Pas le BAC mais vous souhaitez intégrer la fonction publique par concours ? Avec un CAP, un BEP ou le DNB, de nombreux postes de la fonction publique sont accessibles en 2021. Comment s'y prendre ? Se préparer ?…Tour d’horizon.
En 2021, comment réussir son entrée dans la fonction publique sans le Bac ?
Électricien, jardinier, cuisiner, ATSEM, instructeur, ou encore conseiller d’information, la fonction publique territoriale, hospitalière et d'État, recèle de nombreux métiers, et ce dans de très nombreux secteurs (administration, animation, culture, environnement, médico-social, sport, sécurité technique…) n’exigeant pas le Bac.
Si vous possédez une qualification professionnelle (de niveau CAP/BEP) et/ou une expérience professionnelle, la porte d'entrée s'élargit nettement.
Pour les emplois de 1er niveau de qualification, il existe une procédure de recrutement « direct » par contrat. Vous pouvez aussi vous porter candidat pour bénéficier du Pacte - Parcours d'accès aux carrières de la fonction publique dispositif réservé aux jeunes de 16 à 28 ans, sans ressources ni qualification, et aux chômeurs de longue durée (âgés de 45 ans et plus).
Cela étant, en principe, pour rentrer dans la fonction publique, la voie royale - qui garantit l’égalité des chances - reste le concours.
La voie « royale » : réussir un concours de catégorie C
Tous les ans, la FP offre des milliers de postes sans qualification particulière. En 2017, plus de 5 200 de catégorie C qui ont été proposés en recrutement sur concours (source : chiffres clés 2019 pour 2017).
Pour faire votre choix, il faut savoir que les métiers de la fonction publique sont regroupés au sein des « corps ou cadres d'emplois » prévus par le Statut général (sorte de Code du travail pour les fonctionnaires). Les corps ou cadres d'emplois rassemblent des fonctionnaires soumis à un même ensemble de règles, appelés : statuts particuliers. Ces derniers fixent les conditions de recrutement, de rémunération, de déroulement de carrière, etc.
Les corps et cadres d'emplois sont classés en 3 catégories hiérarchiques désignées en ordre décroissant par les lettres : A, B, C, et fonction du niveau de qualification et d'emploi :
- La catégorie A correspond à des fonctions de direction, d’encadrement et de conception et aux emplois de l’enseignement – de niveau Bac+3 – en général - ou plus. Par exemple, le Doctorat est le niveau requis pour les postes de médecins, maîtres de conférences, etc. Parmi les cadres d’emplois de catégorie A figurent celui d’attaché, d’ingénieur,…
- La catégorie B correspond à des fonctions d'application, de rédaction requérant une technicité particulière. Accessible à partir du Bac, les agents de cette catégorie peuvent aussi encadrer des équipes, des ateliers, des services (encadrement intermédiaire),
- Enfin, la catégorie C correspond aux fonctions d’exécution. Elle est accessible sans condition de diplôme, exceptée pour certains métiers, nécessitant des qualifications (titulaires d’un diplôme de niveau V ou VI : BEP, CAP (certificat d’aptitude professionnelle) ou encore diplôme national du brevet (DNB).
A vous, les concours de catégorie C, et, même si vous n’avez pas d'expérience professionnelle particulière dans le secteur public, vous pouvez tout de même prétendre aux concours « externes ».
Concours externe, interne... comment choisir ?
Il existe trois grands types de concours de la FP : externes, internes et ceux que l’on appelle les « troisièmes concours ». Ils ne s’adressent pas nécessairement aux mêmes viviers de candidats.
- Les concours externes s’adressent à tout candidat possédant, en principe, le diplôme ou le niveau d'études exigés par le concours envisagé. Certaines dérogations sont quand même ouvertes : aucune condition de diplôme n'est exigée par exemple, pour les pères et mères qui élèvent ou ont élevé au moins trois enfants, ainsi que pour les sportifs de haut niveau (sauf exception là encore : professions médicales, infirmiers, assistants sociaux...).
- Les concours internes s’adressent à des candidats déjà fonctionnaires ou agents publics justifiant d’une expérience professionnelle ou d’une durée de services déterminée dans l’administration. Les conditions précises sont fixées par les statuts particuliers de chaque corps / cadres d’emplois.
