Vous envisagez de passer un concours ou un examen de la fonction publique, ou encore, d’intégrer un service public cette année. A l’oral, le jury d’entretien ou de recrutement vous posera surement cette question : « Pourquoi choisir la fonction publique ? ». Les membres souhaitent connaître votre motivation, le sens de votre démarche, ce qui vous anime. La question est donc cruciale. Alors comment bien y répondre ? Voici les 6 motivations majeures, recueillies sur les forums et révélées par les membres des jurys des concours ou les directions des ressources humaines.
Motivation n° 1 : Vous avez envie d’intégrer un métier chargé de sens
Quel que soit le versant de la Fonction publique (État, territoriale, hospitalière) que vous envisagez de choisir, les métiers sont variés : environ 500 (dont 200 pour la fonction publique hospitalière). Ces fonctions s'inscrivent dans les filières administration, animation, culture-patrimoine, enseignement, impôts et douanes, recherche, santé-social, sécurité ou technique...
L’éventail offert par les employeurs publics (maires, présidents de conseils départementaux, régionaux, d’établissements, responsables des ministères, des hôpitaux…) est large : des fonctions administratives (adjoint administratif, attaché) ou spécifiques au secteur public (juge, sapeur-pompier, officier de police), mais aussi tous les métiers qui existent dans des conditions comparables dans le secteur privé (cuisinier, jardinier, comptable, architecte, ingénieur, médecin, etc.).
Pour vous faire une idée plus précise, le portail du ministère de la fonction publique diffuse depuis 2021, un référentiel commun des métiers de la Fonction Publique (RMFP).
Intégrer la fonction publique peut être une excellente occasion d’exercer une multitude de métiers souvent chargés de sens, très enrichissants. Et à l’heure où le renforcement de l’attractivité de la fonction publique est partagé par tous les employeurs publics (français et européens), bon nombre d’entre eux s’engagent à montrer à leurs recrues qu’elles pourront prendre des initiatives, et se disent prêtent à laisser une marge de décision, et donc d’erreur, aux jeunes agents. Une bonne raison pour ensuite, envisager une carrière longue au sein de la fonction publique.
Motivation n° 2 : Vous avez envie d’exercer un métier d’action publique « au service de…».
A la question : « Qu’est-ce qui vous attire dans la fonction publique ? », répondre sur le sens et l’intérêt du métier peut aisément se comprendre quand ce dernier n’existe que dans le secteur public (ex. juge, gendarme, sapeur-pompier), mais quand celui se retrouve dans le secteur privé, à ce moment là, la question devient encore plus pertinente.
Bon nombre de candidats répondent alors qu’ils cherchent à intégrer la fonction publique d’Etat, territoriale ou hospitalière, car ils ont le goût pour la « chose publique » et ont envie de le développer.
En devenant fonctionnaire, vous allez en effet, pouvoir mettre vos savoirs, compétences et savoir-faire au service de l’intérêt général. Mais également, promouvoir les valeurs républicaines, participer à la mise en œuvre des politiques publiques, rendre un service aux citoyens, en prise directe avec les préoccupations de la société, etc.
A ne pas faire : En revanche, évitez de mentionner que vous souhaitez rejoindre la fonction publique parce-que votre expérience dans le secteur privé a été un échec. Une motivation par la négative est toujours contre-productive.
Motivation n° 3 : Vous souhaitez exercer des fonctions où vous vous sentirez utile et…créatif
Exercer un métier « utile », c’est avant tout un métier qui crée de la valeur créatrice, humaine, directe (ex. agent public d’accueil) pour les autres, pour la société, mais aussi pour soi-même. En réussissant un concours de la fonction et en intégrant les services publics, vous vous offrez cette chance.
Faire un métier utile, c’est aussi savoir qu’il sera toujours nécessaire dans les années à venir, tant on y croit. Ces dernières années, le service public n’a de cesse de développer sa capacité à innover, pour conserver ou remettre du lien social. La promotion et la recherche de l'intérêt général, du bien commun contre les communautarismes de toutes natures et le clientélisme animent les pouvoirs publics. Une vision exigeante du travail, que certains diront « utopique » mais aussi une ligne de conduite, que d’autres structures ne permettent pas.
