Les prochaines épreuves des concours de rédacteur territorial et rédacteur territorial principal (fonction publique territoriale – filière administrative - catégorie B) débutent au mois d’octobre 2019. Vous visez la liste d’aptitude… Mais après ? Quels sont les postes les plus recherchés par les employeurs locaux en 2020 ? Comment être recruté ?
1. Partir positif : les employeurs territoriaux recherchent constamment des rédacteurs
La fonction publique territoriale concerne, en 2019, pas moins de 1,89 million d’agents, et regroupe les emplois des 13 régions, 101 départements, près de 34 979 communes, mais aussi ceux des 1 258 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre (métropoles, communautés urbaines ou d’agglomération ou de communes) auxquels s’ajoutent près de 8 500 syndicats intercommunaux et les offices publics d’HLM.
Être lauréat d’un des concours (externe, interne, 3e voie) de rédacteur territorial ou de rédacteur territorial principal de 2e classe, c’est s’ouvrir la possibilité d’exercer un métier en lien avec les actions de proximité de ces structures touchant des domaines très variés tels que l’aide sociale , la formation, l’éducation, l’aménagement de territoire, le transport, l’environnement, la culture, mais aussi des activités industrielles d’intérêt général comme le chauffage urbain, le tri et le recyclage des déchets ménagers, l’eau et l’assainissement...
Chargé de recrutement, de mission foncier, de service marchés et ventes, secrétaire de mairie, responsable de communication, instructeur des autorisations du droit des sols... En principe, tous les postes de catégorie B (encadrement intermédiaire) impliquant des tâches d’expertise ou complexes de gestion administrative, budgétaire et comptable, de rédaction ou d’aide à la rédaction des actes juridiques (arrêtés municipaux, délibérations…), d’élaboration et de réalisation des actions de communication, d’animation, de développement économique, social, culturel, sportif sont ouverts… Un rédacteur territorial peut être chargé des fonctions d'assistant de direction ainsi que de celles de secrétaire de mairie (communes de moins de 2000 habitants).
Le lauréat d’un des concours de rédacteur principal de 2ème classe peut aussi être chargé de l’analyse, du suivi ou du contrôle de dispositifs ou assurer la coordination de projets (culturels, sportifs…). Il peut également avoir à manager une ou plusieurs équipes (ou service(s) composés d’agents d’exécution – catégorie C).
Des postes du cadre d’emplois des rédacteurs territoriaux que les collectivités recherchent en permanence (réserve faite des périodes d'élections).
2. Être actif dans sa recherche d’emploi
Cependant, pour être recruté, être inscrit sur la liste d’aptitude par le centre de gestion (CDG ou CIG : centre interdépartemental de gestion) ne suffira pas. A la différence de la fonction publique d’État, la recherche d’emploi relève d’une démarche personnelle.
La promotion est, quant à elle, soumise à une proposition de l’autorité territoriale, un choix des instances paritaires (commission administrative paritaire) et la nomination sur un poste vacant dont les missions sont en adéquation avec le grade.
Il vous faudra donc consulter les annonces de postes vacants en interne (dans votre collectivité, si vous êtes déjà fonctionnaire) pour envisager une mobilité, ou sur les sites des CDG/CIG. Un poste vous intéresse ? Répondez-y, en envoyant l’attestation de réussite au concours, un CV et une lettre de motivation.
3. Se créer des opportunités et s’intéresser aux métiers en tension
Pour augmenter vos chances d’être recruté, ayez l’esprit ouvert, les opportunités d'emploi sont, à l’horizon 2020, plus ou moins nombreuses suivant les secteurs…
Départs à la retraite, modernisation des services administratifs locaux, toute catégorie (A, B ou C) et toute filière (animation, culturelle, technique, administrative…), 17 métiers sont recensés par le CNFPT comme des postes « à enjeux ou forte évolution de compétences ». Parmi eux, 3 concernent le cadre d’emplois des rédacteurs territoriaux :
3.1 Chargé de projet gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des compétences (GPEEC) auprès des DRH,
3.2 Instructeur des autorisations d'urbanisme,
3.3 Le métier de secrétaire de mairie.
3.1 Chargé de projet GPEEC
Dans un contexte de maintien ou de baisse des effectifs, d'allongement de la durée de vie au travail, de prise en compte croissante des problématiques d'usure et de reconversion professionnelle des agents, d'adaptation des compétences individuelles et collectives aux besoins des organisations, le chargé de projet GPEEC (ou du développement des ressources humaines) contribue à promouvoir le pilotage stratégique de la masse salariale.
Au quotidien, il analyse la situation de l'emploi et les besoins quantitatifs et qualitatifs en personnel, actuels et futurs, élabore et assure le suivi des outils correspondants pour répondre aux projets de développement de la collectivité. En contact permanent avec les différents services RH : carrière, recrutement-mobilité, formation, il conduit des diagnostics ciblés par grandes directions qui l’amènent également, à être en relation avec l'ensemble des autres services de la collectivité.
Un poste stratégique (et qui le deviendra encore plus dans les années à venir), surtout dans les conseils départementaux, les communes de 20 000 à 80 000 habitants, les EPCI.
3.2 Instructeur des autorisations d'urbanisme
Diplômé en droit public, en urbanisme et/ou en aménagement, l’instructeur des autorisations d’urbanisme, travaille en collaboration avec le chef de projet foncier, urbanisme, aménagement en étudiant les demandes d'autorisation (ex. permis de construire, démolir,…) au regard des règles d'occupation des sols. Il peut être assermenté afin de procéder à la vérification et au contrôle de la conformité des constructions et des aménagements. Au quotidien, il est amené à être en relation avec les services techniques, les élus, les personnes publiques associées (ex. architecte des bâtiments de France), les services et commissions pour lesquels un avis, un accord ou une décision, est sollicité au titre de l’instruction.
