées sur les forums et entendues fréquemment par les membres. Une fois les raisons listées, à vous de construire votre présentation et d’argumenter vos motivations.
Le concours reste un « vrai » tremplin pour un premier emploi
La fonction publique est le secteur qui recrute le plus, encore aujourd'hui. Même si les effectifs diminuent ou stagnent (- 0,4% en 2016), les offres d'emploi y sont nombreuses. Jusqu'à l'horizon 2020, d'importants besoins seront à satisfaire compte tenu des départs à la retraite des baby-boomers. Pas moins de 80 000 postes, toutes fonctions publiques confondues, devraient être disponibles chaque année.
Et une fois le concours en poche ? Dans la fonction publique hospitalière, vous êtes recruté. Dans celle de l’État, vous êtes un stagiaire susceptible d’être titularisé. Dans la Territoriale, vous avez franchi l’étape de présélection. Inscrit sur une liste d’aptitude, vous devez postuler auprès d’un employeur local pour trouver votre poste. Cette liste d’aptitude est valable 2 ans, voire 4 ans au maximum, à l’échelle nationale.
Seul bémol : certains candidats, appelés les « reçus-collés », ne trouvent pas de poste dans une collectivité territoriale (commune, département, région) ou un établissement public local (centre communal d’action sociale, communauté de communes…). En 2012, la filière culturelle dans son ensemble comptait 13,82% de reçus-collés au terme de l’inscription sur liste d’aptitude, avec une moyenne de moins de 10% pour l’ensemble de la Territoriale. Toutefois, pour limiter le nombre des candidats malchanceux, des mesures récentes visent à mieux les accompagner dans leur recherche d’emploi (ex. constitution de bourses de l’emploi auprès des centres de gestion (CDG) ; depuis la Loi déontologie du 20 avril 2016 : suivi obligatoire jusqu’au recrutement du candidat par le CDG, organisateur du concours).
Une fois le concours en poche, la diversité des métiers est grande
Les métiers sont variés : on en recense 230 à l'État, autant dans la Territoriale et 200 dans l'Hospitalière. La fonction publique offre un large panel de métiers : des fonctions administratives (adjoint administratif, attaché) ou spécifiques au secteur public (sapeur-pompier, officier de police), mais aussi tous les métiers qui existent dans des conditions comparables dans le secteur privé (cuisinier, jardinier, architecte, ingénieur, médecin, etc.). On peut y exercer une multitude de métiers souvent chargés de sens, très enrichissants. Après un même concours, les fonctionnaires peuvent ainsi être amenés à effectuer des missions très différentes : budget, gestion, juridique, etc. Vous pouvez donc espérer vous renouveler et ne pas être cantonné au seul domaine des espaces verts, des ressources humaines, des finances toute votre vie.
Vous pourrez exercer votre métier dans un cadre « sécurisant »
Les 3 versants de la fonction publique offrent, avec le Statut général de la loi du 13 juillet 1983, (sorte de Code du travail pour le secteur public), un système de « garantie de l’emploi ». Alors que dans le secteur privé, la suppression d’un emploi conduit le plus souvent à un licenciement, le Statut assure à un fonctionnaire, dans une même situation, le maintien dans son administration (via une nouvelle affectation).
Les structures publiques doivent garantir un service, elles ne recherchent pas le profit comme une entreprise. Une spécificité française. Les administrations ne sont pas soumises aux aléas économiques. On peut donc s'y sentir à l'abri, protégé.
Néanmoins, contrairement à de nombreuses affirmations, la possibilité de licencier est inscrite dans le Statut de la fonction publique même si les conditions de licenciement et de sanction des titulaires restent plus protectrices que dans le secteur privé. Principal motif de licenciement : l’insuffisance professionnelle. Le deuxième est l’opposition de trois refus successifs aux offres d’emploi par l’administration en cas de réorientation professionnelle (si le poste n’est plus considéré comme utile), ainsi que de trois refus successifs pendant la période de disponibilité qui suit (où le fonctionnaire n’occupe plus son ancien poste). Si le fonctionnaire a commis une faute, des sanctions allant de l’avertissement à la révocation peuvent également être appliquées.