- Les « troisièmes concours » sont accessibles aux candidats ayant acquis une expérience : soit dans l’exercice d’une activité professionnelle de droit privé (ex. salarié d’une entreprise publique ou privée, indépendant, agent avec un contrat n’ayant pas le statut d’agent public…), soit dans le cadre d’un mandat d’élu local ou bien au sein d’une activité associative (comme salarié ou responsable bénévole).
Enfin, ayez en tête qu’un certain nombre de concours de la fonction publique territoriale notamment, sont organisés au niveau déconcentré : au lieu d’un seul concours, organisé au niveau national pour pourvoir des postes sur tout le territoire, plusieurs concours sont organisés, dans chaque région où les postes existent.
Conditions générales d’accès aux concours de la fonction publique exigées
Avant de vous lancer, vérifiez également que vous remplissez les conditions générales d’accès aux concours de la fonction publique, c'est-à-dire notamment : être âgé de 16 ans au moins et posséder la nationalité française ou être ressortissant d’un État membre de l’Union Européenne ; mais aussi, être en règle avec la législation sur le service national en France (notamment avoir participé à la journée de défense et de citoyenneté) ou dans le pays où vous êtes ressortissant ; ne pas avoir fait l’objet de condamnations incompatibles avec l’exercice des fonctions envisagées, mentionnées au bulletin n°2 du casier judiciaire ; jouir de vos droits civiques (droit de vote, d’élection, d’éligibilité) ; et, remplir les conditions d’aptitude physique exigées dans l’exercice de ses fonctions.
Quelles sont les professions les plus recruteuses en 2021 ?
Les postes de catégorie C représentent 45 % du personnel de la fonction publique. Les besoins sont forts et les opportunités d’embauche bien réelles.
- Dans l’administration, par exemple, les ministères, les préfectures, les académies de l’Éducation Nationale, les collectivités territoriales (régions, départements, communes), les hôpitaux, les établissements publics (CCAS...) recrutent en permanence des adjoints administratifs. Si vous êtes méthodique, avez le sens de l’écoute, êtes en capacité d’utiliser les logiciels de bureautique courants (tableurs et traitements de texte) et disposez d’une aisance rédactionnelle, ce cadre d’emplois est fait pour vous. L'adjoint administratif organise la vie administrative d'une institution. Accueillir et informer le public fait aussi partie des missions possibles. Les adjoints administratifs exercent dans tous les secteurs d'activité publics : assainissement, restauration, ressources humaines, petite enfance, animation, sport... Notre préparation Carrières Publiques d’adjoint administratif territorial principal de 2e classe
- Les concours de gardien de prison ou d'agent spécialisé de la police technique et scientifique sont ouverts aux titulaires du DNB et les chances sont réelles pour les candidats ayant de bonnes connaissances scolaires en sciences de la vie et de la terre, chimie et physique.
- Enfin, agent des finances publiques, agent de constatation des douanes, surveillant de l’administration pénitentiaires, adjoint territorial du patrimoine (notamment pour la numérisation des données), adjoint techniques territorial sont d’autres métiers issus des concours de catégorie C, où ministères, établissements culturels, intercommunaux et administrations ont besoin en nombre en 2021.
Quelles sont les épreuves types des concours de catégorie C ?
Côté épreuves, si auparavant, le défaut de savoirs académiques était, dans les faits, un obstacle pour bon nombre de candidats sans bagage universitaire, la loi de modernisation de l’administration du 2 février 2007 a changé la donne. Les épreuves sont dorénavant « professionnalisées ».
On trouve, par exemple, 3 types d'exercice pour les concours administratifs de catégorie C : le premier est axé sur la logique et la culture générale (de type QCM), le second se base sur la compréhension et une rédaction de texte (résumé, analyse ou synthèse) et la dernière partie est un oral en présence d’un jury (sujet imposé) de manière à être mis en situation professionnelle.