Avec la mise en place de guichets uniques, la dématérialisation de certaines démarches administratives, la fin de la mise à disposition des services de l’État en la matière dans certaines communes depuis le 1er juillet 2015, ce métier est confronté à une évolution permanente. Les besoins renforcés de structuration des services instructeurs et de spécialisation sur tout ou partie des phases d’instruction, sur un secteur géographique particulier, de conseil aux usagers et de contrôle de la conformité des travaux, créent des opportunités d’emploi plus nombreuses que les candidats à l’horizon 2020/2021.
3.3 Secrétaire de mairie
Troisième métier porteur d’emplois pour les rédacteurs, celui de secrétaire de mairie. Une profession, « au cœur » de la vie des petites et très petites communes (2 000 habitants ou moins), en pleine mutation, nécessitant de surcroît une grande polyvalence et une grande autonomie.
Polyvalence et technicité sont les deux qualités principales recherchées par les recruteurs publics. Le secrétaire de mairie doit avoir des connaissances dans tous les domaines : finances, droit public, urbanisme, environnement, etc. Il doit aussi savoir s’adapter face à environnement réglementaire changeant et complexe. Métier d'interface entre les élus et la population, c’est aussi un poste qui demandera une bonne entente avec le maire et qui réussira au rédacteur territorial, diplomate, organisé, rigoureux, dynamique et aimant le contact avec le public.
Les perspectives d’emploi sont importantes du fait du renouvellement générationnel. Un quart des secrétaires de mairie ont aujourd’hui plus de 55 ans. Environ 40 % des secrétaires de mairie partiront à la retraite d’ici à 2020.
4. Rédiger un bon CV et une lettre de motivation mettant en avant ses talents
Pour réussir à décrocher un entretien, au-delà de la rédaction ou de la mise à jour de son curriculum vitae (CV), il faut prendre le temps de poser par écrit ses compétences/savoir-faire, connaissances, expériences et pourquoi pas, ses activités extra-professionnelles (associations…).
Aujourd’hui, les chargés de recrutement des collectivités territoriales cherchent des collaborateurs qui ont des qualités professionnelles et personnelles. Depuis quelques années, les directeurs des ressources humaines parlent aussi de « talents ». Donc, un CV qui indique ses expériences et formations professionnelles en rapport avec le poste est important, mais l’essentiel n’est pas là.
A l’aube d’une métamorphose de l’action publique territoriale, les collectivités doivent pouvoir garantir le respect des valeurs fondamentales du service public : primauté de l’intérêt général, accessibilité, continuité, etc. mais aussi, être en capacité d’innover, de maintenir la performance des structures, de tirer profit de l’économie du partage, et du numérique pour placer les citoyens au cœur de la reconquête des territoires (cf. le « service public citoyen »).
Directeurs des ressources humaines, directeurs généraux des services, élus… sont donc à la recherche de rédacteurs territoriaux disposant des qualités telles que l’ouverture d’esprit, le dynamisme et la curiosité intellectuelle. Ce que le candidat doit mettre en avant dans sa lettre de motivation, ce n'est pas tant qu’il ait pratiqué exactement le même emploi ou le même type de poste mais comment il a réagi dans des situations proches de celles auxquelles il pourrait être confronté.
En une dizaine de phrases courtes, directes et simples, votre destinataire) doit comprendre :
- votre statut (lauréat du concours de rédacteur territorial principal de 2e classe et éventuellement titulaire de la fonction publique - grade (ex. rédacteur territorial)…),
- votre parcours (privé-public, public-public) afin d’éveiller l’intérêt chez votre recruteur,
- pourquoi vous postulez : ce qui vous intéresse, votre envie,
- ce que vous pouvez apporter sur ce poste, à la collectivité/structure,
- que vous souhaitez une entrevue pour parler de votre projet.
C’est un exercice qui n’est pas évident, mais restez confiant car les collectivités et les établissements territoriaux sont d’abord des lieux sociaux où se rencontrent des êtres humains. La bienveillance est de mise. Si votre lettre de motivation n’est pas parfaite, votre profil - s’il est dynamique, pouvant répondre aux attentes de votre recruteur - vous permettra de décrocher un entretien.
5. Pour convaincre : se montrer professionnel et motivé lors de l’entretien
Dernière ligne droite, l’entretien. En général, vous serez reçu par un chargé de recrutement de la collectivité, votre futur supérieur hiérarchique direct et/ou votre futur « n+2 » (directeur ou directeur adjoint). Ces personnes vont alors vous poser des questions qui portent directement sur le travail à mener… Afin de révéler la manière dont vous vous comporterez « réellement » dans le poste. En bon professionnel que vous êtes, sachez ce que vous voulez : être rédacteur territorial (ou rédacteur territorial principal de 2e classe).
Comment convaincre ? Mettez-vous en avant. Tout en étant concis et pédagogue, vous capterez l’attention lors de l’entretien en indiquant que vous n’avez pas postulé par hasard, ni uniquement pour « faire valoir votre concours », et que votre profil est en adéquation avec le poste.
Parlez de votre expérience en montrant votre capacité à vous organiser, à travailler de manière autonome (ou au contraire en équipe, selon le poste visé), vos valeurs, et les qualités professionnelles et personnelles, que vous vous proposez de mettre au service de la structure.
Pour accroître vos chances de décrocher des réponses positives à l’issue d’entretiens d’embauche, n’hésitez pas à utiliser les tutoriels en ligne. D’une part, ils vous appuieront dans votre réflexion et la construction de votre projet professionnel ; d’autre part, ils sauront vous aider à formaliser et mettre en avant vos compétences et vos qualités.