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Fiche Concours
Gendarme motocycliste
Fonction Publique d'Etat
Filière Sécurité - Police
Concours Interne
Catégorie C
Présentation
Le gendarme motocycliste (qui n'aime généralement pas être appelé « motard »...) est sans doute l'une des figures les plus connues de la gendarmerie. Il exerce essentiellement des missions de police de la route qui sont au rang des priorités gouvernementales. Mais le motocycliste est avant tout un gendarme qui participe à de nombreux autres aspects du service de cette institution.
Comment devient-on gendarme motocycliste ?
Les 6 000 gendarmes motocyclistes sont des gendarmes spécialistes de la police de la route. Comme leurs camarades des autres unités de la gendarmerie départementale, ils ont d'abord réussi les épreuves de sélection pour devenir gendarme, puis ont intégré une École de Sous-Officiers de Gendarmerie (ESOG) pour un stage de 10 mois.
- Le choix en sortie d'ESOG
Les jeunes gendarmes qui souhaitent devenir par la suite motocyclistes doivent, autant que possible, essayer de choisir de servir en gendarmerie départementale à leur sortie de stage en ESOG. En effet, à l'exclusion de l'escadron motocycliste de la garde républicaine, toutes les formations motocyclistes font partie de la gendarmerie départementale.
Il faut se souvenir toutefois que la majorité des jeunes gendarmes sont appelés à servir d'abord en gendarmerie mobile lors de leur première affectation en sortie d'ESOG. Pour les candidats masculins qui veulent choisir la gendarmerie départementale, il faut travailler de façon à s'assurer une place en tête de classement. Pour les gendarmes féminins, à qui la gendarmerie mobile n'est pas ouverte, le problème ne se pose pas. Pour ceux qui commenceraient leur carrière en gendarmerie mobile, la bifurcation vers une carrière de motocycliste est toujours possible, avec seulement un retard de 3 ans sur leurs camarades servant d'emblée en gendarmerie départementale.
Candidature et conditions à remplir
Tous les gendarmes, qu'ils soient en gendarmerie départementale ou en gendarmerie mobile, qui souhaitent devenir motocyclistes doivent poser leur candidature à un pré-stage motocycliste. Ceux qui seront retenus à l'issue du pré-stage seront par la suite convoqués au stage motocycliste, qui leur donnera la qualification souhaitée et leur ouvrira les portes d'une affectation en unité motocycliste.
Tous les gendarmes masculins et féminins souhaitant poser leur candidature au pré-stage doivent remplir des conditions spécifiques :
- Être gendarme de carrière : les candidats doivent être titulaires du Certificat d'Aptitude Technique (CAT), généralement obtenu 3 ans après la sortie d'ESOG.
- Avoir moins de 35 ans au 31 décembre de l'année de la demande de pré-stage.
- Mesurer au moins 1,70 m (hommes et femmes).
- Être physiquement apte.
Il ne faut pas obligatoirement servir en gendarmerie départementale pour postuler au pré-stage : les gendarmes mobiles et les gardes républicains remplissant les conditions peuvent faire acte de candidature.
Le pré-stage motocycliste
Les gendarmes, dont le dossier est retenu, sont convoqués pour un pré-stage d'une durée d'une semaine qui se déroule au Centre National de Formation à la Sécurité Routière (CNFSR) de la gendarmerie à Fontainebleau. Le stage est intense, exigeant physiquement. Les candidats qui n'auraient jamais fait de moto à titre personnel auparavant n'ont quasiment aucune chance de passer les tests. Dans les 11 ateliers, les instructeurs vérifient l'aptitude des candidats à la conduite de motos de la gendarmerie. Ceux qui réussissent les épreuves se voient décerner le brevet militaire de conduite et conservent pendant une période de 2 ans le bénéfice de la réussite.
