Actualité
Réussir l’entretien avec le jury au concours d’assistant socio-éducatif territorial
juin 2017
Reçu à l’oral du concours d'assistant territorial socio éducatif (Catégorie B au 1er janvier 2017) ? Bravo. Reste à convaincre, en 20 minutes, les membres du jury que vous êtes apte à en assumer les missions. Pour y parvenir, voici quelques conseils méthodologiques pour réussir cette épreuve clé dans la réussite de votre concours.
1. Savoir ce que le jury attend de vous à l’oral
L’entretien avec le jury – avec son coefficient 2 alors que celui de l’épreuve écrite n’est que de 1 - est l’épreuve déterminante dans la réussite de votre concours.
Quelle que soit la spécialité « éducation spécialisée », « conseil en économie sociale et familiale » ou encore « assistant de service social », plus de la moitié des candidats ont obtenu, lors des dernière sessions, la moyenne voir plus. Plus de 30% des présents dans la spécialité ESF décrochent au moins un 15/20. Cela étant, l’exercice d’entretien du concours d'assistant socio-éducatif territorial (ASE), ne permet pas l’improvisation. Toutes les notes de cadrage le rappellent : l’entretien est une épreuve à visée professionnelle. Le jury va vérifier que vous êtes apte à exercer les missions dévolues au cadre d'emploi d'ASE et votre motivation. Il évaluera votre niveau de maîtrise de la connaissance du public dont vous avez vocation à vous occuper, des mesures sociales, des textes législatifs et réglementaires dont tout ASE relève, de l’environnement socio-éducatif dans lequel vous avez ou aurez à évoluer, mais le jury cherchera aussi à savoir si vous être réellement motivé et prêt à exercer les responsabilités confiées à un ASE, votre potentiel et votre comportement professionnel.
2. Maîtrisez le temps de votre exposé
Le jour J : ni CV, ni tout autre support n’est autorisé durant l’épreuve.
Vous avez 20 minutes pour convaincre. Selon un déroulé bien précis : exposé (5 minutes) et réponses aux questions du jury (15 minutes). Vous avez donc 5 minutes « maximum » pour exposer votre formation et votre projet professionnel. Un exposé trop long sera pénalisé, le jury vous interrompra au terme des 5 minutes et considérera de fait, que celui est inachevé. Mais un exposé excessivement court sera aussi sanctionné. Il est donc important de préparer votre intervention et de vous « minuter ». Vous devez maîtriser votre intervention, sur la forme et sur le fond, aucun support n’étant admis. Pour réussir, commencez par faire une « introspection professionnelle ». Au-delà de la rédaction ou de la mise à jour de votre curriculum vitae (CV), posez, par écrit, vos compétences/savoir-faire, vos connaissances, vos expériences ou activités extra?professionnelles (associations,…), les formations que vous avez suivies et votre projet professionnel (service envisagé, collectivité ou établissement visé,...). Ensuite, structurez votre présentation avec une annonce de plan. Facilitez la vie du jury. Soyez clair, n’hésitez pas, après avoir présenté votre identité, votre poste actuel, à attaquer en disant : « Je vais maintenant vous présenter mon expérience professionnelle qui se déroule en deux (trois) points principaux. »
L’exposé est une partie de l’épreuve orale qui apparaît rassurante pour la plupart des candidats estimant qu’il suffit de l’apprendre par cœur et de la réciter. C’est faux. Une présentation trop neutre / trop « bachotée » ne vous attirera pas les faveurs du jury. Il est indispensable que les membres du jury comprennent ce que vous éprouvez, vos envies, votre positionnement et votre engagement dans ce que vous faites et ce que vous avez envie de faire dans la fonction publique territoriale. Aujourd’hui et dans les années à venir. Enfin, entraînez-vous, montre en mains.
3. Démontrez vos aptitudes… professionnelles
Au-delà de votre parcours, valorisez ce qui est important : votre projet professionnel, vos envies...
