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Réussir à répondre aux 7 types de questions posées aux oraux de concours de la fonction publique en 2023
octobre 2023
Pour réussir les épreuves orales des concours de la fonction publique, il est important, au-delà des attentes du jury, de connaître les catégories de questions que le jury peut poser. Informé, vous pourrez renforcer votre entraînement… et arriver bien préparé le jour J.
Ce qu’attend le jury, le jour des épreuves orales…
Lors d’un oral de concours de la fonction publique ou de l’examen professionnel (EP), quel que soit le versant (État, territorial, hospitalier) ou la catégorie (A, B ou C), vous serez face, en général, à un jury composé de trois ou quatre personnes.
Pendant un temps réglementaire, variable suivant les concours (15, 20, 25 minutes), les membres de jury vont évaluer votre aptitude à exercer les fonctions qui seront les vôtres (ex. catégorie A : attaché territorial ; B : technicien, secrétaire de préfecture ; C : ATSEM) à l’issue du concours ou de l’examen.
Cette aptitude passe par des connaissances professionnelles à jour, une culture de l’institution publique, des capacités d’intégration et une expression orale d’une qualité suffisante. Autant de points sur lesquels vous devez montrer que vous êtes au niveau (source : la gazette des communes, avril 2021).
1. Les questions de connaissances ou techniques en rapport avec vos compétences professionnelles
Tout d’abord, lors des épreuves, le jury peut poser des questions portant sur les matières liées directement à vos compétences professionnelles : questions de droit public ou privé, les finances publiques, la gestion des ressources humaines, l’hygiène et la sécurité...
Le jury souhaite vérifier deux choses ; d’une part, votre capacité à répondre de manière factuelle ; d’autre part, votre faculté à structurer et organiser votre réponse autour d’un plan.
Sur ce type de questions, vous avez le droit de ne pas tout savoir : une expression vous arrête, vous n’avez pas compris une question, préférez être honnête. Plutôt que d’essayer de broder une réponse, un « je ne sais pas » sera apprécié par le jury. Reconnaître ses lacunes est une preuve de maturité.
Pour réussir, reprenez bien le programme réglementaire (s’il existe), révisez les QCM de connaissances et travaillez avec des ouvrages de référence. S’il y en a un thème où vous vous savez mauvais (ou que vous détestez), vous devez vous forcer à le travailler. Vous devez retenir les dates, les événements, les acteurs clés, leurs implications dans le temps et les dernières actualités (ex. jurisprudences récentes).
2. Les mises en situation sous forme de questions
Les mises en situations sont de plus en plus fréquentes lors des oraux de concours. Elles permettent de tester vos réactions et les moyens que vous mettez en œuvre pour y répondre.
Exemples : « Vous arrivez dans un département comme directrice de la protection de l'enfance, et votre adjoint ne vous respecte pas car vous êtes jeune et une femme, comment réagissez-vous ? » (question posée lors des oraux d’admission 2020 à l’INET) ; « Un de vos collègue arrive ivre au travail, que faites-vous ? » ; « Vous êtes en désaccord avec votre responsable sur une question d’organisation du service, que faites-vous ? »…
Dans ce genre de questions, il faut savoir faire preuve de bon sens mais aussi être en mesure de rappeler la réglementation applicable, voire se positionner en tant que manager responsable.
Le jury doit, par vos propos, pouvoir se faire une idée précise de votre personnalité, quel type de fonctionnaire vous serez : calme, curieux, moderne, quelqu’un qui peut facilement être déstabilisé… Dès lors, il faut avoir bien réfléchi à certaines questions avant de se présenter.
Bien se connaître est aussi important pour convaincre son auditoire. Être agent public au service du/des public(s) exige une grande maîtrise de soi, une capacité à dialoguer avec les autres, à écouter ou encore, à discuter.
3. Les questions de culture générale et d’actualité
Même si le jury cherche de plus en plus à tester les candidats des concours sur leurs compétences et leur potentiel professionnel, la culture générale reste incontournable. Le jury peut vous tester sur des questions qui n’ont pas de rapport avec les fonctions visées : « Au rugby, quel pays a remporté la dernière coupe du monde en 2023 ? » ; « Pensez-vous qu’il faille qualifier pénalement la glottophobie (discrimination basée sur certains traits linguistiques, notamment les accents) ? » (autre question posée lors des oraux d’admission 2020 à l’INET) …
Pour bien vous préparer, lisez et rédigez des fiches thématiques.
Côté lecture, un peu tous les jours s’avérera efficace : une vingtaine de minutes quotidiennes de titres quotidiens (ex. Le Monde…). Un complément avec les journaux radiophoniques et télévisés peut aussi aider.