Dans la Territoriale, vous allez également pouvoir choisir les organisations dans lesquelles vous allez pouvoir vous investir, avec, surtout pour les cadres A+ (ex. directeur général des services), l'obligation de vous remettre en question tous les 6 ans compte tenu des résultats des élections (municipales, départementales, régionales) en cas de changement ou du maintien du politique en place.
Par ailleurs, depuis une dizaine d’années, des collectivités misent sur l’intelligence collective pour donner naissance ou faire aboutir des projets. La créativité des agents est ici mise en avant. Parmi les méthodes managériales développées par les territoires : développement du mode projet, du design de service. Certains employeurs locaux osent même la subsidiarité. Ce principe qui propose de renverser la délégation : un supérieur n’effectue que les tâches non réalisables à l’échelon inférieur.
Un concept qui est aujourd’hui soutenu et encouragé au plan national puisque sur l’enveloppe de 88?millions d’euros allouée dans le cadre du plan de relance, 4?millions d’euros ont été octroyés à compter du 1er janvier 2024, aux projets en appui de laboratoires d’innovation territoriale. Un vrai coup de boost pour les projets de transformation publique afin d’améliorer la qualité des services publics, accroitre l’efficacité dans l’action publique et dégager des marges de manœuvre aux agents publics qui ont l’esprit de l’innovation.
Motivation n° 4 : Vous ambitionnez de vous offrir l’opportunité de découvrir de nouveaux horizons tout au long de votre carrière
Sauf dans certains concours très spécifiques (ex. magistrat, gardien de la paix), la réussite au concours ne vous apporte pas la réponse à la question : « Qu’est-ce que je vais faire après le concours dans la fonction publique ? ». Les cadres d’emplois des concours d’attaché, de rédacteur, de technicien ou d’ingénieur par exemple, offrent une large diversité d’emplois. Dans cette situation, vous allez peut-être pouvoir répondre que la perspective d’une carrière longue vous motive.
Vous allez avoir au cours de votre vie professionnelle, des occasions de continuer à travailler avec envie en vous renouvelant. Le détachement, la mutation, la mobilité professionnelle dans des fonctions et des territoires diversifiés sont des moyens de changer d’emploi tout en restant dans la même collectivité/administration, ou encore de changer de fonction publique.
En validant un concours, vous pourrez aussi, par exemple, dans la fonction publique territoriale, choisir librement votre poste tant en termes de métier que de localisation. Vous pourrez vous renouveler et ne pas être cantonné au seul domaine des finances, des espaces verts, des ressources humaines pendant 40 ans.
Autre source possible de motivation : au cours de votre carrière, vous pourrez décider de conserver votre emploi tout en l’exerçant dans un autre lieu. Par exemple, être professeur dans une école, un collège ou un lycée, en milieu urbain ou rural, dans une classe de l'enseignement spécial ou non, d’une ou plusieurs disciplines, devant un nombre important d'élèves avec des besoins spécifiques ou non... ne présente pas les mêmes avantages et inconvénients. C’est aussi découvrir des manières d’enseigner différentes. Les différences et les opportunités peuvent être considérables et en cela, cela peut être un argument à présenter au jury.
Motivation n° 5 : Vous aimez travailler dans un cadre sécurisant
Autre motivation possible pour vous, la sécurité de l’emploi. Les structures publiques doivent en effet, garantir un service, elles ne recherchent pas le profit comme une entreprise. Une spécificité française. Les administrations ne sont pas soumises aux aléas économiques. On peut donc s'y sentir à l'abri, protégé.