Ce concours vous aidera à avancer personnellement
Travailler dans la fonction publique ne rime pas avec immobilisme. Des outils comme la formation, la mobilité, les avancements, les prises de responsabilités complémentaires ou supérieures offrent des coups d’accélérateur intéressants. Reste que le concours est le meilleur moyen de booster sa carrière. Il a valeur de motivation supplémentaire auprès des recruteurs, de reconnaissance par des pairs de votre potentiel…
Certains fonctionnaires au cours de leur carrière iront encore plus loin, et changeront de métier(s), grâce aux concours : infirmière puis cadre de santé et conseiller en organisation ensuite ; adjoint administratif puis secrétaire administrative, espérant être un jour cadre A… ! (Source : témoignages de fonctionnaires extraits du site du ministère de la fonction publique )
Vous pourrez exercer votre métier partout en France
En validant un concours, vous pourrez, par exemple, dans la fonction publique territoriale, choisir librement votre poste tant en termes de métier que de localisation. Mais vous pourrez aussi décider au cours de votre carrière, de conserver votre emploi tout en l’exerçant dans un autre lieu.
La réussite aux concours, comme la mobilité professionnelle dans des fonctions et des territoires diversifiés sont des moyens de changer d’emploi tout en restant dans la même collectivité/administration, de changer de fonction publique.
Ou encore de découvrir de nouveaux horizons. Par exemple, être professeur dans une école, un collège ou un lycée, en milieu urbain ou rural, dans une classe de l'enseignement spécial ou non, d’une ou plusieurs disciplines, devant un nombre important d'élèves ou non ..., ne présente pas les mêmes avantages et inconvénients. C’est aussi découvrir des manières d’enseigner différentes. Les différences et les opportunités peuvent être considérables.
Vous allez pouvoir prendre des responsabilités supérieures
Tous les agents publics ne sont pas pompiers, infirmières ou policiers ! Le secteur offre des possibilités de carrière multiples aux missions extrêmement diversifiées et variées (ex. directeur de la commande publique, directeur général des services,…). L’encadrement supérieur et dirigeant de la fonction publique représente 21 600 agents fin 2012, soit 4 agents pour 1 000 (salaire mensuel brut moyen : 7 700 euros à l’Etat, 5 898 € dans la Territoriale et 6 603 € dans la FPH). En validant un concours de la fonction publique, vous pourrez accéder jeune à des responsabilités d’un niveau supérieur, comme dans la FPH, où les cadres (catégorie A) ont moins de 40 ans (39,4 ans) et 27 % ont moins de 30 ans.
Vous êtes en quête d’un sentiment d’appartenance
La grande majorité des anciens candidats reconnaissent être entrés dans la fonction publique par hasard. Ce qui est surprenant, c'est que, après avoir pris connaissance du service public et du « très bon travail fait chez les fonctionnaires », ils y sont profondément attachés et s'y investissent. Une vocation a posteriori en quelque sorte.
Pour d’autres, la réussite du concours sera un moyen de rejoindre « la famille »… des attachés ou des ingénieurs.
Vous pourrez développer votre goût pour la « chose » publique
Bon nombre de candidats cherchent à intégrer la fonction publique car elle présente un sens à leurs yeux. Devenir fonctionnaire, c’est mettre ses compétences au service de l’intérêt général, promouvoir les valeurs républicaines, participer à la mise en œuvre des politiques publiques, rendre un service aux citoyens, en prise directe avec les préoccupations de la société, etc.
Réussir un concours de la Territoriale, c’est aussi la chance de pouvoir choisir soi-même les structures organisationnelles dans lesquelles on veut s'investir. Sans oublier (surtout pour les cadres A+, directeurs généraux des services,…), l'obligation de se remettre en question tous les 6 ans compte tenu des résultats des élections (municipales, départementales, régionales) en cas de changement ou du maintien du politique en place.
Vous serez au plus près des besoins d’innovation du service public
Ces dernières années, le service public n’a de cesse de développer sa capacité à innover, pour conserver ou remettre du lien social. La promotion et la recherche de l'intérêt général, du bien commun contre les communautarismes de toutes natures et le clientélisme animent les pouvoirs publics. Une vision exigeante du travail, que certains diront « utopique » mais aussi une ligne de conduite, que d’autres structures ne permettent pas.
Vous serez en contact avec des personnes aux parcours variés
Entrer dans la fonction publique vous mettra en contact avec des personnes aux parcours variés : informaticiens, juristes, experts dans tel ou tel domaine (marchés, finances...), managers responsables de services ou d'équipes, élus. Et si vous intégrez la Territoriale, vous pourrez répondre de votre action en direct devant les électeurs contribuables. La FPT offre la possibilité de suivre et de développer des dossiers en prise directe avec des personnes décisionnaires.
Enfin, retenez ceci : le jury connaît parfaitement ces 10 raisons… puisque lui-même, un jour, a été candidat au concours.