Le stage de formation
Les candidats ayant satisfait aux épreuves de sélection du pré-stage sont par la suite convoqués pour le stage de formation motocycliste. Ce stage, d'une durée de 11 semaines, se déroule également au CNFSR à Fontainebleau. Lors de ce stage, les gendarmes apprennent à parfaitement maîtriser leur engin en toutes circonstances (vent, pluie) et sur tous les types de piste : route mouillée, terre, sable, terrain très accidenté etc. Le stage est difficile et les blessures légères ne sont pas rares sur les pistes les plus redoutées du centre, en forêt de Fontainebleau... Les stagiaires apprennent également à effectuer toutes les missions de police de la route et acquièrent une véritable culture de la sécurité routière. Tous les gendarmes qui viennent à bout de leur formation et réussissent les épreuves de fin de stage sont assurés d'une mutation prochaine dans une unité motocycliste.
Le cadre d'emploi des gendarmes motocyclistes
Les gendarmes motocyclistes nouvellement qualifiés peuvent être mutés dans 3 types d'unités :
- Une brigade motorisée (BMO)
- Un peloton d'autoroute (PA)
- Une brigade motorisée autoroutière (BMA)
La brigade motorisée
Une brigade motorisée est composée d'un effectif variable d'en moyenne une dizaine de motocyclistes. Les brigades motorisées se situent en règle générale dans les villes de préfecture ou de sous-préfecture.
Les motocyclistes de ces BMO consacrent l'essentiel de leur temps à la lutte contre l'insécurité routière : surveillance et contrôle du trafic routier, intervention et régulation dans le cadre d'accidents de la route, coordination des transports. Ils ont une mission primordiale de prévention par l'éducation et mènent des campagnes d'information à destination des écoliers (pistes routières) comme des professionnels de la route. Enfin, ils assurent régulièrement des escortes d'autorités et de convois particuliers (convois sensibles, hors gabarit, certaines épreuves sportives, organes etc.).
Le peloton d'autoroute
Comme son nom l'indique, un peloton d'autoroute a pour vocation d'intervenir sur un tronçon d'autoroute pour y assurer la sécurité des usagers et veiller au respect du code de la route et des règles de circulation. Les personnels des pelotons d'autoroute interviennent en moto et en véhicule, mais n'ont pas vocation à intervenir (sauf cas exceptionnel) en dehors de leur secteur autoroutier. Les PA font l'objet de protocoles d'accord entre la gendarmerie d'une part et les sociétés concessionnaires d'autoroutes d'autre part.
La brigade motorisée autoroutière
Une BMA est une brigade motorisée qui a en charge en plus de son secteur territorial une portion de voie express. Ces unités ont par conséquent une grande souplesse d'emploi et un travail souvent varié.
L'escadron départemental de sécurité routière (EDSR)
Aux ordres d'un capitaine, l'EDSR est une unité qui regroupe l'ensemble des unités motocyclistes d'un département. L'officier de gendarmerie commandant l'EDSR est le conseiller sécurité routière du colonel qui commande l'ensemble des gendarmes du département. Il anime et coordonne sur tout le département la lutte contre l'insécurité routière en privilégiant les actions de prévention à l'intention du grand public et la répression des grands délits. Il existe 96 EDSR en France, dont 93 en France métropolitaine.
L'escadron motocycliste de la garde républicaine
Cette unité particulière composée d'une centaine de personnels est basée à Dugny à proximité immédiate de Paris. L'escadron motocycliste de la garde est rattaché administrativement au 1er Régiment d'infanterie (cf. fiche métier garde républicain).
Ses missions les plus connues car largement médiatisées sont d'une part l'escorte du Président de la République et des souverains étrangers en visite officielle en France, d'autre part l'escorte du Tour de France chaque été. Mais l'escadron motocycliste a également d'autres missions importantes comme les escortes de convois particuliers ou le transport d'organes en région parisienne, ou encore l'acheminement de plis urgent entre l'Élysée et les ministères.