Le jury pourra aussi vous soumettre à des tests destinés à évaluer vos capacités en vocabulaire, orthographe, grammaire et mathématiques (problèmes, dictée...), vous demander de rédiger une note à partir d’un texte, une composition sur un sujet d’actualité (test de connaissances générales) et vous soumettre à des épreuves de résolution de cas pratiques, de répondre à des questions courtes (QRC), ou encore de réaliser des tableaux ou des graphiques, afin de vérifier vos connaissances théoriques de base dans la spécialité choisie...
Pour approfondir sur ce sujet (durées des épreuves, coefficients, programmes réglementaires...), les sites des organismes organisateurs de concours (ex. sites des centres de gestion départementaux et interdépartementaux ; fonction-publique.gouv.fr…) fourmillent d'informations utiles.
Passer un concours de la fonction publique... ça se prépare !
Certains concours mettent en compétition plusieurs milliers de candidats, uniquement pour sélectionner les meilleurs d'entre eux.
Un concours, aussi bien dans le fond que dans la forme, ce n'est pas un devoir de lycée, un examen où viser la moyenne est suffisant. Il faut donc s'y atteler sérieusement et... parfois longtemps à l’avance. Pas moins de deux à trois mois de travail seront utiles, pour réviser et se familiariser avec les types d’épreuves proposées.
Pour mettre toutes les chances de votre côté, deux méthodologies : une préparation en solo grâce aux annales et aux manuels de préparation, OU une préparation soutenue par un organisme de préparation avec des entraînements à la maison. Une aide précieuse dans le second cas, pour découvrir les formats d'épreuves, comprendre les attentes spécifiques des concours, être régulier et suivi tout au long de sa préparation…
Chaque année, nombre de candidats s'étonnent, à l'issue des épreuves, du niveau de difficulté, du format des exercices ou encore, de l'ambiance générale de la journée. Aussi, pas question pour vous, d'improviser... Organisation et rigueur sont les deux ingrédients clés de votre succès. Avant de vous lancer, mesurez le travail à fournir. Pour cela, appuyez-vous sur l'ensemble des éléments lus en amont pour cerner vos points forts et ceux à travailler, la ou les matière(s) à maîtriser, etc.
Préparez-vous, ensuite, un planning de révision et d’entrainement. En plus d'un travail hebdomadaire régulier (ex. lecture de la presse, rédaction de fiches de révision...), il est important d'une part, de consacrer des moments dédiés à l’entraînement aux épreuves pendant les week-ends, les vacances, les jours fériés…; d'autre part, de se tester sur les annales des concours, si possible en condition réelles.
Un moment difficile mais qui vaut le coup d'être vécu à fond pour être satisfait du résultat !
Et après ?... Stagiairisation et évolution
Admis ? Bravo ! La réussite, pour la fonction publique d’Etat et hospitalière, entraîne une affectation de fait. Vous êtes nommé stagiaire pour une année rémunérée, rythmée d'apports théoriques dans un centre de formation, et, de formation pratique sur le terrain. À l'issue du stage, vous êtes titularisé. Commence alors, votre déroulement de carrière (avancement de grade, d'échelon...).
Pour un concours de la Fonction publique territoriale, vous êtes inscrit sur une liste d'aptitude établie à l’échelon national. Autrement dit, la réussite au concours n'offre pas la garantie d'un poste (sauf pour les concours de la Ville de Paris). Vous devez trouver vous-même une affectation en répondant - CV et lettre de motivation à l'appui - aux offres d’emploi correspondantes au cadre d’emploi auprès des collectivités territoriales. Une fois l'emploi obtenu, vous devenez stagiaire en suivant une formation alternant périodes de stages et phases de travail sur le poste.
A vos débuts, votre salaire de base sera équivalent au Smic, auquel s'ajouteront des primes et indemnités variables suivant les employeurs.
Devenu fonctionnaire, vous pourrez évoluer après quelques années d'ancienneté : c'est-à-dire changer de corps ou cadres d’emplois au sein même de la fonction publique d'origine, ou changer de fonction publique en passant un concours interne ou externe, ou encore un examen professionnel.
En conclusion, pas forcément besoin du baccalauréat pour se créer des opportunités réelles d'entrée dans la fonction publique. Et après ? Le plus souvent, ce sera l'expérience qui vous permettra d'évoluer et de construire un parcours professionnel riche et varié.