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Fiche Métier
Chargé(e) de gestion du revenu de solidarité active (RSA)
Fonction Publique Territoriale
Catégorie B, Catégorie C
Filière Administrative
Conditions d’accès :
- Concours externe et interne avec conditions de diplôme et/ou examen d'intégration en fonction du cadre d'emplois, concours troisième voie
- Mise en stage directe pour les cadres d’emplois de catégorie C en fonction du grade (2e classe)
Rappel des obligations du dispositif
Touchés de plein fouet par l’explosion des dépenses sociales, les Départements étendent leurs opérations de contrôle et y affectent du personnel en conséquence. Le chargé de gestion du RSA est l’un d’entre eux. Il veille au respect des devoirs de chaque bénéficiaire de ce dispositif d’aide sociale. Cette profession combine suivi administratif et appréciation des situations individuelles lors d’entretien sur le terrain.
Chargé de gestion du RSA : Suivi administratif et contrôle des justificatifs…
Le chargé de gestion du RSA met en place des contrôles afin de vérifier que le droit versé correspond bien à la situation de l’ensemble des membres du foyer. À cet effet, il travaille en étroite collaboration avec la CAF, la MSA, Pôle emploi, les caisses de sécurité sociale, les caisses de retraites complémentaires, les services fiscaux…, en vue de collecter toutes les informations nécessaires. Chaque élément déclaré (revenu, composition du foyer, situation familiale…) est ainsi croisé et vérifié entre les administrations. Outre la cohérence des données, les pièces justificatives peuvent également être examinées afin de repérer des anomalies masquant une fraude. Si le bénéficiaire perçoit le RSA de son plein droit, un suivi administratif est déclenché pour surveiller toute évolution de situation.
…des entretiens sur le terrain
Les contrôles sont également réalisés lors de l’accompagnement des bénéficiaires soumis aux droits et devoirs stipulés dans un contrat d’engagements réciproques. Lorsque celui-ci n’est pas conclu ou respecté, le référent emploi ou social en informe les chargés de gestion RSA qui déclenche un ultime rendez-vous de rappel des obligations.
L’entretien, d’une trentaine de minutes, vise à rappeler ses devoirs au bénéficiaire convoqué. Après appréciation de chaque situation individuelle, le chargé de gestion du RSA retrace les démarches obligatoires que l’usager doit entreprendre pour continuer à percevoir le RSA, à savoir son inscription à Pôle emploi ou une démarche d’accompagnement en lien avec un travailleur social. Passé le délai probatoire d’un mois, et après vérification, l’allocation peut être suspendue en commission départementale d’insertion (CDI).
Côté compétences du chargé de gestion RSA
Chargé de gestion RSA, c’est :
- connaître le cadre réglementaire relatif au dispositif du RSA,
- effectuer un suivi administratif des situations : courrier, renseignement des bases de données…,
- maîtriser les interfaces informatiques des partenaires sociaux,
- savoir mener des entretiens,
- apprécier le travail en équipe,
- disposer d’un sens de l’écoute sans empathie,
- faire preuve d’autonomie dans l’organisation du travail.
Côté formation
Il n’y a pas de formation type conduisant au poste de chargé de gestion du RSA. Comme beaucoup de métiers administratifs, disposer de compétences en secrétariat et en suivi de dossier sont les fondamentaux. Etre à l’aise avec les logiciels de bureautique et les interfaces informatiques apparaît essentiel. Les connaissances législatives et de gestion du dispositif d’aide sociale s’acquièrent via la formation professionnelle. Cependant ce métier est accessible via le concours d'adjoint administratif.
Témoignage
Anne-Lise Le Blevec est chargée de gestion du RSA depuis 3 ans. Auparavant, chargée de dossier au sein du service jeunesse d’une Mairie, elle a rejoint le Conseil départemental en vue de satisfaire son souhait de mobilité professionnelle concomitant avec la mutation de son conjoint.
Pourquoi avoir postulé sur un poste de chargé de gestion RSA ?
Suite à la mutation de mon compagnon, lui-même fonctionnaire, j’ai recherché un nouvel emploi. Etant sur le grade d’adjoint administratif principal de 2e classe, le panel des postes ouvert à la vacance est relativement important sur la catégorie C. A cette époque, je souhaitais également profiter de cette opportunité pour changer d’orientation professionnelle et découvrir un autre champ d’activités et pourquoi pas dans une collectivité de taille plus importante. J’ai donc tenté ma chance dans le domaine social, domaine m’ayant toujours attiré. Mon expérience - contact avec le public, aisance avec les outils bureautiques - a été un atout. La motivation a fait le reste.
Vous étiez novice. Comment s’est déroulée votre prise de fonction ?
Mes collègues et moi-même étions tous dans le même cas. En effet, en vue de renforcer les contrôles liés à la fraude aux prestations sociales, le Conseil départemental avait lancé le recrutement de renforts supplémentaires. Nous étions six nouveaux agents pour mettre en œuvre ce suivi. J’ai ainsi participé à un panel de formations obligatoires afin d’être opérationnelle rapidement : cadre réglementaire, gestion des contentieux, échange de pratiques avec Pôle emploi et la MSA, mise en situation pratique, débriefing sur la conduite d’entretien, prise en main des logiciels informatiques… Tous ces aspects étaient au programme mêlant à la fois la théorie et l’approche du terrain. Ce parcours de formation a été bénéfique et a fortement contribué au bon déroulement de ma prise de poste.
Aujourd’hui, qu’en est-il de votre poste ?
Après quelques mois d’ajustement, l’équipe a trouvé son rythme. Ma semaine de travail s’organise entre déplacements sur le terrain et travail au bureau. Pour être au plus près des bénéficiaires, les entretiens de rappel des obligations s’effectuent dans les maisons du Département réparties sur tout le territoire. Je planifie les rendez-vous sur un trimestre. Au cours d’un entretien d’une trentaine de minutes, je fais le point avec chaque bénéficiaire. Je leur rappelle leurs obligations d’inscription à Pôle emploi ou d’accompagnement social sous peine d’une suspension du RSA. Contrairement aux idées reçues, l’usager accepte ce recadrage et, dans la majorité des cas, tend à reprendre sa situation en main.
En parallèle du travail de terrain, je mène le suivi administratif de chaque dossier. En amont, j’identifie les potentielles fraudes à la perception du RSA puis en aval je veille aux évolutions de situations non-déclarées. Sur ce point, je travaille en étroite collaboration avec mes collègues des autres administrations publiques.
Qu’appréciez-vous dans ce métier de chargé de gestion RSA ?
J’apprécie le contact avec le public tout en ayant une approche administrative des dossiers. Etre chargé de gestion du RSA ce n’est pas mettre en place un accompagnement social. Mon rôle n’est pas celui d’un travailleur social. Je suis là pour rappeler les règles et conduire les bénéficiaires à respecter leur engagement. Egalement, j’apprécie l’autonomie dont je dispose dans l’organisation de ma mission. Et enfin, c’est satisfaisant de constater l’issue positive de certaines situations. Par exemple, dernièrement, un bénéficiaire que j’avais reçu en entretien pour lui rappeler ses obligations d’inscription à Pôle emploi sous peine de suspension du RSA, à retrouver un emploi un mois après… il m’a remercié de lui avoir remis le pied à l’étrier.