L'équipement des motocyclistes
Les unités motocyclistes sont actuellement dotées de deux types de motos, les BMW R 1100 RT et R 1150 RT. Dans le cadre d'un programme d'achat commun gendarmerie-police-douanes, la gendarmerie a commandé 500 nouvelles motos de type Yamaha FJR 1300. Les 120 premiers engins de cette série équiperont l'escadron motocycliste de la garde républicaine à compter de septembre 2005.
En plus des motos, les unités motocyclistes sont dotées de véhicules gendarmerie et voitures banalisées leur permettant d'effectuer des contrôles radar tout en roulant au milieu du trafic. Certains radars permettent d'enregistrer les vitesses et de prendre des photos. D'autres appareils utilisant une visée laser permettent de relever les vitesses rapidement et efficacement puisqu'ils s'utilisent comme une simple paire de jumelles. Les unités disposent également de tout l'équipement de dépistage d'alcoolémie.
Les gendarmes motocyclistes, comme tous les autres gendarmes, sont armés d'un pistolet automatique (SIG SAUER PRO 9mm en cours de dotation). Toutes les motos sont dotées de moyens de transmission les raccordant à l'ensemble du réseau radio et de transmission de données de la gendarmerie.
Les perspectives de carrière
Sous réserve de conserver leur aptitude physique et de satisfaire aux exigences des stages de recyclage moto qu'ils doivent suivre tous les 5 ans, les gendarmes motocyclistes peuvent espérer faire le reste de leur carrière dans une unité motocycliste, jusqu'à la limite d'âge de 56 ans.
Les gendarmes qui désirent commencer une carrière de gradé doivent comme les autres gendarmes départementaux passer les épreuves de l'examen d'officier de police judiciaire (OPJ). Cela implique de suivre la préparation de 14 mois axée sur l'acquisition de connaissances sur la police judiciaire, le code pénal et le code de procédure pénale comme leurs camarades de brigade territoriale.
Même si dans les faits les gendarmes motocyclistes effectuent relativement peu de missions à caractère judiciaire, il est nécessaire d'être OPJ pour être candidat à l'avancement. Aux grades de maréchal des logis-chef puis d'adjudant, les gradés motocyclistes sont adjoints au commandant de BMO, de PA ou de BMA, et à ce titre participent à l'élaboration du service de l'unité. Un adjudant-chef ou un major (par concours ou au choix) commande une unité motocycliste ou peut devenir adjoint d'un commandant d'EDSR.
Les brigades rapides d'intervention
Les brigades rapides d'intervention (BRI) dépendent, comme les unités motocyclistes, de l'escadron départemental de sécurité routière (EDSR) mais ne se trouvent pas dans tous les départements. Il existe en France 61 BRI.
Les BRI interviennent sur autoroute en renforcement du peloton d'autoroute au sein duquel ils servent (surveillance et contrôle du trafic routier), et réalisent les interceptions de véhicules commettant des délits de grande vitesse, tout spécialement ceux qui cherchent à se soustraire aux contrôles.
Les BRI sont équipées de Peugeot 306 S16 ou de Renault Mégane coupé 2L.
Pour faire partie des 150 gendarmes conducteurs au sein des BRI, il faut remplir les mêmes conditions que pour devenir motocycliste, et avoir servi au moins pendant 3 ans dans une unité motocycliste ou tout autre unité de gendarmerie départementale.
Les candidats sélectionnés à l'issue d'épreuves spécifiques partent suivre une formation de 4 jours organisée sur le circuit du Mans (Sarthe) par l'Automobile Club de l'Ouest (ACO). L'enseignement pratique et théorique reçu lors de ce stage est entretenu par un stage de recyclage de 2 jours tous les 3 ans, organisé au Mans également.
En conclusion, la formation de motocycliste, qui n'est pas ouverte à tout le monde du fait des exigences physiques et de réussite d'un stage difficile, permet de commencer une carrière particulière et attractive au sein de la gendarmerie départementale. Le gendarme motocycliste doit être particulièrement disponible et faire preuve d'autonomie et d'esprit d'initiative, mais il est avant tout et toujours un gendarme amoureux de la moto...
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