Ensuite, vient le temps de répondre aux questions du jury. Les textes ne prévoyant ni sujet tiré au sort, ni temps de préparation, les questions posées par le jury appellent des réponses sans préparation, « en temps réel ». Le jury attend que vous lui démontriez que vous avez une perception pertinente des problématiques territoriales, les savoir-faire professionnels permettant d’y répondre, ainsi que des connaissances indispensables pour conduire les missions d'assistant socio-éducatif territorial telles que :
- l’aide aux publics les plus fragiles, à restaurer leur autonomie et à faciliter leur insertion ;
- la recherche des causes qui compromettent leur équilibre psychologique, économique ou social ;
- la conception ou encore la participation à la mise en œuvre des projets socio-éducatifs de la collectivité territoriale ou de l’établissement public employeur...
Le jury s’attend, comme à l’écrit, à ce que vous soyez capable de traiter des principes de l'action publique territoriale dans le domaine social :
- décentralisation et déconcentration ;
- droits et obligations des fonctionnaires ;
- la démocratie locale ;
- les moyens juridiques d’action des collectivités territoriales ;
- la commande publique ;
- l’évaluation des politiques publiques ;
- les politiques sociales en France et leurs évolutions ;
- la filière sociale...
Des connaissances que vous aurez révisées pour les épreuves écrites et mises à jour entre l’admissibilité et l’admission par la construction de fiches par exemple.
4. Soignez votre posture professionnelle
Derniers ingrédients pour réussir votre épreuve : adoptez une posture professionnelle et une motivation qui montreront tout votre potentiel. Les membres du jury se placent souvent dans une position d’employeur : « s’il s’agissait d’un entretien de recrutement en vue de pourvoir un poste confié à un assistant territorial socio-éducatif, ce que dit ce candidat, sa manière de se comporter conduiraient-ils à l’engager ? ». Tout au long de l’entretien, le jury cherche à mieux percevoir votre engagement et votre envie de répondre au mieux aux attentes des décideurs et des usagers du service public. Il évalue les raisons qui vous poussent à être présent devant lui. Pourquoi aimez-vous la territoriale ou pourquoi êtes-vous motivé pour intégrer un service d’aide sociale à l’enfance ?... Il cherche aussi à voir votre vision. Par exemple, il vous questionnera pour savoir si vous avez un intérêt pour le monde qui vous entoure, notamment pour l’évolution de l’administration territoriale et les questions sociales. En étant ouvert d’esprit et dynamique, vous marquerez des points.
5. Et s’il reste encore des doutes ? pourquoi pas une formation ?
Une bonne expression orale est constituée de plusieurs éléments : le fond, c’est-à-dire le contenu de ce que vous dites ou vos idées, et la forme, à savoir la façon dont vous le dites. Les deux sont essentiels pour bien faire passer un message. L’entretien est toujours un passage éprouvant et demande une bonne gestion de son stress. Le jury peut aussi vous déstabiliser, avec un sujet incongru, afin d’observer votre capacité à rebondir. Pour arriver préparé, pensez à vous entraîner avec un formateur, membre de jury aux concours. Un « joker » certes, mais important : cela vous permettra d’avoir un suivi rapproché et de demander des conseils en direct aux intervenants. Chaque point compte. Un lauréat sur 3 avait suivi une préparation au concours (CNFPT…) avant de se présenter et parmi eux, figuraient… les meilleurs !
Une dernière information : l’entretien avec le jury peut permettre par exemple, de départager les candidats qui ont tous obtenu la même moyenne générale dont plusieurs (entre 3 et 5 selon les spécialités) doivent être sélectionnés. Le jury a décidé, lors des dernières sessions du concours d'assistant territorial socio éducatif, de déclarer admis les candidats qui ont obtenu la meilleure note à l’épreuve orale d’entretien, considérant que son coefficient (2) lui confère un rôle prédominant par rapport à l’écrit (coefficient 1).