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Préparation à l'oral d'Attaché territorial : par quoi commencer et comment bien se préparer ?
janvier 2023
Vous êtes admis à l’oral du concours d’attaché territorial, mais vous vous sentez perdu. Se retrouver face au jury et réussir l’épreuve d’entretien demande de l’entraînement. Pour avoir plus de 14/20, forme, contenu, posture… Comment faire ? Suivez ces conseils et astuces !
Par où commencer ?
Conseil n°1. Connaître l’objectif poursuivi par le jury
La phase d’admission du concours (externe, interne, 3e voie) d’attaché territorial (catégorie A – filière administrative – fonction publique territoriale – FPT) comporte une épreuve professionnalisée, celle d’entretien avec le jury.
En pratique, l’entretien avec le jury, dure 20 minutes ; il a pour point de départ un exposé de 5 minutes (au plus) de votre part sur votre parcours (concours externe) ou sur votre expérience professionnelle (concours interne, 3e concours) et dans tous les cas, de votre motivation.
Cette épreuve orale n’est donc pas une conversation « à bâtons rompus » avec un jury. L’entretien vise, en externe : « à apprécier, le cas échéant sous forme d'une mise en situation professionnelle, les connaissances administratives générales du candidat et sa capacité à les exploiter, sa motivation et son aptitude à exercer les missions dévolues au cadre d'emplois ». En interne, le jury aura « à apprécier, le cas échéant sous forme d'une mise en situation professionnelle, la capacité du candidat à analyser son environnement professionnel et à résoudre les problèmes techniques ou d'encadrement les plus fréquemment rencontrés par un attaché » (cf. notre de cadrage).
Qu’est-ce cela veut dire ? L’épreuve « professionnalisée » dite « avec mise en situation » vise à sélectionner les meilleurs experts et managers locaux qui, face à la complexité croissante de l’exercice des politiques publiques, sauront :
- trouver un bon équilibre entre une posture d’expert, de manager et de leader ;
- co-définir les priorités avec les élus ;
- mettre en place et suivre des objectifs collectifs et individuels ;
- prendre des responsabilités, se montrer stratégiques ;
- accompagner le changement en fédérant les équipes ;
- bien communiquer auprès de leur équipe ;
- comment réagir à des situations particulières (urgence, conflit...).
Le jury va juger de vos qualités à occuper un poste stratégique, à responsabilités (ex. responsable des affaires juridiques et du contentieux, du pôle services à la population, des finances, chargé de projet en développement numérique…), nécessitant des prises de position claires, tant dans la gestion d’une équipe, que dans la relation à l’élu.
Les membres attendent des futurs attachés qu’ils ne se content pas d’assurer la gestion des activités de leur service. Ils devront savoir également accompagner les grandes transitions (vers un numérique capacitant ; une promotion de la démocratie locale ; dans le cadre de la transition écologique et environnementale…). Ils devront être en capacité de conduire le changement, d’organiser les réflexions permettant de susciter le développement ou l’adaptation des missions, d’innover (ex. piloter une démarche d’innovation territoriale), posséder une aisance relationnelle, un sens de la négociation, une capacité de dialogue, de véhiculer une image positive de la collectivité et de développer puis d’entretenir un réseau de partenaires.
Votre programme de préparation doit donc vous conduire dès le départ à appréhender ces attendus et à les inclure dans votre présentation et dans la manière dont vous allez répondre au jury.
Pour bien se préparer…
Conseil n°2. Réfléchir à son expérience et construire un exposé clair et structuré
Dès les premiers moments de votre préparation, réfléchissez à votre expérience, à vos objectifs professionnels. Le faire durant cette phase vous permettra de dégager le fil conducteur de votre parcours professionnel et de vous projeter dans le cadre d’emplois d’attaché territorial.
Concrètement, préparez minutieusement votre exposé. Attention, une simple chronologie détaillée de votre parcours, de votre expérience vous permettra au mieux de décrocher une note entre 9 et 11/20. Cela ne suffira certainement pas à figurer sur la prochaine liste d’aptitude. Si vous voulez atteindre une note supérieure, concevez une présentation avec des grandes phases, des compétences, des qualités clés. Celle-ci doit être claire, bien pensée, structurée de manière tout d’abord, à mettre en valeur votre expérience / votre parcours, ensuite, à démontrer votre capacité d’analyse et de synthèse et, enfin, mais surtout, ce qui vous démarque des autres candidats.
Première astuce : La structuration doit aussi être votre qualité première dans la phase de questions / réponses. Lors de l’échange, si le jury vous demande « Parlez nous d’une initiative que vous avez prise… », à vous de répondre par : « Voilà, quel était le contexte…, j’ai donc pris soin de mettre en œuvre telle initiative… Les résultats ont été les suivants… » ou par des réponses du type : « avant/après... ».
Conseil n°3. Définir un projet qui va pouvoir accrocher l’attention du jury
Avoir un projet professionnel précis une fois le concours en poche, au moment de l’oral n’est pas toujours évident, il faut bien l’avouer. Dans ce cas, donnez au moins des pistes, une direction au jury (ex. « Je me vois bien travailler pour les ressources humaines parce que la formation et le développement personnel m’intéressent »). Cela va fournir un enjeu à votre exposé et le jury va pouvoir engager avec vous un échange constructif.