Les 3 versants de la fonction publique offrent un système de « garantie de l’emploi », avec le Statut général de la loi du 13 juillet 1983 (aujourd’hui intégré dans le Code général de la fonction publique - sorte de Code du travail pour le secteur public - ndlr). Alors que dans le secteur privé, la suppression d’un emploi conduit le plus souvent à un licenciement, le Statut assure à un fonctionnaire, dans une même situation, le maintien dans son administration. En cas de suppression de service, l’agent est relocalisé grâce à des programmes de mobilité interne dans un autre service et effectue des missions identiques ou équivalentes.
Toutefois, ayant en tête, contrairement aux idées reçues que si le licenciement économique n’existe pas dans la fonction publique, la possibilité de licencier est inscrite dans le Statut général. Même si les conditions de licenciement et de sanction des titulaires restent plus protectrices que dans le secteur privé, elles existent (ex. insuffisance professionnelle, révocation…).
Motivation n° 6 : Pouvoir évoluer dans un cadre capable d’offrir un équilibre « vie professionnelle / vie privée » est important pour vous
L’organisation du travail au sein de la fonction publique, a connu des changements importants ces deux dernières décennies (augmentation du taux d'activité des femmes, mise en œuvre des 35 heures, apparition des nouvelles technologies et du télétravail...). Concilier vie professionnelle et vie personnelle et familiale est désormais devenu un enjeu pour les administrations. Et la fonction publique se veut être exemplaire en la matière. Horaires variables, aménagements d'horaires individualisés, mise en place de la semaine de 35 heures de travail sur quatre jours, compte épargne temps, temps partiel, télétravail : les formules sont aujourd'hui nombreuses pour permettre aux employeurs et aux agents d'organiser leur temps de travail.
Les gains observés sont importants : des agents plus motivés, une baisse des taux d’absence pour maladie, des offres de services aux habitants plus souples (ex. élargissement des horaires d'ouverture), une meilleure articulation entre la vie personnelle et vie professionnelle mais aussi une progression de l'égalité réelle au travail entre les femmes et les hommes…Mettre en avant cette motivation pour rejoindre la fonction publique peut retenir positivement l’attention du jury.
Ces 6 motivations sont les plus fréquemment présentées par les candidats mais il en existe d’autres…
Quels sont les cinq autres arguments pour vous aider un peu plus dans votre réflexion ?
« Pourquoi la fonction publique ? Pourquoi réussir un concours ? ». Ce choix peut aussi se justifier par le fait que :
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le concours peut s’avérer un « vrai » tremplin pour un premier emploi. Au 1er mars 2024, plus de 60 000 offres étaient proposées sur le site « Choisir le service public » dont 34 % pour la FPE, 65 % pour la FPT et 1 % pour la FPH. Dans un contexte de relance économique et de transition écologique, la fonction publique est le secteur qui recrute le plus en 2024 ;
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la réussite du concours peut satisfaire un besoin « d’appartenance », être un moyen de rejoindre « la famille » (des attachés ou des ingénieurs…) même si les salaires des fonctionnaires sont moindres (cf. grille indiciaire) que dans le privé ;
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entrer dans la fonction publique vous mettra en contact avec des personnes aux parcours variés : juristes, experts dans tel ou tel domaine (marchés, protection de l’enfance...), informaticiens, managers responsables de services ou d'équipes, élus, décisionnaires ;
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passer un concours est souvent le « meilleur moyen de booster sa carrière » (cf. témoignages de fonctionnaires extraits du site du ministère de la fonction publique) ;
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en validant un concours de la fonction publique, vous pourrez, sans attendre de longues années, accéder à des responsabilités d’un niveau supérieur.
Cette liste en tête, à vous maintenant de construire votre argumentation et votre présentation…En bref : VOS motivations en vous posant des questions sur vos passions, vos valeurs et les idées que vous portez haut et fort.
Dernier conseil : Prenez le temps aussi de rencontrer des personnes exerçant les fonctions, les missions que vous visez en préparant le concours. Allez également sur les réseaux sociaux (cf. Linkedln) pour voir comment se déroule une carrière et enfin, entrez en contact avec des personnes qui ont également réussi le concours que vous préparez.
Bonne préparation avec Carrières Publiques !