S’agissant de la rédaction des fiches, retenez une dizaine de thèmes avec une partie France et International : économie, environnement, politique, droit/justice, Europe, social, étranger, culture/sport, et « divers ».
Ne cherchez pas l’exhaustivité, vous ne pourrez ni tout noter, ni tout retenir.
4. Les questions institutionnelles
Les questions portant sur la connaissance de l’environnement institutionnel sont un classique. Parmi les grands thèmes on retrouve : l’organisation du système administratif ; le service public : notion, modes de gestion ; le statut de la fonction publique : droits et obligations des fonctionnaires.
Exemples : « Qu’est-ce qu’un service public en 2023 ? » ; « Quelles sont les compétences d’une commune, département ou région ? » ; « L’intercommunalité » ; « Quelles sont les missions d’un rédacteur territorial ? » ; « Qu'est-ce que le RIFSEEP (régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de l'engagement professionnel) ? Est-il en place dans la fonction publique territoriale ? ».
Votre réussite passe, évidemment, par la lecture des ouvrages appropriés (ex. Connaissances des institutions). Aucune impasse n’est possible. Il ne s’agit pas d’être un expert, mais de montrer que vous avez effectué un minimum de recherches.
5. Les questions type « entretien d’embauche »
S’agissant de l’épreuve d’entretien, le jury apprécie ce dernier sur sa globalité. Il souhaite appréhender vos motivations pour évoluer professionnellement, vos capacités à exercer des missions nouvelles. Montrez que vous êtes apte à les remplir.
Parcours, motivations, qualités et défauts, expériences marquantes…. On est dans des séries de questions qui sont très proches de celles posées en entretien d’embauche : les raisons du choix de la fonction publique ; la justification du passage du concours ou de l’examen professionnel ; les motifs des choix de carrière : nature et taille de la structure d’emploi, mobilité (ou non).
Exemples : « Pourquoi passez-vous ce concours ? » ou « Pourquoi ce choix de la fonction publique territoriale, de la filière administrative ? » ou « Quel type de manager êtes-vous ? » ou « Vous mettez-vous en colère ? » ou plus difficile, à appréhender « Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? » ou encore « Pourquoi vous et pas un autre ? ». Pour bien répondre à cette dernière question, même si en principe, vous en avez déjà montré beaucoup lors de votre présentation personnelle, apportez un angle nouveau à vos propos.
Ce qui compte ici, ce n’est pas de donner des réponses standardisées qu’il suffirait d’apprendre par cœur, ou pire inventées, mais des réponses sincères.
Pour vous exercer, faites des simulations avec votre famille, vos collègues, vos amis. Et lancez le débat sur ce qui cloche. Sachez aussi que certains organismes, comme Carrières Publiques proposent des simulations d’entretien avec des membres de jury, suivies d’un débriefing. Un atout précieux.
6. Les questions « pièges »
Le jury peut s’amuser à présenter des sortes d’énigmes, déstabilisantes. Le jury n’attend pas forcément la bonne réponse, ce qu’il cherche, c’est plus un mode de raisonnement.
Si vraiment vous êtes troublé, il faudra savoir vous en tirer avec le sourire. Savoir garder son « self-control » fait partie de l’épreuve.
7. Les questions provocatrices
Enfin, le jury peut chercher à vous « titiller ». Par exemple, il peut vous interroger sur « les privilèges des fonctionnaires » ou vous demander : « Vous avez dit "Il me semble que..." au moins 4 fois, vous doutez de vous ? », « Comment jugez-vous votre prestation lors de cet oral ? », etc.
Écoutez, entendez : ne dites pas « C’est une bonne question », mais plutôt « C’est une question difficile, délicate, actuelle, controversée… ». Ce qui compte, c’est de structurer, d’argumenter vos propos, et de prendre un recul critique. Vous devez garder confiance en vous, en toute circonstance, sans perdre de vue la place d’où vous vous adressez à vos interlocuteurs. Autrement dit, établissez la bonne distance avec le jury.
Quand l’échange fonctionne bien, les difficultés des questions vont progressivement ou s’élargissent : c’est bon signe. Le jury cherche à savoir jusqu’où monter votre note.
En conclusion, les membres de jury peuvent poser toute sorte de questions qu’ils estiment nécessaire pour juger vos compétences mais aussi votre intelligence sociale. Le rôle du jury n’est pas de vous piéger, mais de réussir à cerner le meilleur de vous-même, ce qui fera de vous la personne à recruter de toute urgence.
Bonne préparation avec Carrières Publiques !