Il se peut aussi que vous ayez un objectif clair (ex. « Mon projet est de travailler pour les ressources humaines d’une intercommunalité ; devenir chargé de communication au sein d’une région ») mais vous pouvez hésiter à le dire par peur de vous enfermer dans un poste. Et pourtant, ayez le courage de votre projet. Ne restez pas dans des généralités. Vous gagnerez des points en annonçant un projet abouti et ambitieux : « Mon projet professionnel est de démarrer sur tels types de fonctions… ». Peut-être que le jury viendra alors vous interroger à ce sujet (ex. « Pensez vous avoir les qualités pour… ? ») et vous aurez alors à argumenter. Mais ayez en tête que s’il vous pose ces questions, c’est bon signe. Vous l’avez intéressé.
Conseil n°4. Penser à anticiper la difficile question de la motivation
Le jury vous attend par ailleurs, sur la question de la motivation. Cela peut paraître évident, mais le jury ne cherche pas des candidats ayant pour seule perspective d’accéder à un poste à durée indéterminée, pour ne pas dire « la sécurité de l’emploi ». Exit également les arguments « passe-partout » (ex. les perspectives de carrière), les envolées lyriques sans exemple. Vous perdriez des points. Interrogez-vous sur votre motivation réelle, cherchez d’autres motivations, plus personnelles. Par exemple : « J’ai eu l’opportunité de rencontrer… de découvrir… cela m’a donné envie de… ».
Deuxième astuce : L’appréciation de la motivation résultera de votre capacité à convaincre le jury, tant par vos réponses, votre intérêt pour le monde qui vous entoure (veille technique, administrative, réglementaire), que par votre positionnement, votre dynamisme, tout au long de l’épreuve. Soignez chacun de ces temps.
Conseil clé n°5. Accroitre ses connaissances des grands enjeux…
Les membres de jury des concours d’attaché territorial sont, comme bon nombre de jurys de concours, des passionnés. Ils baignent dans la culture territoriale, connaissent les grands enjeux par cœur et les chiffres clés de la Territoriale.
Vous avez donc intérêt à renforcer votre savoir lors de préparation pour pouvoir donner des chiffres clés, donner des références pour situer le débat, mettre en avant ce qui fait l’actualité territoriale (ex. le plan de relance, l’inclusion numérique, la sobriété énergétique, l’attractivité des territoires…).
Préparation carrières publiques : https://www.carrieres-publiques.com/preparation-concours/produit/preparation-concours-attache-territorial-pp-144
Conseil n°6. ... Et s’entraîner à faire des réponses illustrées
Autre point, illustrez vos réponses en donnant des exemples. Sans exemple, le jury ne sera marqué ni par votre présentation, ni par vos réponses.
Il peut s’agir des exemples touchant les collectivités (ex. « Telle réforme a été mise en place… à tel endroit… les résultats ont été ceux-là… ») ou encore, cela peut être des exemples de vos réalisations (ex. organisation d’un groupe de travail, mise en place de telle procédure…). N’hésitez pas à prendre des exemples hors des frontières nationales, à citer des rapports. Élargissez le point de vue. Cela montrera qu’au-delà d’un quotidien, vous avez aussi une certaine curiosité, une capacité de prise de recul et de réflexion.
Le jury veut des faits, des exemples. Ce sont vos réponses étayées qui vont faire la différence et vous permettre de décrocher un 15/20.
Conseil n°7. Sur la forme, quel style adopter ?
Tout au long de votre préparation pensez également à la forme de votre oral. Tout d’abord, votre plan doit être comme votre exposé… clair ! Le jury doit pouvoir voir les enchaînements, le squelette de votre présentation.
Ensuite, surveillez le ton de votre présentation. Veillez à bien articuler et pour ne pas être monotone, entraînez-vous à voix haute et travaillez la diction.
Troisième astuce : Marquez bien par l’intonation de votre voix, les temps forts de votre expérience.
Enfin, vos réponses doivent être courtes, concises. Une bonne réponse tient en général en une minute.
Conseil n° 8. S’entraîner à créer le dialogue avec le jury
Le jour J, vous aurez 5 minutes pour valoriser, au service d’un projet professionnel, vos qualités, les compétences que vous avez acquises. Le jury évalue moins votre parcours que votre manière de le présenter. Veillez à rester naturel et spontané. L’erreur serait de faire une récitation « par cœur » de votre présentation ou encore, d’adopter un comportement trop lisse, neutre. Le jury vous oublierait vite.
À vous aussi, de dégager une bonne confiance en vous. Prenez le temps de la réponse. N’ayez pas un débit de parole trop rapide.
Par ailleurs, le jury apprécie un candidat capable de nouer le dialogue avec lui. Soyez en capacité de donner, non une position officielle, mais, votre opinion personnelle, dès lors qu’elle sera étayée et que, dans votre raisonnement, elle sera nuancée. À une question impliquant une prise de position de votre part, il n’existe pas une unique « bonne réponse ». Il est indispensable de faire allusion aux arguments contraires en les mettant en perspective (ex. « ce qui semble en contradiction avec…» ou « mais d’autres soutiennent que… »).
Ces conseils et astuces en poche, vous saurez mieux gérer le stress inhérent à ce type d’épreuve. Une autre qualité que le jury appréciera et qui vous conduira vers la liste d’admission.
Bonne préparation !